pub

Jonathan Rea

Sans avoir été un long fleuve tranquille pour autant, la carrière de Jonathan Rea dans le championnat du monde Superbike a semblé limpide à partir du moment où, en 2015, le Nord-Irlandais a quitté Honda au profit de Kawasaki, après 7 années passées sur les machines de Tokyo. Résultat, 6 titres mondiaux enfilés comme des perles…

Mais rien n’est éternel et, face à la montée en puissance de Toprak Razgatlioğlu et l’arrivée d’Álvaro Bautista, ainsi que d’un règlement d’équilibrage par définition à géométrie variable, le Britannique a dû se contenter du 2e rang en 2021 et du 3e l’an passé. Aujourd’hui, à 32 ans, il fait toujours partie du trio d’as ou de Titans mais, après les tests hivernaux, il semble aussi que le numéro 65 va quand même avoir à se cracher dans les mains pour contenir les velléités des nouveaux prétendants, que ceux-ci se nomment Michael Rinaldi ou Andrea Locatelli.

Pour autant, Jonathan Rea est toujours là, et après avoir dû s’incliner devant Álvaro Bautista pour 9 millièmes lors du test à Portimão, le sextuple champion du monde a repris avec application ses études lors du premier test officiel 2023 à Phillip Island, alternant les essais comparatifs avec sa Ninja ZX-10RR nouvellement motorisée et les simulations de course pour étudier l’usure du pneu arrière, sujet qui reste toujours un casse-tête pendant 22 tours sur la très abrasive piste australienne.

A l’issue de ce test terminé au 5e rangJonathan Rea se montrait cependant confiant quant au week-end de course, s’assignant le podium comme objectif : « Aujourd’hui, nous avons essayé une moto de spécification 2022 par rapport à la moto de spécification 2023 lors de la séance de l’après-midi. Il y a des points positifs et négatifs dans les deux cas, mais j’ai préféré m’en tenir à la moto 2023. Malheureusement, en faisant une simulation de course, vers le 14ème tour, je me suis fait surprendre dans le quatrième virage. Le vent soufflait en rafales, il venait de la mer, iI y avait beaucoup de terre sur la piste, et, clairement, j’attaquais à la limite. J’ai eu des sensations très positives pendant ce long run et j’ai pu rester dans les 1’31 au tour. Ce rythme est celui que je dois avoir pour me battre pour le podium. Après cela, nous avons essayé le pneu arrière SC0 parce que Pirelli m’a demandé de faire un run plus long pour évaluer comment il se comporterait dans la course Superpole. La performance de notre pneu a été bonne et d’un point de vue électronique, je suis vraiment heureux des progrès que nous avons faits au sein de l’équipe. Je suis plus satisfait de la moto qu’hier. Il y a clairement du potentiel avec la nouvelle moto et nous devons continuer à travailler pour l’extraire. Nous avons fait un pas en avant par rapport à l’année dernière, je le sens, même si j’ai encore des problèmes sur les sections cahoteuses de la piste, par exemple dans les virages 7, 8 et 9. Je me sens comme un passager sur une moto là-bas. Nous devrons nous en occuper vendredi. Pour le weekend de course, je pense que nous pouvons nous battre pour le podium. »

Sur le site officiel WorldSBK, le fer de lance de Kawasaki a précisé son potentiel avant d’entamer les hostilités ce week-end : « Les conditions que nous avons rencontrées en novembre, où nous étions très forts, sont très différentes de celles que nous rencontrons maintenant. Pendant l’hiver, nous n’avons pas pu tester sur une piste à plus de 40 °C et c’est ce à quoi nous sommes confrontés ici avec des températures internes des pneus encore plus élevées que la normale, donc nous devons juste voir. Je sens que je peux me battre pour le podium et si nous pouvons faire un bon week-end, nous devrions au moins pouvoir nous battre pour cela, mais nous avons encore beaucoup de travail à faire, et je suis impatient de voir où nous en sommes réellement. »

Et au passage, il adresse habilement à Álvaro Bautista un compliment qui prend aussi des allures d’avertissement…

« Álvaro est un mec professionnel et a très bien géré 2022. Je sais par expérience que le n° 1 est lourd : J’ai fait une excellente saison en 2015 et puis 2016 a été une catastrophe. Álvaro est beaucoup plus âgé que moi et il a un excellent package, donc ça devrait aller. On attend de vous que vous soyez là : Vous êtes « le gars » et non l’outsider, et il y a le sentiment que vous devez continuer à être là. Vous êtes au sommet et la seule voie possible est la descente. Cette pression est dure. Cela devient presque une question de peur de perdre à nouveau. Parfois, cela peut jouer en votre faveur ou en votre défaveur, mais je suis sûr qu’il a tout compris. »

 

Tous les articles sur les Pilotes : Jonathan Rea

Tous les articles sur les Teams : Kawasaki Racing Team