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Pecco Bagnaia

Pecco Bagnaia n’a pas mâché ses mots. Deux semaines après le terrible accident ayant impliqué José Antonio Rueda et Noah Dettwiler lors du tour de reconnaissance du Grand Prix de Malaisie Moto3, le double champion du monde Ducati a vivement critiqué la manière dont le MotoGP a communiqué sur l’état des pilotes, parlant d’une « perte de crédibilité » pour le championnat.

L’incident s’est produit avant même le départ de la course Moto3 à Sepang : une collision violente entre Rueda et Dettwiler, nécessitant une intervention médicale d’urgence sur la piste et un transport héliporté vers l’hôpital de Kuala Lumpur.

Dans les heures qui ont suivi, le discours officiel s’est révélé confus : la diffusion en direct annonçait des pilotes « conscients », puis un communiqué tardif omettait de mentionner que Noah Dettwiler avait en réalité subi un arrêt cardiaque avant d’être réanimés sur place.

Heureusement, les deux sont désormais hors de danger : Rueda souffre d’une fracture à la main et d’une commotion cérébrale, tandis que Dettwiler, gravement atteint, a été déclaré transportable vers la Suisse.

Mais le mal est fait : la gestion de la communication choque le paddock.

Grand Prix de Malaisie Moto3 2025

Pecco Bagnaia : « on a voulu dire trop vite que tout allait bien, alors que rien n’allait »

Face à cette confusion, Pecco Bagnaia a exprimé un ras-le-bol profond envers la précipitation médiatique et décisionnelle du championnat :

« Je pense que nous vivons à une époque où chacun veut montrer qu’il sait tout ; celui qui annonce la nouvelle en premier est celui qui en tire le plus grand profit. Il y a eu une véritable précipitation à dire que tout allait bien, alors que rien n’allait. »

Et le ton se durcit : « lorsqu’un pilote fait un arrêt cardiaque, la situation est bien plus grave. À mon avis, il faut parfois faire preuve de plus de tact dans les décisions et les déclarations. »

Bagnaia, qui n’avait déjà pas caché son opposition à la tenue de la course Moto3, estime que la direction du championnat a fait passer l’image avant la prudence.

Le pilote Ducati rappelle un précédent douloureux : le drame du Mugello 2021, survenu peu après la mort tragique de Jason Dupasquier.

« Je me souviens très bien d’avoir manqué de concentration ce jour-là. Certaines situations devraient être gérées avec plus de calme. »

Pour lui, la direction de course aurait dû retarder, voire annuler le départ, le temps d’évaluer correctement la gravité de l’incident.

« La course Moto3 n’aurait pas dû commencer. Dans ce cas précis, décider de ne pas prendre le départ est une option envisageable. »

Bagnaia a aussi confirmé qu’il soulèverait la question en Commission de sécurité, réclamant une révision complète des protocoles de communication et de décision après des accidents graves.

Plusieurs pilotes de MotoGP ont appuyé la position du champion italien, dénonçant un manque d’humanité et de transparence dans la gestion de la crise à Sepang.

Le sentiment général est clair : le MotoGP, trop prompt à préserver son image, a perdu une partie de la confiance du public et des pilotes.

Les mots de Bagnaia résonnent comme un avertissement direct à Dorna et à la FIM : l’obsession de la communication instantanée ne doit jamais supplanter le respect dû à la gravité d’un accident.

Dans un sport où la vie des pilotes est constamment en jeu, le champion du monde rappelle une vérité simple : la crédibilité du MotoGP ne se mesure pas en temps de réaction médiatique, mais en intégrité.

MotoGP 2025. Grand Prix du Portugal. Pecco Bagnaia : « Nous visons la troisième place du championnat. La gestion de l’accident en Moto3 ? Une perte de crédibilité. »

 

 

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