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Quatrième des essais du Bol d’Or en 2018, Julien da Costa (triple Champion du Monde) a placé en tête des S 1000 RR celle engagée par le Team ERC-BMW Motorrad Endurance avec ses coéquipiers Kenny Foray et Mathieu Ginès. Quatrième à l’issue de la première heure, le trio pointait 55e à la fin de la deuxième heure en raison d’une chute et c’était ensuite l’abandon après 245 tours. Le Bol 2018 a été disputé avec l’ancienne moto, et les prochaines 24H Motos devraient l’être avec la nouvelle S1000RR, dévoilée au salon de Milan. Mais préparer une machine compétitive pour une course de 24 heures n’est pas si simple, ni rapide à faire.

Julien, à quel stade de la préparation de la nouvelle machine en est actuellement ton équipe ? Est-il envisagé d’utiliser au Mans l’ancienne moto par sécurité ?

« La question tombe bien parce que j’ai un rendez-vous en Allemagne la semaine prochaine avec tout le team et mes équipiers pour qu’on fasse le point à ce sujet. Ils ont conservé les anciennes motos en cas de nécessité, si par exemple la préparation des nouvelles machines n’était pas achevée.

« La nouvelle n’est pas encore produite en série, seuls des modèles de présérie existent actuellement. Donc on attend de savoir si les retours sont bons avec le modèle Superbike. Et à partir de là, on pourra savoir si la préparation pourra être terminée pour les 24 Heures. »

Qu’apporte pour la compétition en endurance la nouvelle S 1000 RR par rapport à l’ancienne ?

« Tant qu’on ne l’a pas essayée, on ne peut pas savoir. Ça reste un peu secret, bien qu’on connaisse les chiffres sur le papier et les caractéristiques. Il n’y a rien de révolutionnaire en termes de pilotage, par contre il y a une révolution sur la moto car 100% des pièces sont nouvelles.

« On ne peut adapter aucune pièce de l’ancienne sur la nouvelle. C’est ce qui va prendre un peu de temps pour la préparer. Ce qui est sûr, c’est que tous les chiffres sont plus performants que les anciens. Elle est plus légère, plus puissante, avec l’électronique revue, etc. »

Ton équipe allemande ERC-BMW Motorrad Endurance est considérée comme officielle. Quelle est l’implication de l’usine BMW ?

« BMW a une politique assez particulière : ils veulent des teams qui soient indépendants au niveau logistique, c’est-à-dire qui s’occupent eux-mêmes des pilotes, des mécaniciens, des salaires, des camions, etc.

« BMW s’implique en fournissant les motos, les moteurs, les ingénieurs et toutes les mises à jour mises à disposition rapidement et pas six mois après. BMW s’occupe du châssis et du moteur avec ses ingénieurs »

Et ils fournissent un budget à l’équipe, je suppose ?

« Ça je n’en sais rien, je l’ignore complètement. »

Plusieurs équipages changent de composition cet hiver. As-tu un accord à long terme avec ton team, ainsi que tes coéquipiers Kenny Foray et Mathieu Ginès ?

« Oui, car depuis le Bol d’Or 2018, nous sommes engagés pour deux ans, ce qui est une première pour nous. Avec Kenny Foray et Mathieu Ginès nous composerons l’équipage jusqu’aux 8 Heures de Suzuka 2020. »

En dehors des courses d’endurance, quelle sont tes occasions de rouler vite à moto ?

« A côté de cela, je suis pilote de développement pour Dunlop au sein du « test team ». Nous avons entre huit et dix évènements répartis sur l’ensemble de l’année, en parallèle de la saison, avec des motos de course. Il s’agit d’essais de pneus de course et non pas de pneus de route. Donc ça veut dire qu’il faut les tester à fond, à un rythme de course de vitesse ou d’endurance, ça dépend.

« Ça me permet de faire beaucoup de roulage toute l’année entre les courses et les essais. Il est clair que cinq courses seulement dans l’année ça peut paraître peu, donc tout le monde essaie de trouver autre chose pour s’entraîner. »

Après une première manche du Championnat sans succès au Bol d’Or, comment envisages-tu les quatre courses qui restent ?

« On va les prendre une par une. Il est clair qu’ayant marqué zéro point à la première, on ne peut pas trop se projeter dans le Championnat. Là on va essayer de gagner chaque course qui va venir. On va faire du mieux qu’on peut. »

Julien avec ses coéquipiers Kenny Foray et Mathieu Ginès

Vidéo : La nouvelle S 1000 RR

Photos © Team ERC-BMW Motorrad Endurance