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Toprak Razgatlioglu

Alors que Yamaha a réussi à convaincre Toprak Razgatlioglu de rejoindre le MotoGP avec un contrat de deux ans chez Pramac à partir de 2026, Luigi Gigi Dall’Igna, directeur général de Ducati Corse, reste sceptique sur l’approche adoptée par son concurrent. Pour lui, l’intégration du double champion du monde Superbike dans la catégorie reine est une opération risquée tant pour le pilote que pour Yamaha.

« Il est difficile à évaluer », admet Dall’Igna. « Il nous a battus tellement de fois qu’on ne peut que dire que c’est un champion absolu. » Pourtant, il insiste sur les différences fondamentales entre les deux championnats : « mais les deux championnats sont tellement différents qu’il est difficile de comparer et de prédire ce qu’il sera capable de faire ici. »

En particulier, le directeur technique italien pointe les exigences du freinage en MotoGP, radicalement différentes de celles du World Superbike, où Razgatlioglu a bâti sa réputation. « Son freinage en MotoGP ? À mon avis, il devra beaucoup s’adapter, car ces motos et ces pneus permettent des performances très différentes de celles des Pirelli et d’un SBK pour aller vite. »

Dall’Igna estime par ailleurs que Ducati a su anticiper la transition vers 2027 avec plus de finesse. Tandis que Yamaha intègre Razgatlioglu dans une structure satellite dès 2026 – avec des pneus Michelin, avant le passage à Pirelli l’année suivante – Ducati a préféré une stratégie plus graduelle. Nicolo Bulega, actuel leader du championnat WSBK 2025, jouera le rôle de pilote d’essai MotoGP tout en poursuivant sa saison en Superbike.

Pour Gigi Dall’Igna, le talent de Toprak Razgatlioglu ne fait aucun doute, mais les conditions de sa transition sont loin d’être idéales

« À mon avis, c’était une solution gagnante pour nous deux », déclare Dall’Igna. « Il apprendra à adapter son pilotage pour s’adapter au MotoGP et s’adaptera immédiatement aux nouveaux Pirelli sans passer par Michelin pendant un an. Cela nous sera également utile, car Pirro avait besoin d’aide pour effectuer tous les contrôles et tests que nous avions prévus. »

En intégrant Bulega au développement de la Ducati 850 cc dès maintenant, Dall’Igna veut capitaliser sur la cohérence technique entre les deux catégories, tout en évitant la période d’adaptation à des pneus qui ne seront plus utilisés en 2027. Une manière indirecte de souligner ce que Ducati considère comme une faille dans le plan Yamaha : imposer à Razgatlioglu une année d’apprentissage avec Michelin, alors que Pirelli sera le fournisseur unique dès la saison suivante.

Pendant ce temps, le pilote turc devra aussi affronter d’autres défis : apprendre de nouveaux circuits, adapter son style sur une moto prototype, et gérer la pression de remplacer Jack Miller ou Miguel Oliveira chez Pramac. Pour Dall’Igna, le talent de Toprak ne fait aucun doute — mais les conditions de sa transition sont loin d’être idéales.

Gigi Dall'Igna

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