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Qu’on le veuille ou non, Kawasaki est une exception dans le monde de la vitesse moto. Un milieu composé de deux disciplines phares que sont le MotoGP et le Superbike. Deux grilles de départ qui ont en revanche le même promoteur : Dorna. Dans l’idée, les Grands Prix sont le sommet de la pyramide. Quant au mondial, si on ne parle pas tout à fait de seconde division à son égard, beaucoup le pensent, et les constructeurs engagés y voient d’abord l’opportunité d’y montrer leur machine sportive disponible dans les concessions. Mais il est un constructeur qui considère ce WSBK comme l’avers et le revers de tout. Il s’agit de Kawasaki, qui a fait de ce paddock sa chasse gardée, ignorant superbement les Grands Prix.

De fait, avec sa Ninja ZX-10R, Kawasaki peut se targuer de mettre la tannée à ses concurrents directs sur le marché. Dont l’essentiel des ressources est mobilisé en MotoGP. Une discipline que les verts ont officiellement quittée en 2009, arguant alors de la crise économique. 2010 aura été la dernière représentation d’une mécanique d’Akashi en Grand Prix, sous le label Hayate, avec Melandri dessus.

Toute la puissance de Kawasaki Heavy Industrie s’est concentrée sur le Superbike. Depuis 2012, aucun constructeur n’y a jamais rencontré autant de succès. Le titre a été conquis en 2013 avec Tom Sykes et les trois dernières campagnes ont été écrasées par Jonathan Rea. Alors pourquoi allez voir ailleurs ?

Une situation qui fait grincer les dents des marques rivales et, en 2018, la réglementation technique en Superbike a changé, pénalisant notamment Kawasaki. Chez les verts, on accepte de trinquer sans jamais pour autant changer d’avis sur la politique sportive : « je ne suis pas d’accord avec ces nouvelles règles, mais je les accepte » a commenté le leader du projet ZX-10R Yoshimoto Matsuda. « Mais nous voulons poursuivre en Superbike et si ces règles sont un handicap pour Kawasaki, alors nous avons un nouveau défi à relever. On veut nous ralentir et si nous gagnons quand même, ce sera la démonstration de notre mérite ».

Et si ces changements étaient en fait un message adressé à Kawasaki pour venir s’impliquer en MotoGP ? « C’est peut-être possible » concède Matsuda qui, cependant, claque la porte : « Mais le MotoGP n’est pas le bon chemin pour nous. Il faut vous demander ce que le MotoGP vous demande et vous apporte, de quel genre de technologie vous avez besoin. Si nous faisons la somme de tout cela, le MotoGP n’entre pas dans nos critères de choix ».

La saison de Superbike commencera le 25 février, à Phillip Island.