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Cette conférence de presse du Grand Prix de France MotoGP 2025 à Jerez, qui a réuni au Mans Johann Zarco, Marc Marquez et Fermin Aldeguer pour leur débriefing, est la conférence de tous les superlatifs !

D’une part Le Mans a atteint le chiffre record de 311 797 spectateurs sur l’ensemble du week-end, mais surtout, au terme d’un Grand Prix complètement chaotique, Johann Zarco remporte son épreuve à domicile, ce qui, en catégorie reine, n’avait pas eu lieu depuis 71 ans, avec Pierre Monneret en 1954 à Reims en 500cc.

Enfin, Johann Zarco a été élu Pilote de la Course. Cette nouvelle fonctionnalité permet aux fans de voter pour leur meilleur pilote le dimanche, et le Français a été élu premier au Mans.

Comme à notre habitude, nous reportons ici en intégralité les paroles de ce dernier, sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais.


Mesdames et messieurs, soyez les bienvenus à la conférence de presse d’après-course du dimanche, à l’issue d’un Grand Prix de France Michelin totalement fou, ici sur le circuit Bugatti du Mans.
120 400 fans français rentrent chez eux très heureux ce soir, car pour la première fois depuis 1954 en catégorie reine, un pilote français remporte la course MotoGP. Immenses félicitations au pilote du team Castrol LCR Honda, Johann Zarco ! Très beau travail, Johann !
En deuxième position, le pilote du team Ducati Lenovo, Marc Márquez, et après sa superbe troisième place lors du Sprint Tissot hier, il enchaîne aujourd’hui avec un nouveau podium : le pilote du team BK8 Gresini Racing, Fermín Aldeguer, complète ce podium. Messieurs, bravo à vous trois !

Johann, ce Grand Prix de France a été complètement fou, totalement chaotique. Vous êtes le vainqueur. Il y aurait tant à dire sur ces 26 tours, mais pouvez-vous simplement nous décrire ce que vous ressentez en ce moment ? Vous êtes, comme vous l’avez mentionné, le premier Français à gagner le Grand Prix de France MotoGP depuis 1954. Pouvez-vous commencer à mettre des mots sur ce qu’il vient de se passer cet après-midi ?
Johann Zarco :
« C’est très, très spécial et je suis très fier, parce que j’adore l’histoire de la moto. Je connais les grands noms, je regarde souvent les anciennes courses, ça m’a toujours passionné. Et aujourd’hui, écrire cette ligne-là, être un pilote français qui gagne le GP de France, c’est tout simplement magique ! Je me suis toujours poussé, en espérant que je pouvais gagner des courses, monter sur le podium, et j’ai toujours essayé de m’améliorer. Aujourd’hui, j’ai fait ce choix des pneus pluie, et je savais que Jack Miller serait fort dans ces conditions. »

A ce moment, les écrans montrent les parents de Johann Zarco réagir au moment de sa victoire…

« Ce sont mes parents. Normalement, mon père a une dent. Mais juste trois jours avant le GP de France, il l’a perdue, alors qu’il l’avait depuis 52 ans. Il m’a dit : « Je ne vais pas trop sourire », mais je crois que c’était impossible aujourd’hui (rires).
Quand j’ai vu les autres partir en slicks, je savais que la pluie allait arriver. J’ai essayé d’économiser les pneus, car la piste était encore assez sèche au début. Mais avec les gouttes de pluie et les autres en slicks, je savais que des choses allaient se passer. Quand Jack est tombé, j’ai commencé à croire que je pouvais gagner. J’ai eu peur quand Marc a changé pour les pneus pluie, car il était plus rapide que moi au début. Mais je pense qu’il a aussi atteint la limite de ces pneus et ne pouvait plus attaquer. Mon avance était suffisante pour contrôler. C’est juste fantastique. Parfois, on force pour chercher la victoire. Aujourd’hui, j’ai dû attendre que les tours passent pour l’avoir. C’est très spécial. »

Vous l’avez dit, c’était un choix très audacieux de partir en pneus pluie, mais c’était le bon. Vous avez failli être pris dans l’accident au virage 3 avec Bagnaia, Bastianini et Joan Mir. Pouvez-vous nous raconter ce moment et à quel point c’était proche ?
« J’avais complètement oublié cet épisode après la course ! Je me rappelle de cette première chicane. J’ai perdu beaucoup de temps au départ parce que je ne voulais pas utiliser de dispositif de départ. Je ne savais pas comment freiner dans le premier virage, donc j’ai préféré assurer. Mais j’ai perdu énormément de temps. En essayant de passer à l’extérieur dans la chicane, il y a eu de l’agitation au milieu, Mir a redressé sa moto et je l’ai percuté assez violemment. Ma main gauche a même lâché le guidon. Je suis allé tout droit dans les graviers. Heureusement, tout allait bien. Mon guidon était un peu endommagé côté électronique, mais encore assez fonctionnel pour rouler. Et à partir de ce moment-là, je me suis dit : « Bon, tu as déjà tout perdu, maintenant attends et vois ce qui se passe. » C’était un peu ça, la situation au premier tour. »

