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Toujours bien renseigné, et jamais timide quand il s’agit de s’exprimer, le célèbre journaliste italien Maurizio Bruscolini, collaborateur de PaddockTV, Skeetgp.com, Gazzetta dello Sport et Corsedimoto.com, explique ici comment il voit la situation de Marc Marquez et des pilotes italiens, et ce qu’il pense de l’héritage de Rossi.

A 24 ans, Marquez a déjà remporté 6 titres. Pensez-vous que le record d’Agostini sera battu ?

« C’est assez difficile à dire car dans la moto il y a beaucoup de choses qui rentrent en compte. Bien sûr, maintenant Marquez représente l’avenir. C’est un excellent pilote, et je dois dire que j’aime vraiment beaucoup son approche, sa disponibilité. Ce garçon a remporté 6 Championnats du Monde et est toujours le même que j’ai rencontré quand il allait demander à Valentino un autographe.

« Beaucoup d’autres, à l’exception de Lorenzo et Dovizioso, ont perdu ce sens de la réalité, ils sont devenus des dieux sur terre. Marquez me fascine beaucoup, en tant que pilote, en tant qu’homme et en tant que personnage. Un autre qui me fascine beaucoup, mais pour des raisons différentes, c’est Lorenzo.

« De plus, Lorenzo, Dovizioso et Valentino ont tous une chose en commun que Marquez n’a pas. Ils ont tous eu une enfance très difficile. Pour eux, le motocyclisme est devenu leur raison de vivre et le même argument est également valable pour Max Biaggi. »

De Iannone, Dovizioso et Morbidelli, qui va recueillir le patrimoine médiatique en Italie après la retraite de Rossi ?

« J’espère que personne ne va recueillir son héritage. J’espère que le motocyclisme changera et que tous ces pilotes deviendront des champions, pas seulement un. Si quelqu’un devait recueillir l’héritage de Rossi, cela signifierait que le motocyclisme n’a pas changé et ce serait un gros problème pour la moto.

« La moto doit redevenir un sport, il y en a assez du cinéma ! La presse n’a plus le dos droit, la presse a peur du pilote, car si le pilote ne vous donne pas l’interview, le journaliste rentre chez lui. Rossi n’a donné que trois interviews exclusives cette année et les journalistes se sont «poignardés» pour les obtenir. Aujourd’hui, le bureau de presse commande, les journalistes ne commandent plus et c’est une aberration.

« Aujourd’hui, la presse se plie à la volonté du pilote qui fait vendre en théorie les journaux, mais ce n’est pas vrai. A Valence, aucun Rossi ne se battait pour le Championnat du Monde et pourtant le circuit était plein. Ils ont fait un événement appelé le Monza Rallye Show, mais ce n’est pas un Rallye, c’est un Rossi Show. »

Pouvez-vous nous donner le nom d’un jeune pilote de Moto2 ou Moto3, qui selon vous deviendra un champion ?

« J’ai beaucoup d’estime pour Franco Morbidelli. Je le connais depuis qu’il a 12 ans. Je l’ai amené chez Pramac et Pramac l’a amené pour courir chez Aspar. Franco après 2 saisons a remporté la dernière course de l’année, c’était en 2009 et sur la « Gazzetta dello Sport » je lui ai fait un article sur 9 colonnes avec comme titre : « Il y a un bébé champion dans le pays de Valentino ».

« Franco Morbidelli a remporté sa première course en CEV après 2 saisons. Tout le monde l’a remarqué plus tard. Lorsque Franco est arrivé de Rome, il y avait une poignée d’enthousiastes dont moi-même qui a aidé sa famille à aller de l’avant.

« J’ai acheté une Punto d’occasion pour sa mère et, en payant un peu chaque mois, ils m’ont rendu l’argent jusqu’au dernier centime. La mère a utilisé la voiture pour aller travailler. Je lui ai donné cette courtoisie parce qu’ils étaient vraiment des gens exquis.

« S’ils lui donnent le temps et si la moto va changer, Franco a les qualités pour devenir numéro un. J’ai aussi de bons espoirs pour Romano Fenati, qui a beaucoup grandi avec le Team Snipers, parce qu’il a trouvé sa vraie grande famille là-bas. »

Photo © Yamaha

Source : Antonio Russo pour tuttomotoriweb.com

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