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3 heures et 20 minutes, tel est le temps qu’il a fallu après 13h00, heure d’arrivée de l’épreuve, pour que le site officiel mette en ligne l’article résumant la course des 24 Heures Motos de Spa.

Mais cette patience infinie a rapidement fait place au plus grand des étonnements, en découvrant qu’aucune mention n’y était faite d’une fin de course en queue de poisson.

Tout au plus y trouve-t-on cette allusion à l’interruption de course matinale, « quand une longue période d’interruption au drapeau rouge a permis de nettoyer une importante quantité d’huile déposée sur la piste à moins de trois heures de l’arrivée », mais rien sur le parc fermé obligatoire ni surtout sur la réouverture de la piste pour les huit dernières minutes avant 13 heures.

Avant de passer le communiqué de presse officiel ci-dessous, nous retraçons donc la chronologie des événements qui ont amputé les 24 heures de Spa de trois heures de roulage. La faute à pas de chance…

L’endurance est une très belle discipline, surtout quand elle se déroule sur « le plus beau circuit du monde », mais c’est dommage de vouloir en occulter les difficultés qui en font l’essence même : la lutte contre soi-même, la lutte contre les autres et la lutte contre les éléments, naturels ou non.

C’est toutefois avec le plus profond des respects que nous louons l’investissement et le courage de tous, à commencer par les pilotes, les commissaires et les organisateurs !


10h06, la moto numéro 121 s’arrête dans le T8, après avoir répandu son huile sur la piste
10h06, Safety Car
10h17, drapeau rouge
10h19, toutes les motos sont réunies en parc fermé dans le box #2
10h25, la course est suspendue pendant le nettoyage de la piste. Il pleut fort et cela dure longtemps
12h00, briefing avec tous les team managers
12h30, ouverture du parc fermé
12h38, ouverture de la pit lane
12h40, fermeture de la pit lane
12h44, Safety Car
12h52, la Safety Car libère la piste
13h00, drapeau à damier


RÉSUMÉ COURSE : BMW BRILLE À SPA SUR UNE PASSIONNANTE MANCHE EWC DE 24 HEURES

5 juin 2022

L’action et les rebondissements en piste n’ont pas cessé alors que le Championnat du Monde d’Endurance de la FIM retrouvait le Circuit de Spa-Francorchamps pour la première fois depuis 21 ans, la piste belge ayant offert une course à la hauteur de son statut légendaire.

Alors que le BMW Motorrad World Endurance Team a célébré sa première victoire sur une course de 24 heures en EWC après son succès inaugural dans la dernière manche de la saison 2021 longue de six heures, la nature ultra-exigeante du circuit et la pluie tombée durant les cinq dernières heures ont assuré que le talent des pilotes soit la clé des 24H SPA EWC Motos.

Tout comme aux efforts de ses pilotes Jérémy Guarnoni (France), Illya Mykhalchyk (Ukraine) et Markus Reiterberger (Allemagne), ce triomphe de BMW est grandement dû à l’expertise de son équipe basée en Belgique, emmenée par l’ancien pilote Werner Daemen, et à la fiabilité de la BMW M1000RR équipée de Dunlop.

Le Tati Team Beringer Racing a excellé avec sa Kawasaki chaussée de Pirelli, pour finir en tête des équipes indépendantes et deuxième au classement général avec le nouveau venu Loïc Arbel associé désormais aux deux autres impressionnants Français que sont Grégory Leblanc et Alan Techer.

F.C.C. TSR Honda France contenait les assauts de Yoshimura SERT Motul pour la dernière marche du podium, après des ennuis majeurs pour les deux équipes durant la nuit, quand une longue période d’interruption au drapeau rouge a permis de nettoyer une importante quantité d’huile déposée sur la piste à moins de trois heures de l’arrivée. Gino Rea n’a eu ensuite que quelques tours pour reprendre la troisième place, qu’il avait abandonnée au héros local Xavier Siméon lors des derniers arrêts au stand avant la suspension de la course. En dépit des conditions de piste difficiles, Rea et Siméon se sont lancés dans une intense bataille dont Rea allait sortir vainqueur après plusieurs échanges de positions. Ce résultat permet à Yoshimura SERT Motul, titré dans le Championnat du Monde d’Endurance FIM la saison dernière et vainqueur des 24 Heures Motos au Mans en avril, de compter une avance de 15 points dans la course au titre avant les 8 Heures de Suzuka en août.

