Assurément, KTM a marqué les esprits lors d’un dernier Grand Prix d’Espagne où les deux RC16 se sont montrées à leur avantage. Une prestation qui demande confirmation et notamment lors du prochain Grand Prix de France au Mans. Les départs de Jack Miller et de Brad Binder ont impressionné jusque dans les rangs de Ducati, marque pour la première fois dominée à ce jeu qu’elle a imposé, tandis que les freinages de bucherons des deux poètes précités on laissait sans voix un Fabio Quartararo envieux. Et pourtant, cette KTM serait encore loin de la moto idéale pour gagner en MotoGP. Dixit Aleix Espargaró qui pense en avoir une avec l’Aprilia, mais qui ne gagne pas pour autant…
Ce serait aussi l’un des charmes du nouveau format des Grands Prix où chaque passage sur la piste est comme un moment de vérité : il ne suffit pas d’avoir la meilleure moto du plateau, encore faut-il profiter des circonstances en optimisant celle que l’on a. Une démarche réussie par les deux officiels KTM à Jerez le week-end écoulé, même si la victoire du Grand Prix d’Espagne est revenue à la Ducati de Pecco Bagnaia…
Mais l’agent orange a affecté le moral de la concurrence. L’officiel Aprilia a ainsi commenté : « je tiens à féliciter KTM, le travail qu’ils ont fait est incroyable. Les pilotes, Jack et Brad, et toute l’équipe… C’est fou ce qu’ils font ». Cependant : « mais j’ai l’impression que ma moto est meilleure que la leur, c’est pourquoi je suis encore plus frustré. Parce qu’ils l’ont fait avec une moto moins bonne ».
Il analyse comment on peut en arriver là en MotoGP : « leur moto leur permet d’être vraiment agressifs en course et le travail qu’ils font est fou. Ils comprennent le concept des pneus, la manière de courir en 2023 et ils sont meilleurs que nous. Mais encore une fois, il s’agit de comprendre tout cela. Ma moto est vraiment bonne lorsqu’elle roule seule, avec personne devant ».
Jack Miller : « je ne remercierai jamais assez KTM de m’avoir donné cette opportunité »
Des analyses qui amusent Jack Miller qui se délecte d’autant plus de cette bonne période qu’elle a pour lui comme un goût de revanche. Ce qui lui permet de mettre certaines choses au point… « Je ne remercierai jamais assez KTM de m’avoir donné cette opportunité. Je suis heureux d’être sur le podium. Pas seulement moi mais les deux motos après que tant de gens se soient plaints de la mauvaise qualité de la moto l’année dernière… Ha, mais où sont-ils maintenant ? ».
Et il prévient que Jerez n’est pas pour KTM ce qu’Austin a été pour Honda avec Alex Rins… « Nous sommes là et continuerons à travailler. Beaucoup de gens ont dit après le sprint de samedi que la KTM ne pouvait pas tenir sur toute la distance comme ça. Brad et moi avons montré que cette chose peut tenir toute la journée et rester en tête ».
L’Australien envoie aussi ce dernier message depuis Speedweek : « beaucoup de pilotes du Championnat du Monde MotoGP se plaignent de leur moto et de bien d’autres choses et disent que les autres motos sont meilleures. Mais si vous voulez, allez-y et faites-le, ce n’est pas difficile ! Je l’ai fait : je ne me sentais plus bien, j’avais besoin d’un nouveau défi » termine « JackAss ».
Au championnat, après quatre Grands Prix et donc huit courses, Brad Binder, vainqueur de deux Sprints, est troisième au championnat à 25 points du leader Bagnaia. Jack Miller est quatrième du même classement à 38 longueurs de son ancien équipier. KTM est second dans la hiérarchie des constructeurs à 56 points de Ducati et devant Aprilia, Honda et Yamaha qui s’enlise à la dernière position.
