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Lin Jarvis

Carlo Pernat donne ses notes et ses appréciations au moment de boucler l’exercice 2022 et, en s’arrêtant notamment sur le cas Yamaha, il tord le discours généralement diffusé de la seule responsabilité de la marque dans l’échec de la course au titre en MotoGP. Une version que les hommes d’Iwata sont par ailleurs les premiers à développer. Mais pour l’Italien, ce serait oublier un peu vite le rôle de Fabio Quartararo dans cette issue. Le manager d’Enea Bastianini et de Tony Arbolino va encore en fâcher certains.

Dans un entretien à GPOne, Carlo Pernat livre ses vérités et ses certitudes sur une saison 2022 qui a consacré la puissance Ducati qui a fini par avoir raison de la résistance d’un seul homme sur une Yamaha, soit le tenant du titre Fabio Quartararo. Mais de la lumière à l’ombre, il n’y a qu’un pas qui a été franchi lors de la seconde partie de la bataille.

D’entrée, l’Italien parle de crise technique et de crise des pilotes pour évaluer la situation de Yamaha. A partir de là, il développe : « dans la première partie de saison, personne n’évoquait la crise technique de Yamaha, car Quartararo avait 91 points d’avance en milieu de championnat et plus personne ne pensait qu’il le perdrait ».

Fabio Quartararo

Carlo Pernat : « quand Fabio Quartararo est un peu sous pression, à mon avis il perd un peu de lucidité« 

Et pourtant… Ce qui amène Pernat à mettre les choses au point : « pour moi, c’était plutôt une crise de pilote, car Quartararo, qui est techniquement supérieur aux autres, est un récidiviste : dans le Championnat du monde qu’il a remporté l’an dernier, dans les 4/5 derniers Grands Prix, il a eu le « bras court ». Il n’était pas le Quartararo qu’il a toujours été. L’année précédente, il avait remporté deux Grands Prix et avait ensuite déclaré qu’il ne pouvait pas supporter la pression. C’est un point critique pour Fabio : quand il est un peu sous pression, à mon avis il perd un peu de lucidité ».

Il ajoute : « certes, la Yamaha est une moto globalement inférieure à la Ducati, mais il n’est pas possible que sur 10 courses, avec 91 points d’avance, elle ait été inférieure. Un pilote qui a 91 points d’avance ne les gaspille pas comme ça. Tout a commencé avec le clash avec Aleix Espargaró » souligne-t-il encore.

Carlo Pernat termine son analyse en se penchant sur le cas de Franco Morbidelli, l’équipier du Français chez Yamaha : « 2023 sera une année cruciale pour Morbidelli. Je ne pense pas que quelqu’un qui a montré ce qu’il a montré dans le passé, en se battant pour le Championnat du Monde et en gagnant des GP, puisse perdre son talent. Le talent ne se vend ni ne s’achète, soit vous l’avez, soit vous ne l’avez pas ».

« Donc, je pense que c’est l’année du rachat. Et c’est clair que ce sera plus que décisif pour lui, car s’il ne fait pas un bon championnat il restera en MotoGP, mais il finira dans la future deuxième équipe et ce sera une grande différence pour lui. J’espère que ce n’est pas un problème physique dû à l’opération du genou. Je l’ai vu très calme, mais c’est une personne très introvertie et le calme dont il fait preuve me semble un peu étrange. Et ce n’est pas bon, car si vous avez un contrat et que votre partenaire se plaint également, vous devez dire quelque chose ».

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