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Pecco Bagnaia Sachsenring

Quel spectacle. Le Grand Prix d’Allemagne était magnifique, avec des histoires à raconter pour chaque pilote. Cependant, aujourd’hui et demain, nous allons nous focaliser sur ce fabuleux duel qui opposa Pecco Bagnaia à Jorge Martín, car il y a tant à dire. C’est parti pour le décryptage complet de deux performances stratosphériques.

 

Jorge Martín enfin au niveau auquel on l’attendait

 

Rares sont les pilotes qui peuvent regarder Pecco Bagnaia dans les yeux, même le temps d’une course. Depuis mi-2022 et la renaissance de l’Italien, seul Enea Bastianini a été en mesure de lui poser frontalement des problèmes, et même, de le battre. Le premier enseignement à tirer de ce Grand Prix d’Allemagne est le suivant ; Jorge Martín, lui aussi, en est capable.

Depuis son accession à la catégorie reine en 2021, nous avons souvent qualifié le « Martinator » de pilote du futur, en félicitant son incisivité, sa vitesse mais aussi, son état d’esprit qui le différencie totalement du reste de la grille. Pourtant, en 2022, Jorge Martín n’était pas aussi dangereux que cela, cumulant les erreurs et aussi, les résultats inconstants. D’ailleurs, nul doute que l’excellente saison d’Enea Bastianini joua contre lui, et peut-être, le piqua au vif. Comme chaque année, nous attendions beaucoup de lui en 2023 car ses qualités ne sont pas négligeables bien qu’elles passent encore sous les radars.

Son entame était relativement décevante, et là encore, Marco Bezzecchi, un autre pilote satellite Ducati, lui vola la vedette. Oui mais voilà. Depuis Le Mans, c’est un très bon Jorge Martín que l’on voit évoluer, même si nous savions qu’il était capable d’enchaîner les podiums. Il a encore franchi un palier au Sachsenring, et cette course pourrait bien s’avérer être le point de départ de son prime, soit sa meilleure période en carrière.

 

Pecco Bagnaia Sachsenring

Le début de quelque chose de grand ? Photo : Michelin Motorsport

 

Jamais on ne l’avait vu aussi proactif, et ce, dès le vendredi, où il se disait très à l’aise. De toute évidence, il est passé dans une nouvelle dimension dimanche, celle des très grands, qui répondent à toutes les attentes placées en eux. À 14 heures, nous avions de l’espoir, à 14 h 45, des réponses.

Bagnaia n’a rien perdu

 

Effectivement, Pecco Bagnaia a perdu son duel, comme ça lui est déjà arrivé l’an dernier à Aragon. Oui, Jorge Martín se rapproche au classement général (seulement 16 points les séparent avant d’arriver à Assen), mais non, la victoire sur le poteau de l’Espagnol ne remet pas en question la place de Pecco dans la hiérarchie. Mais pourquoi ?

La raison est simple, mais complexe à expliquer. Nous allons faire de notre mieux, et cela pourrait se traduire ainsi : rendez-vous compte du niveau de performance qu’il faut pour battre Bagnaia de moins d’un dixième de seconde. N’est-il pas démesuré ? Cette course nous apprend que pour s’affranchir de « Go Free » en duel, il faut signer l’une des meilleures performances de sa carrière, rien que ça.

C’est du rarement vu au plus haut niveau. Marc Márquez, en 2019, s’est fait vaincre à au moins deux reprises par deux pilotes différents, et Fabio Quartararo rookie pouvait même le chatouiller, l’inquiéter. De même pour Jorge Lorenzo de 2010 à 2015, son prime. Il était possible de venir à bout de ces pilotes sans forcément devoir faire une course sans erreur. Pas avec Pecco Bagnaia. Sa maîtrise et sa confiance en font un adversaire plus que redoutable ; quasiment invincible dans ces conditions. Comprenez-le comme ceci ; dans l’histoire, rares sont les pilotes aussi difficiles à battre que lui sur une manche.

Nous avons du mal à imaginer Jorge Martín, Marco Bezzecchi et consort réaliser des courses aussi irréprochables tous les week-ends, alors que l’Italien en est capable.

 

Si vif, mais si calme. Photo : Michelin Motorsport

 

Pramac a repris sa place

 

Depuis le début de saison, nous nous intéressons particulièrement à la hiérarchie des équipes satellites Ducati. Et il faut dire que nous étions inquiets pour Pramac, car Mooney VR46 Racing Team semblait avoir pris l’avantage. Du point de vue des résultats, premièrement, mais aussi de la dynamique. Marco Bezzecchi et Luca Marini incarnaient les outsiders, avec le statut « d’hommes du moment » si important pour s’inscrire durablement au plus haut niveau. Jorge Martín et Johann Zarco étaient relégués, moins frais, moins explosifs, moins surprenants. Mais depuis le Grand Prix de France, les rôles se sont totalement inversés. Pramac Racing a retrouvé sa place, et peut-être, s’y est mieux installé que jamais.

Le « Martinator » porte l’équipe, mais Johann Zarco ne démérite pas avec des résultats solides, que l’on abordera plus en détail lors de la trêve estivale. Ce vif changement de dynamique est intéressant voire surprenant – nous n’imaginions pas Marco Bezzecchi jouer le titre pour autant. Difficile de l’expliquer, mais l’évolution de la Desmosedici GP23 y est sûrement pour quelque chose.

Demain, même heure, nous reviendrons sur trois points supplémentaires relatifs au Grand Prix d’Allemagne, et plus particulièrement à cette joute si spectaculaire. Qu’avez-vous pensé de cette bataille ? La performance de Jorge Martín peut-elle le faire passer d’un outsider à un pilote d’élite, capable de réitérer dès dimanche ? Dites-le nous en commentaires !

Si vous voulez retrouver la deuxième partie de cette analyse, cliquez ici.

 

Le nouveau contender ? Photo : Michelin Motorsport

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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