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Ducati

Jerez est le dernier acte ce week-end d’un championnat du monde Superbike incandescent. Toprak Razgatlioglu arrive avec 39 points d’avance sur Nicolò Bulega, mais au lieu d’un duel sportif, c’est une guerre psychologique qui éclate dans le paddock. Le pilote BMW accuse ouvertement Ducati d’avoir orchestré une manœuvre collective pour favoriser son rival italien.

« Félicitations à Iannone, je suis sûr que Ducati l’a applaudi », a lâché Razgatlioglu, mi-ironique, mi-explosif au terme de la dernière manche à Estoril. Tout est parti en effet du Portugal. Dans la Course 2, Andrea Iannone (Go Eleven Ducati) a bondi au départ — trop vite même, écopant d’une pénalité — avant d’engager une bagarre féroce avec Razgatlioglu.

Entre dépassements agressifs et freinages de bûcheron, le Turc a perdu le contact avec Bulega, qui s’est envolé vers la victoire. « C’est la famille Ducati », a-t-il lancé, amer., à l’arrivée.

Et il n’en est pas resté là : Toprak a également pointé du doigt Alvaro Bautista et même Andrea Locatelli, pourtant pilote Yamaha. « Il a fait des choses étranges », a-t-il insinué, laissant entendre un patriotisme “pro-italien” sur fond d’allégeance implicite à Ducati.

Razgatlioglu Estoril Sbk 2025 2

Ducati contre-attaque : « Toprak est un grand champion, mais chaque fois qu’il ne gagne pas, il y a une controverse. Ce n’est pas bon pour le sport »

La riposte n’a pas tardé. Bautista, visiblement piqué au vif, a rappelé à Razgatlioglu un épisode vieux de cinq ans : « qu’il se souvienne de Laguna Seca 2019, quand il m’avait bloqué pendant ma course au titre », a-t-il répliqué.

Quant à Iannone, il a pris la plume sur les réseaux sociaux : « c’est fou de penser que j’ai gâché ta course volontairement », a-t-il écrit, refusant d’endosser le rôle de complice d’un complot imaginaire.

Mais c’est Serafino Foti, le patron de Ducati Corse WSBK, qui a porté le coup le plus dur : « Toprak est un grand champion, mais chaque fois qu’il ne gagne pas, il y a une controverse. Ce n’est pas bon pour le sport. »

Une phrase lourde de sens, qui souligne le fossé grandissant entre l’étoile turque et la structure italienne.

Le titre se jouera sur le fil. Avec 62 points encore en jeu, Bulega doit tout tenter, tandis que Razgatlioglu peut se contenter de gérer, voire d’assurer la deuxième place derrière l’Italien. Mais le Turc a prévenu : il ne veut pas “gérer”, il veut gagner — et il n’oubliera pas Estoril.

« Je n’aime pas les jeux d’équipe. S’ils essaient encore quelque chose, je répondrai sur la piste », a-t-il prévenu, les yeux brûlant de détermination.

Pour Bautista, ce sera la dernière danse en rouge. Pour Rea, la dernière course d’une légende. Pour Toprak, la dernière avant son saut en MotoGP. Mais entre accusations, rancunes et orgueil national, cette finale de Jerez promet un parfum de chaos et de revanche.

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