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Jorge Martin

À Most, théâtre du 5e round du WorldSBK 2025 (16-18 mai), les rumeurs autour de la volonté de Jorge Martin de quitter Aprilia fin 2025, via une clause libératoire, ont enflammé le paddock. Nicolò Bulega, Toprak Razgatlioglu, et Alvaro Bautista, figures majeures du Superbike, ont partagé leurs points de vue lors de la journée média.

Le MotoGP s’est invité sans invitation dans le paddock du World Superbike à Most. Si la Tchéquie attend un week-end de courses musclé, les déclarations les plus croustillantes ne viennent pas des pilotes alignés sur la grille… mais bien d’un pilote MotoGP absent : Jorge Martin, champion en titre en pleine tempête contractuelle avec Aprilia. Son désir affiché de quitter Noale dès fin 2025 via une clause de performance n’a pas seulement choqué le paddock MotoGP, il fait réagir jusqu’en Superbike.

Et là aussi, chacun a son avis… Ainsi Bulega, l’ambitieux qui ne cache pas son rêve : « le MotoGP est le rêve de tout pilote. » Mais il le dit sans détour : 2026, ce n’est pas le moment. Pour le champion Supersport devenu révélation WSBK chez Ducati, la marche est haute — et il le sait. « En 2026, tout restera inchangé. Il me faudrait deux ans pour m’adapter. 2027 serait mieux. »

Lucide et stratégique, Bulega envoie aussi un message codé à Aprilia : s’ils veulent briller, il leur faut un pilote immédiatement performant. Traduction : lui, il vise 2027 — pas une place en urgence. Pour 2026 ? Il cite un autre nom : « pour moi, Bastianini. » Un choix réaliste… ou un pas de côté malin pour ne pas se griller ?

Toprak Razgatlioglu se montre compréhensif : « parfois, ça ne se passe pas comme prévu. ». Le Turc, en pleine ascension avec BMW, ne juge pas. Il comprend. « Ce n’était pas facile pour Jorge. Il s’est blessé trois fois. Je comprends qu’il prenne cette décision. »

Toprak Razgatlioglu pilote BMW Superbike

« Je ne sais pas ce que Jorge Martin a en tête »

Simple, humain, direct. Et comme souvent chez Toprak, une déclaration pleine de sous-entendus. Car lui aussi est en pleine négociation : « Kenan discute avec plusieurs marques. » Alors, pendant que Martin cherche à quitter Aprilia, Toprak lui, écoute qui l’appelle… et combien ils sont prêts à miser.

Alvaro Bautista joue quant à lui la réserve d’un vétéran : « je n’ai rien entendu, je reste chez Ducati. » Alvaro Bautista, vétéran des deux mondes, refuse de jouer au jeu des spéculations. Pas de commentaire sur son avenir, et une réaction polie mais glaciale sur Martin : « Je suis surpris. Il n’a pas eu beaucoup d’occasions avec la RS-GP. Je ne sais pas ce qu’il a en tête pense. »

Traduction ? Il ne comprend pas ce départ précipité. Et à demi-mot, Bautista semble douter de la stratégie de Martin, qui veut partir sans même avoir roulé. À croire que, pour l’Espagnol, on n’abandonne pas un projet avant de le connaître.

La fameuse clause de performance que Martin souhaite activer fait débat. Même blessé, il pourrait l’utiliser. Et si Aprilia l’avait intégrée, c’est peut-être par naïveté ou précipitation, comme certains dans le paddock le laissent entendre.

Mais en la déclenchant dans ces circonstances, Martin ne se fait pas que des amis. Carmelo Ezpeleta lui-même serait furieux, selon plusieurs sources. Et ce n’est qu’un début : car le départ du champion en titre pourrait déclencher un effet domino, entre MotoGP et WSBK.

Alors que Jorge Martin cherche une porte de sortie, le WSBK regarde, jauge, et rêve. Certains pourraient profiter du chaos pour s’inviter à la table du MotoGP. D’autres, comme Bautista, préfèrent rester en dehors de la tempête. Mais une chose est sûre : Martin n’a pas seulement secoué Aprilia — il a remué toute la hiérarchie.

Nicolò Bulega pilote Ducati Superbike

 

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