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Clinique mobile

La disparition de la clinique mobile en tant qu’entité est un événement qui fait beaucoup jaser dans le paddock et d‘abord parce que c’est un acteur historique des Grands Prix qui laissera son importante mission à un autre. La clinique mobile a ainsi été mise sur pied avec rien par un Doctor Costa qui était sidéré de voir que les pilotes moto n’avaient quasiment aucune assistance médicale sur les circuits en cas de coup dur. Depuis, des carrières, des membres et des vies ont été sauvées par ce projet italien qui passe à présent entre des mains espagnoles. Comme beaucoup d’autres choses dernièrement. Et ça fait réagir, forcément.

Le promoteur du championnat du monde, Dorna, a annoncé une nouvelle installation médicale dans le paddock pour la saison MotoGP 2023 : le centre de santé Quirónprevención MotoGP. Il y a un mois, il a été divulgué que la « Clinica Mobile », véritable acteur historique, quitterait le paddock MotoGP à la fin de la saison 2022 après tout de même 45 ans de bons et loyaux services. L’œuvre du Dr. Claudio Costa, qui a offert aux pilotes un large éventail d’options de traitement, de rééducation et de relaxation, est donc priée de quitter les lieux. A la place, Dorna a passé un accord pour 2023 avec Quirónprevención, une entreprise internationale de soins de santé basée en Espagne, qui compte plus de 7 000 employés et 240 centres.

La collaboration aboutira à une nouvelle installation qui offrira de la physiothérapie et une large gamme de services et de traitements médicaux dans le paddock. Le centre de santé Quirónprevención MotoGP est dirigé par le Dr. Angel Charte, directeur médical du MotoGP. On est donc entre acteurs connus. La structure sera sur place lors de tous les Grands Prix européens, mais des services seront également proposés à l’étranger lors des 21 Grands Prix au total.

Carmelo Ezpeleta, PDG de Dorna, a déclaré : « l’accord que nous avons conclu avec Quirónprevención est une excellente nouvelle pour le MotoGP. Je suis très content car c’est une amélioration claire et importante pour l’avenir. Cela améliorera non seulement les services médicaux pour nos pilotes, mais pour l’ensemble du paddock – d’autant plus qu’il s’agit d’un accord avec un leader mondial de l’industrie comme Quirónprevención. »

Pour sa part, Fernando Camino, directeur général de Quirónprevención, a ajouté : « c’est un honneur pour nous de faire partie de la famille MotoGP et de prendre soin de la santé des pilotes et de les aider dans les meilleures conditions possibles pour pouvoir donner le maximum au championnat du Monde ». Dont acte, mais personne n’avait rien à reprocher à cette clinique mobile qui semblait jusque-là parfaitement remplir son cahier des charges. Le docteur Michele Zasa successeur du Claudio Costa, avait réagi à cette issue, en faisant notamment état de la période de la façon dont la blessure de Marc Marquez qui l’occupe encore avait été gérée. Une position critique d’abord venue du docteur Costa tandis que son confrère Zasa assurait que la clinique mobile n’était intervenue en rien dans ce processus qui a fini par être conclu par des Américains avec une quatrième opération du bras droit.

Michelle Zasa, Clinica Mobile, MotoGP britannique

La clinique mobile quitte le paddock : Marc Marquez n’est pas choqué, Valentino Rossi est nostalgique et Aleix Espargaró attend de voir

Justement, que dit Marc Marquez sur ce remplacement ?  « Ce qu’ils nous ont expliqué c’est que le service sera le même que la Clinica Mobile mais avec d’autres personnes et de nouvelles technologies », a déclaré l’octuple Champion du Monde sur crash.net. « Je veux dire que le concept sera le même, peut-être un peu plus récent ». Et il ajoute : « tu dois t’adapter au nouveau monde. C’est quelque chose d’émouvant ce nom « Clinica Mobile », mais honnêtement, Clinica Mobile était avec le Dr Costa. Dès que le docteur Costa s’est arrêté, la Clinica Mobile n’a plus été la même. Le Dr Costa a fait ça par passion, alors quand le Dr Costa est parti, ce n’était plus la vraie Clinica Mobile ».

Une approche pour le moins critique. Côté italien, c’est Valentino Rossi qui a ainsi réagi : « il y aurait tant à dire… J’ai vécu les années folles de la Clinica Mobile, du Docteur Costa, où on se remettait sur les rails même si on était tous cassés. Mais le plus grand service que le Dr Costa m’a rendu est d’avoir encore un père grâce à la Clinica Mobile. Ce jour-là à Imola en 1982, ils essayaient une nouveauté, qu’ils donnaient aux médecins autour de la piste et qui servait à intuber tout pilote qui en avait besoin sur place. Mon père Graziano est tombé et il y avait un médecin de la Clinica Mobile qui a traversait la piste, car il était du côté opposé, et l’a sauvé en l’intubant sur place. Plus que ça, je ne sais pas quoi dire ».

Le sentiment général est peut-être ainsi défini par Aleix Espargaró : « j’ai beaucoup de sentiments à propos de cette décision », a-t-il déclaré. « Je suis arrivé dans ce paddock à 15 ans, donc j’étais un gamin, et à la Clinica Mobile ils nous ont très bien traités. C’est sûr qu’ils peuvent s’améliorer d’une manière ou d’une autre, mais en tant que pilote, ils ont fait du très bon travail, je me suis toujours senti comme chez moi. J’ai eu la chance de travailler avec les deux médecins au cours des 15 années de ma carrière, alors je voudrais juste les remercier et voyons quel est l’avenir pour nous ».

Basée en Espagne, Quirónprevención est la « société leader en matière de soins de santé préventifs ». La Clinica Mobile, qui complète les installations d’urgence fournies par le centre médical de chaque circuit, devrait poursuivre son travail dans le paddock du WorldSBK.

Directeur médical Dr. Angel Charte, Carmelo Ezpeleta, PDG de Dorna, Fernando Camino, directeur général de Quirónprevención et Carlos Ezpeleta, directeur sportif de Dorna

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