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En préambule, expliquons succinctement pourquoi cette série d’articles consacrée au test MotoGP à Misano est publiée avec un mois de retard, bien après notre compte-rendu exclusif du test Pirelli MotoGP, par exemple, qui s’est pourtant tenu le lendemain avec une moto de chacun des cinq constructeurs, Ducati, Aprilia, KTM, Honda et Yamaha (pas la V4).

Problème de temps, problèmes de matériel, on ne va pas vous raconter notre vie, mais oui, nous avons bien passé la journée entière dans la pit-lane du circuit MWC Marco Simoncelli pour découvrir les dernières évolutions testées, dont certaines ont déjà été adoptées aujourd’hui.
Et avant le test post-Valence demain, il était impératif de faire le point sur ce que les constructeurs ont essayé à Misano, même si cela est de manière parfois trop succincte à notre goût…

Alors non, vu la longueur de la pit-lane et le fonctionnement de ce genre d’essais (box fermé, ouverture pour laisser partir le pilote, et box fermé dès son retour), nous n’avons sans doute pas tout vu malgré notre présence permanente sous le soleil cuisant, mais voici l’essentiel de ce que nous avons pu observer.


Après Ducati, Aprilia et KTM, puis Honda, intéressons-nous à Yamaha, qui offrait la particularité de faire rouler deux sortes de YZR-M1 différentes, la traditionnelle moto à moteur 4 cylindres en ligne et la V4, porteuse de tous les espoirs de la firme d’Iwata.

1/ YZR-M1, 4 cylindres en ligne:

Depuis cette saison, Yamaha a abandonné les multiples évolutions de son traditionnel châssis au profit d’un cadre caractérisé par une multitude de trous.

L’approche, certes pragmatique, est néanmoins intéressante car assez peu utilisée jusqu’à présent : on supposait jusqu’à Misano que les trous étaient destinés à fixer des plaques de différentes épaisseurs pour faire varier la rigidité de l’ensemble. De ce qu’on pouvait voir, les trous de la Yamaha sont situés dans la partie arrière du cadre, au dessus de l’axe de bras oscillant.
En son temps, Suzuki avait expérimenté une stratégie similaire, avec des supports-moteur interchangeables, de différentes épaisseurs en carbone et aluminium.

Le test à Misano nous a permis de confirmer notre hypothèse, en apercevant les fameuses platines. Si leur matière et leur épaisseur peuvent sans doute être différentes, celles que nous avons vues semblaient être en carbone, et plus épaisses que ce nous imaginions.

Nous pensions nous arrêter là dans l’observation de la M1 « normale » quand, au hasard des passées dans la pit-lane, nous avons pu apercevoir le cadre dans son intégralité.
Et là, surprise !
Non seulement le système « à trous » est également présent dans la partie haute du cadre ET sur les supports-moteur, mais nous avons également pu observer une étrange patte tenue par quatre boulons, près de la colonne de direction.
Au vu de la taille et de l’emplacement de ladite patte, elle est trop haute pour se fixer sur la culasse mais sert sans nul doute à rigidifier la partie avant du cadre.

Puis, en fin de journée, un container Pramac en partance pour le Japon a révélé qu’on disposait toujours des cadres « ancienne génération », au cas où…
L’étiquette révèle que celui de gauche a été utilisé par Jack Miller sur sa moto numéro 2, pendant 1456,5 kilomètres.

Dans le dosseret de selle, tout un mic-mac concernant le Ride Height Device, mais pas de trace de Mass Damper…

2/ YZR-M1 V4 :

Une seule moto semblait disponible, pour Jack Miller le matin, Fabio Quartararo l’après-midi. Alex Rins l’a également essayée en fin de journée.

Les commentaires du Français étaient très attendus…

Le cadre comporte également des trous pour fixer des plaques, ce qui montre que Yamaha a adopté la même approche qu’avec la moto exploitée cette année…

Sur cette photo, notez l’extrême finesse du cadre au dessus de l’axe de bras oscillant, le capteur de couple (normal) et le volant moteur extérieur du V4, comme sur les Ducati.
En théorie, cela permet d’en faire varier la masse et/ou les dimensions pour changer le caractère du moteur.

Une valve à l’échappement a fait son apparition…

Guide de chaîne, comme les Aprilia et KTM…

Que contient ce volumineux dosseret de selle ? Mass Damper ?

A Misano, le démarreur de la 4 en ligne avait été muni d’un gros « adaptateur » pour être utilisé sur le V4.
Depuis, la machine de développement a reçu un démarreur spécifique.

Depuis ce premier contact à Misano, la moto a un peu évolué, notamment avec un cadre renforcé sur l’avant aperçu à Valence sur une des deux motos présentes.

 

On verra demain si d’autres nouveautés seront testées lors du premier test officiel de la saison 2026, mais la décision d’utiliser le V4 a été prise, même si celui-ci, aujourd’hui, n’est pas supérieur au 4 en ligne.
On n’égalise pas des années d’expérience du V4 en une saison de test, et le chemin sera sans doute long avant de revenir au premier plan, peut-être trop long pour retenir Fabio Quartararo chez Yamaha…
Mais la décision, difficile mais logique pour de nombreuses raisons, est prise.

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