L’équipe MGM Bonovo Ducati, engagée en Championnat du monde Superbike avec Scott Redding, est en crise financière aiguë et se bat désormais pour sa survie immédiate. Depuis l’annonce, lors du week-end de Misano en juin 2024, du retrait progressif de Jürgen Röder, mécène historique et patron de Bonovo, la situation n’a cessé de se dégrader.
Le projet, rebaptisé MGM (Michael Galinski Motorsport), repose sur trois piliers financiers : le sponsoring partiel maintenu par Bonovo, l’apport de Redding, et les fonds propres de Galinski. Le problème : les fonds promis ne sont ni suffisants ni entièrement disponibles, et l’équipe affiche déjà 280 000 € de dettes envers Ducati. Malgré une extension de délai de 60 jours accordée par le constructeur italien, l’échéance approche dangereusement.
Le budget d’une équipe privée sur une saison complète se situe entre 1,5 et 1,8 million d’euros. Pour 2025, l’accord oral initial prévoyait que Bonovo couvre environ deux tiers des dépenses, mais une photo d’un document manuscrit en possession de Speedweek confirme qu’un déficit prévisible de 300 000 euros restait à combler via de nouveaux sponsors. Or, malgré tous les efforts de Galinski et Redding, aucun partenaire majeur n’a répondu présent à ce jour.
Ducati, créancier et juge de paix de MGM Bonovo
Autre problème : la part de Bonovo est en partie versée en nature, sous forme de 20 motos de collection que Galinski peut vendre. Un soutien bienvenu mais incertain dans sa valorisation immédiate.
Aujourd’hui, le personnel de l’équipe cherche activement du travail, conscient que Misano pourrait être la dernière apparition de MGM sans une solution d’urgence. Selon les calculs de l’équipe, 800 000 euros sont désormais nécessaires pour assainir les dettes, racheter les actifs matériels et salarier le personnel jusqu’à fin 2025. Des investisseurs seraient intéressés, mais exigent des bilans clairs pour prendre le relais.
C’est donc un compte à rebours dramatique qui s’engage. Si aucune solution concrète n’est trouvée très vite, le paddock du WorldSBK pourrait perdre une de ses structures les plus actives – et l’un des rares bastions allemands du championnat.