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MotoGP championnat

Ce Grand Prix de Thaïlande était magnifique, c’est à n’en pas douter. Pour autant, on ne peut pas dire qu’il bouleverse le championnat du monde MotoGP, notamment grâce à la nouvelle prestation XXL de Pecco Bagnaia le dimanche. Entre sa magnifique remontée et la rétrogradation de Brad Binder, il parvient à ne pas lâcher trop de points à son rival tout en n’étant pas stratosphérique ; c’est aussi la marque des plus grands. Cependant, un détail concernant son style de pilotage ne m’a pas échappé ; il en est presque inquiétant. Analyse.

 

Pecco Bagnaia n’avait pas d’as dans sa manche

 

Depuis toujours, Pecco Bagnaia est moins fort hors de l’Europe. En MotoGP, il ne compte que deux victoires en quatre tournées outre-mer (Sepang 2022 et Mandalika 2023), ce qui contraste avec sa domination sur le vieux continent. Cependant, habituellement, il gardait un avantage non négligeable sur ses adversaires ; sa puissance de freinage.

Dès qu’il est moins en confiance, sa capacité à faire la différence au freinage est altérée. Cela m’a presque choqué durant le Sprint, lorsqu’il n’est pas parvenu à dépasser un Marco Bezzecchi pourtant diminué physiquement à l’approche du dernier virage. De fait, cela devient un très bon indicateur ; si vous voyez qu’il ne maximise pas son point fort, alors c’est qu’il n’est pas dans l’état de contrôle auquel il nous a habitué. 

 

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La qualité des freinages devient-elle le reflet de la confiance de Pecco ? Si oui, il a quand même su passer outre et sécuriser une deuxième place en étant pas dans un grand jour, trahi par l’absence d’attaque franche sur Binder. Il a piloté contre lui. Photo : Michelin Motorsport

 

Le championnat MotoGP relancé ?

 

Pas pour moi. Effectivement, si l’on se penche sur la dynamique en détail, Jorge Martín est évidemment l’homme fort de cette fin de saison. Mais depuis sa chute en Indonésie, alors qu’il menait largement l’épreuve, il est difficile de dire que Pecco n’a pas été à la hauteur. Toujours, il arrive à redresser la barre en quelques heures. En Thaïlande, tout jouait de nouveau contre lui jusqu’à la mi-course du dimanche. Sa vitesse en qualifications n’est plus si foudroyante, et son Sprint fut laborieux au possible. Même son début de Grand Prix n’était pas incroyable, et l’on pouvait croire à la dégringolade du champion en titre. Mais il s’est accroché et a livré une très belle performance, qui aurait méritée, selon moi, une deuxième place sur la ligne.

Devant mon écran, j’ai pensé : « si Bagnaia gagne celle-là, alors il sera champion du monde » mais effectivement, il s’est fait battre en bataille contre Binder et surtout, Martín, pour la deuxième fois de l’année après l’Allemagne. Finalement, quand on se penche sur les résultats après sa chute en Inde, il a cumulé une victoire et deux deuxièmes places, ce qui est loin d’être dommageable dans un temps faible de sa saison.

Je dirais que Jorge Martín n’a pas assez pris l’ascendant sur Pecco Bagnaia le dimanche pour renverser la dynamique une troisième fois en 2023. L’écart entre les deux performances, plus qu’au chrono, n’était pas assez significatif pour tirer de telles conclusions. Selon moi, Pecco reste le favori même si le déroulé de la saison est difficile à lire, je vous l’accorde.

 

Gigo Dall'Igna

Je travaille actuellement sur une lecture de la saison 2023. Où le titre s’est-il joué ? Difficile à dire. Photo : MotoGP

 

Le « presque dépassement du siècle »

 

Je suis obligé de revenir là-dessus. Cette tentative de Pecco Bagnaia dans le dernier virage à quelques tours du terme, qui a fait parler la terre entière alors que ça n’est pas passé. Même si, comme Luca Marini, je pense qu’il s’agit plus d’une erreur que d’une manœuvre volontaire – il donne l’impression de freiner plus tard car les plaquettes se desserrent en passant sur les vibreurs, je veux souligner la qualité de dépassement de l’Italien ainsi que celle de Jorge Martín d’ailleurs.

 

 

À quand remonte la dernière erreur en bagarre de ces deux larrons ? Ils sont impressionnants d’efficacité dans ce domaine, même si le « Martinator » est moins souvent exposé en paquet de par sa meilleure capacité de projection. Bien que les victoires de Bagnaia découlent souvent d’une échappée, il est plus rare qu’elle débute au premier virage, en proportion bien sûr. Ainsi, il nous offre plus souvent l’occasion de voir ses prouesses en duel (Misano 2022, Sepang 2022, Jerez 2023, Assen 2023, Indonésie 2023…).

Et vous, que pensez-vous de l’état du championnat après ce Grand Prix de Thaïlande ? Dites-le nous en commentaires !

 

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Go Free. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

 

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