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C’est ce mardi qu’a été dévoilée cette importante nouveauté qu’est la Coupe du Monde MotoE, qui viendra dans un premier temps en complément des Grands Prix actuels, avant peut-être de remplacer les moteurs thermiques, qui seront par exemple interdits en France à partir de 2040.

Les véhicules électriques ont une côte de popularité assez limitée auprès des amateurs de sports mécaniques car leur absence de bruit change totalement l’ambiance par rapport au spectacle actuel. Par contre les performances sont de plus en plus intéressantes, et elles évolueront énormément dans le futur en fonction des progrès réalisés par les fabricants de batteries. La plupart des constructeurs travaillent déjà depuis un certain temps sur ce type de propulsion, que beaucoup considèrent comme inévitable à terme, pour le meilleur et pour le pire. Mais avant de critiquer, il est toujours souhaitable de s’informer, et c’était le but de cette présentation.

Dorna s’est penché sur le problème, en compagnie de la FIM, et a recruté pour ses motos électriques Nicolas Goubert, ancien responsable de la compétition Michelin motos, et spécialiste des courses mondiales depuis une vingtaine d’années. Celui-ci a une formation d’ingénieur et une grande compétence pour tout ce qui est technique, conception, fabrication, logistique et organisation.

C’est à Rome qu’a été présentée la « FIM Enel World Cup ». Carmelo Ezpeleta, le patron de Dorna, soulignait que l’organisateur espagnol explorait depuis six ou sept ans, avec la FIM, la possibilité de mettre sur pieds cette Coupe du Monde, « au milieu des week-ends de Grands Prix, avec la couverture télévisée des Grands Prix. »

« Nous avons choisi de travailler avec un seul constructeur, après en avoir essayé plusieurs. Nous voulons être clairement aussi « verts » que possible. Les motos seront attribuées à nos équipes actuelles de MotoGP, Moto2 et Moto3 car ce sont les plus compétentes en matière de compétition. Nous voulons ce qu’il y a de mieux. » Il y aura donc un total de 18 pilotes.

Loris Capirossi a été chargé de l’évaluation et du développement de la moto : « Le feeling est différent, a précisé le Champion du Monde. Je suis passé du 2-temps au 4-temps, puis maintenant à l’électrique. Les sensations sont très bonnes. Le moteur est puissant et l’absence de boîte de vitesses facilite les choses. Le couple est étonnant. Le bruit est différent, la première fois que j’ai roulé, j’ai entendu le bruit de mon genou frottant sur la piste ! Rouler vite en circuit en silence est quelque chose de différent. »

Francesco Venturini (Enel) et Livia Cevolini (Energica) ont expliqué leur longue expérience des motos électriques, qui a abouti à la création de la machine qui courra en Grand Prix, une évolution de la moto de route actuelle. Le temps de recharge pour 85% de la batterie serait d’environ 20 minutes. L’autonomie – d’après ce qu’on a vu quand la moto a couru au Tourist Trophy – est au minimum de 125 km. La vitesse de pointe est d’environ 250 km/h. Les temps au tour sont à peu près ceux d’une Moto3. Les courses se dérouleront sur 8 à 12 tours (en fonction de la longueur du circuit utilisé), sans avoir à changer la batterie ou la recharger.

Il y aura 5 courses en Europe, entre le warm up MotoGP et le Grand Prix Moto3.

Voici le communiqué officiel :

Coupe du Monde FIM Enel MotoE™ : ce qu’il faut savoir

motogp.com vous livre tous les détails sur la Coupe du Monde FIM Enel MotoE™, tout fraîchement présentée à Rome.

Pourquoi une telle Coupe du Monde ?

Actuellement, plus d’un milliard de véhicules sont recensés dans le monde et si cette tendance se confirme, ce chiffre pourrait bien tripler d’ici 30 ans. Face à un tel constat, les constructeurs réagissent en proposant progressivement des solutions plus respectueuses de l’environnement et la mobilité électrique en fait justement partie.

Dorna Sports a de fait décidé de lancer une toute nouvelle compétition 100% électrique, qui offrirait une vision alternative des courses motos à compter de 2019. Baptisée Coupe du Monde FIM Enel MotoE™, cette nouvelle catégorie bénéficiera de la même couverture que les classes existantes.

Dorna cherche également à réduire les émissions de carbone générées lors des week-ends.

Courses, équipes et pilotes

Courses

Les courses afficheront une durée de 10 tours. Toutes évolutions apportées à la moto seront mises à profit pour améliorer les performances, plutôt que d’augmenter le nombre de tours.

En 2019, cinq épreuves auront lieu sur des circuits européens figurant au calendrier du MotoGP™. L’objectif étant ensuite de s’étendre au niveau mondial.