Enfin, 120 000 fans qui chantent La Marseillaise, l’émotion dans le dernier tour, sur le podium, et lors des célébrations : qu’avez-vous ressenti ? Vos parents, je crois, ne viennent presque jamais aux courses…
« Ma mère, jamais. En 17 ans de carrière, je ne lui ai jamais demandé de venir. Elle est bien à la maison. Mais cette fois, je lui ai dit : « Je pense que ce serait bien que tu viennes au GP de France. Le public est incroyable. On a tellement de sponsors ici. » Même si elle ne se sentait pas à l’aise dans le box à cause du stress, du bruit, de la pression… Mes parents sont plutôt calmes et ressentent beaucoup ce stress. Donc je leur ai dit : « Allez dans la zone VIP des sponsors, vous allez profiter du GP de France. » Ils ont vu énormément de choses aujourd’hui, et je pense qu’ils auront beaucoup à raconter à la famille, aux amis, pour toute l’année. J’étais heureux de les avoir avec moi. Et oui, ça se termine de cette manière… On était déjà contents de comment le week-end se déroulait, peu importait le résultat de la course, j’étais simplement heureux qu’isl aient vu ce qu’était la foule française. Mais là, on a eu la cerise sur le gâteau. Je ne peux pas dire mieux. »

On sait que les pilotes sont superstitieux. Alors est-ce que ça veut dire, malheureusement pour elle, que votre mère va devoir venir à toutes les courses maintenant ?
« (rires) Non, je ne vais pas prendre ça comme une superstition. Au fond de mon cœur, je suis tellement heureux de ce qu’on a vécu ce week-end, mais je sais qu’ils aiment vraiment rester à la maison. Il se passe trop de choses pendant un week-end de course, et ils ont déjà les cheveux blancs ! Ma mère essaie parfois de garder quelques cheveux bruns, donc je ne vais pas la pousser à avoir encore plus de cheveux blancs à plus de 70 ans ! (rires) »

Pour beaucoup d’athlètes, gagner à domicile fait partie de leurs objectifs. Pouvez-vous nous dire si l’émotion ressentie est celle à laquelle vous vous attendiez tout au long de votre carrière ?
« Pour moi, c’est la victoire en elle-même qui est fantastique, et je suis tellement heureux d’obtenir une deuxième victoire en MotoGP. Mais clairement, l’avoir ici, c’est encore plus spécial. Comme je le disais, je suis heureux pour la victoire, mais quand j’ai fait le tour d’honneur et que j’ai vu toute cette foule… toute cette foule qui scandait mon nom depuis mercredi, jeudi, vendredi… Ils ont même chanté plusieurs fois l’hymne national, parfois un peu trop souvent (rires), car vous avez peur qu’à force de le chanter, il ne se passe plus rien. Mais ensuite, quand on peut vraiment le chanter comme il se doit, tout en haut du podium, c’est juste la manière parfaite de dire : « OK, mon week-end est accompli ».
Ce qui me rend aussi très heureux, c’est cette ligne historique dans le livre du sport moto : gagner le Grand Prix de France en tant que pilote français. C’est vraiment beau.
Et puis il y a Honda… Rins est venu me voir et m’a dit : « Tu m’as volé la dernière victoire de Honda ! » (rires). Et je lui ai répondu : « C’est vrai ». Mais quand il me l’a dit, j’en étais presque fier, car je ne m’en étais même pas rendu compte sur le moment. »

Johann, à 10 tours de la fin, puis à 9 tours de la fin, Lucio est allé sur le muret des stands et vous a fait signe de ralentir. Qu’avez-vous pensé à ce moment-là, puisque vous n’avez pas ralenti ?
« Je l’ai vu là, sur le muret. Et j’étais déjà en train de contrôler. Puis quand il m’a demandé de ralentir, je ne prenais simplement plus de risques supplémentaires, mais je ne voulais pas non plus perdre ma concentration, car je sais qu’ici au Mans, la piste peut être un peu piégeuse. Quand elle devient un peu plus mouillée, je me disais : « OK, parfois le pneu semble avoir plus de grip quand c’est un peu plus mouillé, mais je ne veux pas de mauvaises surprises. »
Et puis à la fin de la course, il y avait un peu moins d’eau, et ça m’a rendu un peu plus à l’aise parce que je pouvais bien sentir les pneus. Et j’étais assez rapide pour contrôler, mon avance augmentait même. Donc oui, je l’ai vu, j’ai pensé à lui, mais dès le premier virage j’ai senti que je ne pouvais pas trop ralentir non plus, car j’avais besoin de garder un certain rythme pour les pneus. Si je sens que tout va bien comme ça, alors je dois maintenir ce rythme. »

Pensez-vous que cette victoire peut vous aider à obtenir un guidon dans l’équipe officielle Honda la saison prochaine ?
« Peut-être, peut-être (rires). Les discussions avec Honda sont très, très bonnes, même avant la victoire, parce que le travail que je fais, le ressenti que j’ai avec eux, avec l’équipe, et la manière dont on travaille, on est très contents. Donc je sais que je resterai avec Honda, il reste juste à décider.. J’attends de voir ce que Honda veut vraiment. On parle très clairement, aussi avec Lucio, on a le soutien total de Honda, même chez LCR. Mais c’est sûr qu’une victoire peut apporter un petit plus, donc on va voir. Mais les discussions sont très positives, et maintenant, ce n’est plus qu’une question de temps pour savoir où aller. »

 

Résultats du Grand Prix de France MotoGP 2025 :

Grand Prix France

Crédit classement : MotoGP.com

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