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Après les très bon résultats de Suzuki l’année dernière en MotoGP, y compris une victoire obtenue à Silverstone avec Maverick Vinales, la saison 2018 semblait d’autant plus prometteuse qu’était engagé Andrea Iannone, lui aussi vainqueur en 2017, lors du GP d’Autriche.

C’est ensuite que tout se mit à cafouiller. Suzuki signa un précontrat avec Johann Zarco, le fit venir au Japon essayer la GSX-RR de MotoGP, puis décida de ne pas honorer son pré-accord et de préférer Alex Rins pour 2018. Bilan : après le septième Grand Prix de l’année qui vient d’avoir lieu à Barcelone, Zarco est sixième du Championnat du Monde avec 75 points, Alex Rins vingt-et-unième avec 7.

Bien sûr, Rins a été blessé, mais quelle a été la part de responsabilité du team Suzuki dans ses chutes ? Ne se fracassait-il déjà pas quelques vertèbres dès ses premiers tests à Valence ? Qui l’a fait rouler hors d’état en Argentine, qualifié dernier et se blessant de nouveau en chutant en course, alors qu’il roulait dernier derrière son coéquipier Andrea Iannone avant-dernier ?

Iannone, avant le GP d’Assen, pointe en quinzième position avec sa moto d’usine, derrière les machines satellites de Cal Crutchlow, Danilo Petrucci, Alvaro Bautista, Scott Redding, Jack Miller et Loris Baz. Face à ses adversaires directs au classement constructeurs, Suzuki totalise actuellement 28 points, contre 139 à Yamaha, 125 à Honda et 122 à Ducati. Sachant que tout ne se passe pas au mieux pour Yamaha (Jerez, Barcelone), ni pour Honda (1 seule victoire de Marquez), la situation de Suzuki ne semble pas mirifique.

Il fallait que les têtes commencent à tomber, et la première à rouler dans la sciure vient d’être celle du MotoGP project leader Satoru Terada, remplacé par Shinichi Sahara. Pour éviter que le déshonneur n’éclabousse l’homme en partance, le Directeur du team Davide Brivio a aussitôt déclaré que cette éjection « n’avait aucun rapport avec les résultats ». Ah bon, et quelle autre raison pourrait-il y avoir pour renvoyer le responsable d’une équipe de Grand Prix en plein milieu de saison ?

« Au Japon, parfois les positions changent, a expliqué Brivio dans un grand exercice de diplomatie. Sahara a déjà été chef de projet jusqu’en 2011. Quand Suzuki a cessé en GP, il est allé travailler pour la production.

« Il y a été essentiellement très impliqué sur la GSX-R 1000, en tant que responsable. Je ne connais pas exactement le poste, mais pour autant que je sache, il était responsable de la GSX-R 1000, qui est une superbe moto. Il a fait un excellent travail. 

« Maintenant, après six ans, il est de retour à la course. Il voulait revenir à la course. C’est un gars de la course. Nous sommes donc heureux de l’avoir avec nous. Sahara en tant que chef de projet a fait un excellent travail parce qu’il a commencé ce projet à partir de zéro, et nous avons déjà une moto à un bon niveau. 

« OK, avec difficulté maintenant, mais nous avons gagné une course au cours de la deuxième année. Nous avons réussi un podium. Il a fait un très bon travail, mais dans les usines japonaises, il est courant que la position change de temps en temps.

« Alors, maintenant, nous sommes heureux d’avoir Sahara ici. Cette décision n’est pas liée aux résultats ni à quoi que ce soit. C’est juste normal. »

Quelques couleuvres à avaler, c’est normal aussi, n’est-ce pas ?

Photos © Suzuki

Source : Neil Morrison pour crash.net

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