Quelques jours après le Grand Prix de Hongrie, je me disais qu’il fallait quand même reparler du circuit, qui a été un point de conversation majeur pendant le week-end. Certains l’ont accusé d’être un tracé fait pour les kartings, dont Fabio Quartararo. Le terme s’est propagé, et désormais, beaucoup trouvent que les MotoGP n’ont pas leur place au Balaton Park. Je ne suis pas du tout d’accord avec cet avis, alors, je vais tenter de vous expliquer pourquoi j’espère sincèrement qu’il reviendra au calendrier.
Pas assez sûr ?
Avant de parler de ce que j’ai aimé, je dois d’abord faire une sorte de disclaimer. Oui, le circuit est assez dangereux en comparaison des autres. Je place ce paragraphe au début pour qu’on ne m’accuse pas de vouloir voir des pilotes se blesser. Effectivement, j’ai remarqué quelques points critiques sur ce tracé, notamment la chicane dans laquelle Enea Bastianini est tombé pendant le Grand Prix. Même s’il est bon de rappeler que des incidents similaires se sont déjà produits dans la chicane Dunlop au Mans ou dans le dernier complexe d’Assen, c’est clairement trop serré. « Bestia » a eu beaucoup de chance de s’en sortir indemne. Mais après tout, une chicane peut se modifier d’une année à l’autre, et les instances avaient déjà fait changer le profil du tracé une première fois, donc j’ai bon espoir que ça évolue.

Effectivement, là, c’était chaud. Photo : MotoGP
De nombreux pilotes ont dit qu’il fallait revoir des virages, et effectivement, je ne peux pas aller contre eux. Cependant, il est bon de noter que d’autres ont aussi dit qu’il n’était pas particulièrement dangereux, notamment Franco Morbidelli. Et ce n’est pas parce que vous n’aimez pas Morbidelli que sa parole vaut moins que celle de Quartararo.
De plus, si l’on excepte l’erreur d’« El Diablo » au départ du Sprint, il n’y a pas eu d’accident inhérent au profil du circuit. Bastianini a commis une grave bourde qui n’avait rien à voir avec le tracé. D’autres ont déjà fait pire sur des pistes tout à fait conventionnelles, comme Barcelone, Jerez ou Valence. Ce week-end, il n’y a eu qu’une vraie situation dangereuse – avec Bastianini dans la chicane –, ce qui reste assez bas, ou disons, dans la norme.
Ne pas se tromper de débat
Maintenant, passons au cœur de cette analyse. Au cours du week-end et même après, j’ai vu les critiques pleuvoir sur le Balaton Park. Oui, c’est plat. Oui, les alentours ne sont pas spécialement beaux. Oui, l’impact visuel laissé par le Balaton n’arrive pas à la cheville du nouveau Losail ou de Misano. Mais que demande-t-on à un circuit ? Là est la vraie question que beaucoup plus de gens devraient se poser. Et la réponse est limpide : du spectacle. Si vous avez trouvé les courses plus ennuyantes ici qu’ailleurs cette saison, désolé de vous le dire, mais vous manquez d’objectivité.
THAT WAS 🤯
Unlucky for @Bestia23 but thankfully he walks away unscathed 😱 #HungarianGP 🇭🇺 pic.twitter.com/YMd70MFTmi
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) August 24, 2025
C’était animé dans les trois catégories. En Moto3, Maximo Quiles s’est imposé pour moins d’un centième de seconde, et le Moto2 s’est joué dans les derniers instants également. Forcément, en MotoGP, c’était plus calme, mais comme toutes les courses depuis le début de l’année ! Il n’y a pas eu une seule belle manche en 2025, et pas qu’à cause de Marc Marquez. J’en ai déjà fait de nombreux articles, bien avant le rendez-vous hongrois, d’ailleurs. Cette critique m’a beaucoup surpris, car, en réalité, c’était l’une des épreuves les plus disputées cette année. D’abord, il y a eu le cavalier seul de Marco Bezzecchi, puis cette petite bataille entre lui et Marc Marquez. Même si c’était couru d’avance, c’était toujours mieux que 90 % du reste de cet exercice ! Et puis, il y a eu la remontée d’Acosta, celle de Martin, aussi. Ceux qui regrettaient le manque de dépassements devraient aller le dire au champion du monde MotoGP 2024, qui finit quatrième après être parti dix-septième.
Bien sûr, j’aime les collines toscanes autour du Mugello et l’atmosphère bouillante de Jerez. Mais un circuit doit d’abord produire du grand spectacle, et sur ce point, le Balaton Park était factuellement au-dessus de la moyenne de la saison. Regardez Portimao, par exemple : on l’a beaucoup roulé depuis 2020, et les gens l’apprécient juste parce qu’il est vallonné : sauf qu’il n’y a jamais eu une seule belle course là-bas. Pareil pour Aragon, où je ne peux me souvenir que d’une bataille pour la victoire, en 2022. Que dire de l’autoroute d’Austin, circuit made by Tilke qui n’a produit qu’une épreuve disputée en 13 ans de présence au championnat ? Je n’entends personne se plaindre de ces tracés qui n’apportent rien à notre discipline.

Le décollage de la KTM d’Acosta est un coup de pas de bol, on ne peut pas le prévoir. C’est arrivé à Jack Miller à Suzuka. Photo : Michelin Motorsport
Un circuit unique
Personnellement, j’ai beaucoup apprécié le fait de voir un circuit unique, très tortueux. J’avoue en avoir assez marre des « Tilkedromes » répartis aux quatre coins du monde, qui proposent toujours les mêmes enchaînements de virages. Le Balaton Park rejoint le Sachsenring dans la catégorie des singularités de notre championnat, et j’aime ça. Les pilotes MotoGP doivent savoir s’adapter à tout type de circuits du moment que la sécurité est garantie, c’est ainsi.
Conclusion
S’il y a bien quelques éléments à revoir du côté de la sécurité, le Balaton Park a tout de même assuré le spectacle, bien plus que beaucoup d’autres circuits en 2025. Forcément, cette saison n’est pas la plus passionnante et les dépassements sont assez rares, mais j’ai bon espoir qu’en 2027, avec des motos moins puissantes et un appui aéro moindre, le tourniquet hongrois deviendra un incontournable tant il est singulier dans sa conception.
Je suis curieux de savoir si vous partagez mon avis. Dites-le-moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

Les gens n’aiment pas la nouveauté, et le commentaire de quartararo a eu des répercussions sur le public français, c’est certain. Photo : Michelin Motorsport
Photo de couverture : Michelin Motorsport