Les séances d’essais libres auront lieu le vendredi, les qualifications se tiendront quant à elles le samedi et le dimanche sera jour de course.

Avant que la saison ne soit lancée, un premier Test Officiel sera organisé sur le tracé de Jerez en février 2019.

Équipes

Il y aura 18 motos en compétition :

Chaque équipe privée du MotoGP™ en auront deux.

Les quatre autres seront reparties entre quatre teams du Moto2™/Moto3™.

Pilotes

Les pilotes, recrutés par les équipes, devront disposer d’une expérience suffisante dans le monde du sport moto, afin que le niveau de compétition soit d’emblée élevé.

Le bruit

Le son émis par chaque moto engagée en MotoGP™ est unique. De la même façon, la MotoE™ aura son propre bruit, très différent de ce connu jusqu’à présent. Les motos électriques sont bien plus silencieuses, mais elles permettront au public de profiter de tous ces petits sons, d’ordinaire masqués par le moteur, comme cet air soufflant sur le carénage de la moto ou le crissement des pneus.

Michelin – manufacturier officiel de la Coupe du Monde FIM Enel MotoE™

Michelin sera l’unique manufacturier pneumatiques de cette Coupe du Monde FIM Enel MotoE™. La marque française, également engagée en catégorie reine, partage les mêmes valeurs de cette Coupe du Monde, axées sur le sport, la compétition et l’innovation technologique.

Vito Ippolito, Président – FIM :

« Nous sommes ravis d’officialiser ce nouveau partenariat avec Enel, entreprise qui repose sur un solide programme en termes de technologies et d’énergies renouvelables. La FIM a débuté son plan ‘développement durable’ il y a 25 ans. Nous considérons d’ailleurs ce point comme un des piliers pour le futur du sport moto. Nous sommes absolument convaincus que ce partenariat entre Dorna Sports, Energica et Enel, nous permettra de contribuer à la réalisation de certains objectifs, comme ceux liés à l’énergie propre abordable. »

Francesco Starace, CEO et General Manager – Enel Group :

« Ce partenariat, annoncé aujourd’hui, souligne une fois de plus cet attachement qu’Enel accorde à défendre les progrès en matière de mobilité électrique. Cette contribution apportée, tant au MotoGP™ qu’au MotoE™, permettra à Enel de continuer à explorer les possibles technologies dans le monde du transport durable. À vrai dire, ce partenariat avec le MotoE™ et le MotoGP™ était une étape logique pour Enel, engagé auprès de la Formule E depuis 2016. Ces dix dernières années, Enel s’est fait un nom avec des technologies, reposant sur l’énergie renouvelable, créées à destination des entreprises, des villes et des logements. Une révolution qui nous conduit à de tels partenariats, dont l’objectif sera aussi de communiquer sur notre stratégie basée sur la durabilité énergétique, stratégie où l’électricité joue un rôle clé pour les transports urbains. »

Carmelo Ezpeleta, CEO – Dorna Sports :

« Dorna et la FIM sont heureux d’avancer dans ce milieu de la mobilité électrique ; une option que nous considérons comme une voie parallèle pour le futur. Aujourd’hui, nous sommes ravis qu’Enel nous rejoigne en tant que sponsor titre de la Coupe du Monde FIM MotoE™ et partenaire ‘développement durable’ du MotoGP™. Nous sommes impatients de nous lancer dans cette nouvelle aventure avec eux. Les valeurs d’Enel incarnent parfaitement les principes sur lesquels sont fondés la nouvelle Coupe du Monde FIM MotoE™. Nous sommes très fiers de travailler avec une entreprise aussi ambitieuse qu’innovante. Nous nous réjouissons déjà de cette collaboration, qui implique également IRTA, teams indépendants et Energica. Nous sommes convaincus qu’ensemble, nous pouvons obtenir avec cette Coupe un succès retentissant. »

Loris Capirossi :

« Le feeling est forcément différent de ce que j’ai pu connaître. Au cours de ma carrière, j’ai évolué sur des deux-temps et des quatre-temps, avant de pouvoir tester cette moto électrique. La première fois que j’ai roulé avec, c’était en 2016 et j’avais déjà été très surpris. Le poids est légèrement plus important peut-être, mais à vrai dire on ne le sent pas car le centre de gravité est positionné assez bas. Au final, je trouve cette moto assez agile. La puissance est quant à elle linéaire, il n’y a pas d’à-coups. Concernant l’absence de bruit, au début c’est un peu étrange, mais peu à peu je prenais plaisir à écouter le son de ce genou glisser sur la piste. Nous ne sommes qu’au début du développement, mais je pense que nous avançons dans la bonne voie. »