Yoshimura SERT Motul occupait la tête après dix heures de course, mais Sylvain Guintoli avait été contraint de rentrer au stand pour faire remplacer l’embrayage de la Suzuki GSX-R1000R équipée de Bridgestone. Cela avait pris plus de 25 minutes et brisé les espoirs de victoire à domicile du pilote belge Siméon.

F.C.C. TSR Honda France avait tiré un avantage des malheurs de sa rivale, mais elle était tombée de haut elle aussi quand la chaîne de sa CBR1000RR-R Fireblade SP, alors pilotée par Gino Rea, avait cassé au bout de 15 heures. Le Britannique n’avait eu d’autre choix que de ramener lui aussi sa machine au stand. Le retard supérieur à 15 minutes en ayant découlé avait fait rétrograder F.C.C. TSR Honda France dans le classement.

Mais le pire était à venir pour les deux équipes quand Gregg Black, l’Anglo-Français à la Suzuki, et Mike Di Megio, le Français au guidon de la Honda, ont chuté successivement et dans un court laps de temps dimanche matin, alors que la pluie s’intensifiait. Black a ramené sa machine abîmée au stand pour des réparations rapides alors que Di Meglio a pu continuer sans s’arrêter avec seulement des dégâts limités sur sa moto.

Après s’être élancé de la pole, le YART – Yamaha Official Team EWC a été contraint à effectuer un arrêt au stand imprévu pour remplacer un capteur de vitesse après trois heures. Malgré un retard de plus de quatre minutes, les performances de ses pilotes Niccolò Canepa (Italie), Marvin Fritz (Allemagne) et Karel Hanika (Czech Republic), auteur de la pole vendredi, ont remis la structure autrichienne en lice. Après une bataille pour la tête entre Fritz et le pilote BMW Mykhalchyk, la marque japonaise avait l’avantage au terme de la 18e heure. Mais cela n’allait pas durer puisque la YZF-R1, alors aux mains de Canepa, a subi une casse de moteur.

Le Wójcik Racing Team EWC 77 a complété le top 5 à l’arrivée, suivi de Viltaïs Racing Igol et du Team Moto Ain, qui a surmonté un problème de surchauffe. Le Team LH Racing s’est imposé dans le Dunlop Superstock Trophy et la Coupe du Monde d’Endurance FIM en terminant huitième au général devant le Team Bolliger Switzerland et le Team LRP Poland – après un changement de positions tardif entre ces deux dernières équipes.

Le Team 33 April Moto menait la catégorie Superstock mais a vu ses chances de victoire lui échapper quand Kevin Calia est tombé dans les conditions pluvieuses, le moteur de la Kawasaki cédant du même coup. Le Team 18 Sapeurs Pompiers CMS Motobase occupait la deuxième place mais a semblé se retrouver dans une situation délicate quand Baptiste Guittet a été l’un des pilotes à chuter aux Combes. Cependant, l’équipe français est parvenue à défendre sa deuxième place des griffes d’OG Motorsport by Sarazin, qui a rencontré des soucis de motricité.

National Motos était dans la lutte pour la première place quand elle a dû abandonner, une pierre ayant endommagé le radiateur de la Honda et fait surchauffer le moteur. Deux arrêts au stand non prévus pour des “soucis techniques” ont porté un coup aux chances du No Limits Motor Team, lesquelles ont été encore plus compromises quand Stefan Hill a chuté juste avant le cap des huit heures.

