Dans une interview choc, Toprak Razgatlioglu balance un véritable pavé dans la mare du monde de la vitesse moto. Selon le phénomène turc, les stars du MotoGP seraient totalement dépassées en Superbike… s’ils n’étaient pas sur une Ducati.
Toprak Razgatlioglu, leader incontesté du WorldSBK 2025 (36 points d’avance sur Bulega), arrive à Estoril (10-12 octobre) avec un seul objectif : un hat-trick de victoires pour sceller un troisième titre avant son saut en MotoGP chez Pramac Yamaha en 2026. Dans une interview exclusive à GPOne, le Turc de 28 ans défend le SBK avec panache …
Oubliez le mythe du MotoGP, summum de la compétition moto, semble-t-il dire. Le champion du monde WSBK assène : « tous les pilotes MotoGP auraient du mal en Superbike. S’ils venaient ici sans la Ducati, ce serait très difficile pour eux. »
Une déclaration qui vise directement le constructeur le plus dominant de l’histoire récente, mais qui soulève une question fondamentale : le talent pur peut-il triompher face à la machine parfaite ?
Préparant son apprentissage de la Yamaha M1 (tests Aragon 9-10 novembre, Valence 18 novembre), Toprak reste focalisé sur Jerez (finale 17-19 octobre), où il rêve d’un adieu parfait. Entre compliments à Miguel Oliveira (BMW SBK 2026), regrets sur son numéro 54 (cédé à Aldeguer), et message de paix pour le crash Bezzecchi-Marquez, Razgatlioglu incarne un champion serein mais affamé.
Razgatlioglu, sur la BMW M 1000 RR, vise un triplé à Estoril pour enterrer Bulega (Ducati Aruba) avant Jerez. Il tease : « nous avons un week-end difficile devant nous. Je suis convaincu que Ducati sera compétitive ici, Bulega ayant gagné la Superpole Race l’an dernier. Mais je vise un hat-trick, comme je n’ai pas pu le faire en 2024. »(
Focalisé sur les courses, il repousse les titres : « pour l’instant, je me concentre sur mon travail. La fin de l’aventure SBK, je la penserai plus tard. Il reste Jerez. »
Toprak Razgatlioglu : « j’apprécie le message de Marc Marquez : éviter la controverse. Il est un grand champion, sur et hors piste »
Toprak Razgatlioglu, futur coéquipier de Jack Miller chez Pramac, voit 2026 comme un « apprentissage » : « le MotoGP est totalement différent du SBK. Je pourrais finir top 10, voire top 15. 2026 sera une année pour apprendre, sans attentes. » Il anticipe la critique : « je sais que si je ne brille pas en MotoGP, tout le monde discréditera le Superbike. Mais les pilotes MotoGP galéreraient en Superbike sans Ducati ! C’est mon avis. »
Ce contexte posé, il parle aussi de l’arrivée de Miguel Oliveira chez BMW : « un Défi pour lui. C’est le choix de BMW, un nouveau défi pour Miguel avec Danilo [Petrucci]. On verra son potentiel. »
Le premier sacrifice de Razgatlioglu au MotoGP sera son numéro 54 : « impossible de le darder ». Fermin Aldeguer, le rookie sensationnel, gardera son 54 fétiche. Toprak, qui l’a adopté en SBK, lâche : « je n’ai aucune chance de garder le #54, impossible pour Fermin de changer. Même avec de l’argent, ce ne serait pas assez. Mais j’ai des idées pour le numéro 2026. »
Le Turc disgresse aussi sur le crash indonésien Bezzecchi-Marquez : « c’était un incident de course. J’apprécie le message de Marc : éviter la controverse. Il est un grand champion, sur et hors piste. »
Reste qu’alors que le MotoGP se repose sur la domination écrasante de Ducati, Toprak lance un défi : venez en Superbike, sur une moto normale, et on verra qui sont les vrais champions. Le message est passé.