Plus atypique que la carrière de Valentin Debise doit être difficile à trouver en compétition moto, mais aujourd’hui l’Albigeois de 33 ans a fait résonner la Marseillaise au Motorland Aragon, après avoir remporté sa première course en championnat du monde Supersport.
Le début du parcours du numéro 53 est classique, avec un apprentissage effectué en Espagne dans les petites catégories, jusqu’à son arrivée en championnat de France 125cc, en 2006.
Deux ans plus tard, au guidon d’une magnifique et rapide KTM, Valentin Debise est titré et doit envisager son avenir en championnat du monde.
Mais au lieu d’intégrer la catégorie d’entrée, il y fera ses classes directement en 250cc, au sein du team CIP d’Alain Bronec aux côtés du regretté Shoya Tomizawa.
L’aide familiale aidant, il continuera son parcours dans la nouvelle catégorie Moto2, au guidon d’une jolie mais capricieuse ADV aux couleurs du WTR San Marino Team, n’inscrivant aucun point en 2010.
2011 est une saison importante de sa carrière car pour affronter
les Bradl, Marquez, Iannone et autres frères
Espargaro, un effort financier considérable est fait pour
intégrer le team Speedup qui aligne une unique FTR.
Hélas, la sauce ne prend pas et las de se confronter aux
explications transalpines, papa coupe le robinet d’un coup.
Valentin se retrouve d’un coup sans rien. Mais alors, rien !
C’est dans ce genre d’épreuve que les caractères s’affirment, et
alors que la plupart des individus auraient chercher un
« vrai » métier, Valentin repart de zéro, avec l’aide
d’un forum spécialisé dont les
membres apportent chacun ce qu’ils peuvent : un contact chez
Yamaha, un pot d’échappement, une aide technique, une peinture de
carénage, une cartographie, etc…
Objectif, le championnat de France Supersport avec une R6.
Il ne le remportera pas mais parallèlement à quelques courses d’endurance, se fera suffisamment remarquer pour intégrer une vraie équipe et continuer à faire le championnat de France, de l’endurance ainsi que quelques wild card en mondial Supersport avec une équipe tchèque.
Le caractère forgé, la maturité arrive, et après 3 années en
national, Valentin Debise part aux USA, avec
l’aide de deux passionnés touchés par son cas.
L’expérience grandit, le mal du pays aussi, retour en France, où
après quelques années il monte sa propre structure pour s’inscrire
à la fois en Supersport et Superbike, comme dans l’ancien temps :
Quand on vous dit que c’est un cas…
Le succès est au rendez-vous en 2021 et 2022, ce qui lui ouvre
les portes du mondial au sein du team GMT94, puis Evan Bros.
Il ne concrétise pas mais y montre de plus en plus souvent sa
vitesse, avant de se voir évincer par la politique internationale
de Yamaha, malgré sa 4e place au championnat.
Sans guidon à la fin de 2024, il intègre une petite équipe
italienne cette année avec laquelle, malgré quelques difficultés
techniques, il connait son premier succès en mondial en Aragon,
après s’y être qualifié deuxième !
Des années de galère s’évanouissent d’un coup en fumée…
Valentin Debise : « C’est génial ! C’est presque mon circuit à domicile, car c’est le plus proche de ma maison. C’était donc très plaisant et beaucoup d’amis sont venus. C’est toujours de bons moments pour moi ici, sur la piste et en dehors. C’est aussi un endroit où je m’entraîne, car j’en suis proche. J’ai attendu cette victoire longtemps mais j’ai eu tellement de 2e et 3e places que je savais que mon heure viendrait. J’ai vu à Magny-Cours que je pouvais avoir une opportunité mais finalement j’ai eu trop de problèmes. Merci beaucoup au team car ils ont fait un travail incroyable, en réglant tous les problèmes qu’on a eu et en réparant la moto que j’ai détruite en chutant. Dès le premier tour, tout était parfait donc un grand bravo à eux, et merci aussi à tous mes sponsors. »
Supersport Aragon Valentin Debise