Maverick Vinales n’est peut-être que 15e au classement général du Championnat du monde MotoGP, mais cela ne reflète pas du tout son niveau actuel de compétitivité, comme il l’a encore prouvé en terminant 4e du Grand Prix d’Espagne 2025 à Jerez, après avoir franchi la ligne d’arrivé 2e au Qatar !
Nous n’allons pas revenir sur les aléas de la compétition qui ont valu au pilote Red Bull KTM Tech3 bien des contrariétés en ce début de saison mais, au contraire, nous concentrer sur la situation actuelle qui augure un futur très intéressant…
Comme à notre habitude, nous reportons ici en intégralité les paroles de ce dernier, sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais.
Maverick, une nouvelle fois, vous êtes le
premier pilote KTM à l’arrivée. Quelles ont été vos sensations
pendant la course ? Était-il possible de rejoindre le duo de tête
et se battre pour la 2e ou la 1re place ?
Maverick Vinales : « J’ai réussi à combler l’écart,
mais à chaque fois que je me rapprochais d’un pilote, je ne sais
pas si c’était la moto qui chauffait, les pneus ou les freins, mais
c’était très difficile de ralentir la moto, et je me mettais à
rouler plus lentement. C’était comme un effet « yo-yo »,
tout le temps ! Je revenais, la moto fonctionnait bien, je
recollais, puis ça recommençais. Et quand j’ai vu qu’il restait
deux tours, je me suis dit : « OK, aujourd’hui tu dois te
satisfaire de cette 4e place », ce qui, en soi, est déjà très
bien. »
Cela peut
paraître paradoxal de devoir se satisfaire, mais ça reste un bon
résultat…
« Le week-end a été positif, mais je
dirais que cette dynamique positive a commencé depuis la course en
Argentine. Nous sommes en pleine progression. Nous avons une bonne
base, comme à la fin du week-end au Qatar, et maintenant nous
devons continuer à progresser. Il y a des circuits à venir où notre
potentiel sera plus élevé, et d’autres un peu moins. Jerez faisait
plutôt partie des moins favorables pour moi, donc terminer 4e ici
est un très bon résultat. Cela faisait longtemps que je n’avais pas
terminé à cette place à Jerez, donc c’est un très bon
résultat. »
Le départ a été meilleur qu’hier
?
« Oui, j’ai bien démarré. Ensuite, j’ai dû me
battre assez intensément avec Di Giannantonio, et à ce moment-là,
on a perdu environ deux secondes sur Aldeguer et Bagnaia. J’ai
ensuite comblé cet écart, mais je n’ai pas vraiment pu attaquer.
Comme je l’ai dit, nous sommes aujourd’hui dans une position très
différente de celle du début de championnat, donc nous devons être
satisfaits et heureux. Et je répète souvent que j’ai encore
beaucoup de choses à apprendre sur cette moto, donc il y a une
marge de progression. »
Quand vous récupériez du temps sur Bagnaia,
où la moto fonctionnait-elle particulièrement bien ?
« Dans le quatrième secteur, notamment dans les virages
rapides, j’étais vraiment rapide. Et aussi au niveau de la
traction, dans tous les virages où l’on réaccélère, comme le virage
3 et le dernier virage, la motricité était très bonne. C’est là que
je gagnais du temps. »
La KTM n’est pourtant pas connue pour sa
vitesse en courbe…
« Oui, mais j’arrive à être
très rapide dans ce secteur 4. Je reprenais deux fois du temps aux
pilotes de tête, mais il nous manque encore un peu sur les
dernières phases de freinage. Peut-être que je dois encore gagner
en confiance à ce niveau. Mais nous devons encore travailler un peu
sur la moto. »
On vous a vu pendant le warm-up : il semble
que les pilotes KTM relèvent la moto un peu plus tôt pour avoir
plus de traction. C’est là que vous gagnez ?
« Oui, mais cela implique aussi que nous devons élargir un peu
les trajectoires et arrêter plus fort la moto. Cela nous permet de
la relever plus tôt, mais ce n’est pas idéal pour la constance des
pneus, car on sollicite énormément le pneu arrière. Il faut qu’on
soit un peu plus doux. Ce matin, comme hier en qualifications, il
était bien plus facile de freiner et de placer la moto, donc il
faudra probablement analyser ça en fonction du grip. Quand
l’adhérence est bonne, le problème est moins présent. »
On a l’impression que votre adaptation à la
KTM est maintenant terminée…
« Je pense qu’il me
reste encore un peu de chemin avec cette moto. J’ai l’impression
d’être proche de la limite de ce que permet le package actuel, mais
je suis sûr qu’il reste du potentiel à exploiter. Je dois donc être
très concentré demain pour bien comprendre la moto et continuer à
donner de bons retours techniques, car nous sommes à un moment où
il faut franchir un nouveau cap. C’est le moment le plus difficile,
donc il faut être très précis dans tout ce que l’on teste et
s’assurer de ne pas sortir de la bonne direction sur laquelle on se
trouve. »
Y a-t-il quelque chose en particulier que
vous voulez tester demain ?
« Un peu
d’aérodynamique. J’aimerais expérimenter certaines choses que je
n’ai pas pu essayer pendant l’hiver, maintenant que je comprends
mieux la moto. Peut-être que je peux en tirer quelque chose. Je me
souviens qu’avec mon ancien constructeur, on avait fait de gros
progrès grâce à l’aéro. Donc il faut voir ce qu’on a, et ce qu’il
nous manque. »
Vous et Brad utilisez les deux échappements
différents d’Enea et Acosta. Est-ce la principale différence sur
votre moto ? Vous n’utilisez pas non plus le mass damper, que Pedro
n’a pas non plus, alors que Brad l’utilise sur une moto mais pas
sur l’autre…
« Oui, j’ai essayé le mass damper en
Argentine et à Austin, mais il n’est pas encore prêt. Il y a des
aspects positifs, on le sent sur la moto, mais pour moi, ce n’est
pas encore au point. J’ai dû abandonner à Austin dans le Sprint,
alors on l’a enlevé. Dès qu’il sera prêt, je l’utiliserai, c’est
certain, car c’est un plus. Concernant l’échappement, je pense que
c’est plus une question de feeling qu’une différence radicale. Ce
n’est pas extrême, c’est une préférence de sensations. »
À un moment dans la course, il semblait que
vous pouviez gagner encore une place. Pourquoi cela n’a-t-il pas
été possible ?
« Dès qu’on se rapproche d’un
autre pilote, tout chauffe : les freins, les pneus… Et on commence
à élargir dans les virages. C’est le principal problème. C’est pour
ça qu’on commence et finit la course de la même façon. Ça m’a
rappelé Sepang. Dès qu’on se rapproche, tout monte en température,
et on perd beaucoup en performance. »
Résultats du Grand Prix d’Espagne MotoGP 2025 :
Crédit classement : MotoGP.com
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