Toprak Razgatlioglu (BMW) aborde la cinquième manche du WorldSBK à Most avec l’ambition d’inverser la dynamique face à Nicolò Bulega (Ducati), leader du championnat. Après le triplé de Bulega à Crémone, Most, où Razgatlioglu a signé un triplé historique en 2024, s’annonce décisif. La FP1 chaotique, marquée par cinq highsides impliquant Bulega, Jonathan Rea, Andrea Iannone, Remy Gardner, et Andrea Locatelli, a révélé des problèmes avec le nouveau pneu Pirelli E0250 et l’absence de voie de service sur le site.
À Most, Toprak Razgatlioglu semble prêt à rejouer un scénario qu’il connaît bien : celui de la démonstration de force. En République tchèque, le pilote BMW retrouve un tracé où il avait réalisé un triplé magistral, changeant le cours de la saison. Et une fois encore, l’histoire semble vouloir se répéter : l’as turc domine les essais du vendredi, pendant que son grand rival, Nicolò Bulega, encaisse un violent highside et lutte pour rester en lice physiquement.
Most est une anomalie dans le calendrier du WSBK : une piste au profil « sous-dimensionné » pour des machines aussi puissantes. Et pourtant, c’est là que Toprak transforme chaque virage en opportunité. Dès les deux premières séances, il a mis tout le monde d’accord : rythme, constance, aisance dans le trafic. En clair, il est prêt à recoller au classement après la domination de Bulega à Crémone.
Le leader du championnat est rentré au stand sur civière. Et pourtant, l’Italien sera bien sur la grille samedi. C’est une démonstration de courage, mais aussi de limites physiques : son corps lui rappellera la chute à chaque freinage. Et face à Toprak à Most, on sait déjà que 100 % ne suffit parfois pas. La stratégie de Ducati sera simple : sauver le maximum de points en attendant de retrouver un terrain plus favorable.
Cinq chutes violentes en FP1, toutes avec le même point commun : le nouveau pneu Pirelli E0250. Mal testé, mal évalué, et peut-être mal introduit. Les pilotes officiels – Rea, Iannone, Gardner, Locatelli, Bulega – ont tous été pris au piège dans des conditions froides et avec une piste encore verte. Andrea Iannone, lui, paye le prix fort avec deux orteils fracturés et un week-end déjà terminé. Un coup dur pour le spectacle.
Razgatlioglu favori, Bulega en résistance à Most
Mais le plus grave n’est pas là : Most ne dispose pas de voie de secours ! Un scandale en 2025 pour un championnat de ce niveau. À chaque chute, les drapeaux rouges s’imposent. Et le risque de suraccident est bien réel, comme ce commissaire touché par la moto de Gardner après la chute d’Iannone. Le paddock s’agace, et on le comprend.
Les frères Lowes s’invitent dans le match, Sam devant Alex, alors qu’Axel Bassani continue d’afficher sa régularité avec un top 7 qui pourrait se convertir en podium si les conditions se durcissent. Chez Yamaha, la lumière d’Assen semble déjà loin, Locatelli étant le seul à limiter les dégâts. Honda, elle, reste dans ses standards récents : invisibilité quasi totale.
Ce vendredi à Most aura été à la fois brillant, inquiétant et dramatique. Razgatlioglu est dans son élément, et tout indique qu’il tentera de renverser la hiérarchie dès la course 1. Mais le climat général appelle à la prudence : il faudra plus qu’un asphalte piégeux et un pneu contesté pour faire trébucher l’ambition du Turc. Et si Ducati veut garder la main, elle devra prier pour que Bulega tienne le choc. Le championnat n’a jamais été aussi ouvert… ni aussi fragile.
WSBK, Most FP2 : chronos