Danny Webb est tombé durant son premier relais sur la Yamaha du Wójcik Racing Team STK 777 partie en pole position de la catégorie Superstock, qui a été également retardée par une chute pour Maek Szkopek. BMRT 3D Maxxess Nevers a disparu de la lutte pour un bon résultat après une série de retards. Un crash de 3ART Best of Bike dans les premières heures de la matinée a entraîné une seconde période de neutralisation derrière la voiture de sécurité, un accident pour JMA Racing Action Bike peu avant les cinq heures de course ayant causé la première. Bien que la Suzuki ait pris feu, des réparations au niveau de l’échappement ont permis à l’équipe de continuer. Falcon Racing a perdu ce qui aurait été un bon résultat à la suite d’une casse de moteur, mais Pitlane Endurance, le Team Aviobike, RAC 41 ChromeBurner et Énergie Endurance ont fini dans le top 20 parmi les équipes éligibles. TRT 27 / Bazar 2 La Bécane, le Team 202 et ADSS 97 ont vu l’arrivée également, ainsi que Motobox Kremer Racing en Formula EWC.

La déception a été grande pour Webike SRC Kawasaki France, Randy de Puniet étant sorti de la piste après un peu plus de deux heures et demie de course. Après que Florian Marino a mené au tout premier passage de La Source et a fait partie de la lutte à cinq pour la tête durant la première heure, ses espoirs de bon résultat en ont pris un coup quand il a chuté à la suite d’un contact à la chicane en fin de relais. Plus de trois minutes ont été perdues et des réparations ont dû être effectuées sur la ZX 10R avant qu’Étienne Masson ne puisse commencer le sien, mais ce dernier est tombé lui aussi à la chicane avec des soucis de freins. D’où un retard de six minutes avant que De Puniet ne mette un terme à l’aventure en chutant lui aussi. Marino, de son côté, a été emmené à l’hôpital pour des examens.

ERC Endurance-Ducati a subi un revers d’entrée de jeu quand l’équipe allemande a été contrainte à un arrêt non programmé en raison d’un souci de pompe à essence, cela après un départ assez lent de Xavi Forès. Puis, le problème étant réapparu durant la nuit, l’équipe a été contrainte à l’abandon.

RETOUR À SPA RÉUSSI POUR L’EWC, ET AVEC LA MANIÈRE
Les 24H SPA EWC Motos, qui ont fait revivre l’esprit des célèbres 24 Heures de Liège, ont débuté par un spectaculaire départ façon Le Mans, les pilotes s’étant alignés devant la tribune principale pour traverser la piste au pas de course vers leurs motos devant la tribune principale bien remplie et sous un magnifique soleil. Et la première heure a offert un maximum d’action et de multiples changements en tête, le top 5 – composé de Gregg Black, Marvin Fritz, Josh Hook, Florian Marino et Markus Reiterberger – voyant ses membres s’emparer de la première place chacun leur tour, à coup de nombreux dépassements pour le plus grand bonheur des spectateurs présents et de ceux qui suivaient la retransmission de la course partout dans le monde.

COMMENT SONT ATTRIBUÉS LES POINTS DE BONUS
Lors des courses EWC d’une durée de 12 à 24 heures, des points sont attribués après huit et 16 heures en Formula EWC et Superstock, les équipes du top 10 des deux catégories inscrivant selon le barème suivant : 10-9-8-7-6-5-4-3-2-1.

ET MAINTENANT : 8 HEURES DE SUZUKA, 5-7 AOÛT
Les 8 Heures de Suzuka font leur retour au calendrier du FIM EWC après en avoir été absentes depuis 2019 en raison de la crise sanitaire mondiale. Dirigé par Mobilityland, propriété de Honda, Suzuka propose un unique tracé en 8 et présente un défi considérable aux pilotes grâce à une large variété de courbes. Ouvert initialement comme piste d’essais pour le géant japonais en 1962, l’endroit a organisé sa course moto de huit heures inaugurale en 1978, neuf ans avant d’accueillir pour la première fois le Grand Prix du Japon de Formule 1. Les 8 Heures de Suzuka sont un rendez-vous très apprécié du calendrier EWC et un haut lieu des compétitions internationales puisque des pilotes de Grands Prix de premier plan les ont disputées – et parfois remportées – au fil des années.

 

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