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Davide Brivio

Dans son exposé, qui est l’explication du changement d’époque que vit actuellement le MotoGP, compris par les constructeurs européens comme refusé par leurs homologues japonais, Davide Brivio a insisté sur une nouvelle organisation de la gestion des données à mettre en place pour réussir. Il faut un circuit court de transmission entre deux entités, celle de la piste et celle de l’usine, aux relations qui ne sont plus hiérarchisées mais optimisées par une vertueuse synergie. Certes, mais le pilote dans tout ça ? Autrefois, sa parole était d’évangile en descendant de la machine. Ce n’est plus le cas. L’ancien de Suzuki l’assure : ses sensations ne sont plus qu’une donnée de plus à synthétiser et à recouper avec une montagne d’autres… Ce qui en revient à s’interroger encore sur les stratégies toujours en cours chez Honda et Yamaha avec Marc Marquez et Fabio Quartararo…

Davide Brivio nous éclaire sur slick-magazine sur la recette actuelle du succès en MotoGP. Une vraie révolution culturelle dont on a déjà parlé, et mettant dans l’ornière les constructeurs japonais accrochés à leur routine et autres certitudes. Mais aussi une tendance qui fait entrer dans le rang l’expertise du pilote, autrefois sacrosainte. L’Italien qui évolue à présent en Formule 1 fait ainsi tomber cet autre emblème : « dans le MotoGP d’aujourd’hui, le commentaire du pilote, autrefois considéré comme sacré, ne suffit plus » dit-il. « Le pilote va très bien, car c’est lui qui est sur la moto, mais son jugement, sa sensation, doivent être étayés par des données scientifiques plus précises. Cela devient juste le stimulus pour commencer la recherche. C’est une « plainte » qui doit subir l’enquête ».

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Davide Brivio : « les pilotes disent toujours les mêmes choses »

« C’est l’évolution » assure-t-il. « Le MotoGP est désormais un environnement beaucoup plus technologique, et de nouvelles technologies doivent être utilisées. Parce que les pilotes disent toujours les mêmes choses : il y a peu d’adhérence, il n’y a pas d’accélération, il y a peu de sensations dans les virages… Mais il faut comprendre pourquoi, et cela s’explique aujourd’hui par l’analyse la plus sérieuse et la plus sophistiquée des données. Le MotoGP moderne exige que cela soit fait, et les constructeurs européens le font désormais ».

Puis il termine : « les données et la technologie nécessitent un travail très différent pour rendre la moto efficace, c’est-à-dire capable d’exploiter l’adhérence des pneus. Ce n’est plus la période où le problème était résolu avec un cadre dédié à un pilote, ou en fabriquant une moto avec les caractéristiques d’un pilote spécifique ». Une conclusion qui fait mal à Honda addicte de la mono culture Marc Marquez tandis que chez Yamaha on semble avoir pris ce chemin avec Fabio Quartararo. Une nécessité plus qu’un choix révélant une fois de plus une impuissance dont la racine est l’inorganisation interne en amont.

Fabio Quartararo, Marc Marquez, SHARK Grand Prix de France

 

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