Pause estivale ? Pas pour Toprak Razgatlioglu. Le double champion du monde Superbike a troqué sa BMW M1000 RR pour une BMW M2 et s’est offert une journée… très mouvementée sur la Nordschleife. Objectif : se faire plaisir. Résultat : une chasse à haute intensité derrière une Porsche 911 GT3 RS qui a viré à la démonstration de talent.
Dès les premiers kilomètres, le ton est donné. À bord, son passager prévient : « il y a une GT3 RS devant. Nous sommes dans une M2 ». Message reçu, mais pas dissuasif. Toprak s’élance à l’attaque, en gérant l’écart de performance avec une finesse qui rappelle ses meilleurs dimanches en WorldSBK.
La BMW M2 dernier cru n’a rien d’un jouet : L6 3.0 biturbo, 473 ch, 0–100 km/h en \~4 s, 285 km/h avec le pack M. Mais face à la reine de Weissach, l’exercice devient une leçon de lecture de piste : trajectoires propres, freinages tardifs, transferts de masse contrôlés. Sur les 20,8 km et 150 virages de l’Enfer Vert, la marge d’erreur est proche de zéro.
Toprak Razgatlioglu : « les gars, je suis lessivé »
À plusieurs reprises, la Porsche hésite, freine plus tôt qu’attendu. Toprak peste, lucide : « Regardez, regardez, ça freine. Pourquoi freinez-vous ? »**. Puis vient l’instant qui fait lever les sourcils : une section rapide, un appui long, l’arrière qui ondule, un rattrapage au millimètre. Le passager lâche, sidéré : « tu n’es pas humain ! »
Au-delà du spectacle, l’exercice rappelle combien le pilotage auto à l’attaque exige physiquement et mentalement— même pour un athlète rodé aux superbikes. À la fin du run, sueur froide et sourire large, Toprak résume : « les gars, je suis lessivé. »
Morale du jour : deux roues ou quatre, le sens du grip ne trompe pas. Sur une piste mythique, avec une “simple” M2 face à une GT3 RS, Razgatlioglu a montré que sa signature, c’est moins la fiche technique que la science du contrôle. Et que même en vacances, l’instinct de chasseur ne s’éteint jamais.