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Pour éviter d’avoir besoin de l’approbation du reste des membres de la MSMA, il faudrait que le souci technique à l’origine de la casse des moteurs auquel est confronté Yamaha ait pour origine une pièce qui est externe, c’est-à-dire qui peut être changée sans desceller le moteur. Dans ce cas, l’accord de la MSMA n’est pas nécessaire, mais est ce possible dans le cas présent?

Lors du Grand Prix d’Autriche, Yamaha a officiellement demandé à la MSMA (l’association qui regroupe tous les constructeurs de MotoGP) de consentir à ouvrir leurs moteurs en raison de leurs problèmes de fiabilité. Rappelons qu’à Jerez, les moteurs de Valentino Rossi et de Franco Morbidelli ont cassé en course. Maverick Viñales a eu plus de chance dans son malheur, car il a subi le même incident lors des essais libres. Mais on sait que ces casses n’ont pas été une surprise, ni pour les techniciens ni pour les pilotes eux-mêmes. Avant le début du Championnat du Monde, ils étaient conscients des problèmes de moteurs.

En fait, il a été conseillé aux pilotes de faire attention à leurs moteurs. Ce n’est probablement pas par hasard que Rossi et Morbidelli ont cassé en pleine bagarre, tandis que Fabio Quartararo, seul en tête de course, n’a connu aucun problème. Le pilote Niçois a déclaré à l’issue de la course à Jerez : « Dès que j’ai eu 3 secondes d’avance, j’ai changé mon mode en « moins agressif » pour économiser les pneus. » … et sans doute préserver son moteur. Quoi qu’il en soit, après la débâcle de Jerez, les ingénieurs de la firme d’Iwata ont décidé de réduire le régime maximum de leurs moteurs.

En Autriche, ils ont finalement demandé aux autorités de pouvoir résoudre les problèmes techniques sans être pénalisés, étant donné que, selon le règlement, les 5 moteurs alloués par pilotes sont scellés pour l’année. Et c’est bien là l’origine du problème, puisque Yamaha affirme que les casses sont la conséquence malheureuse de l’utilisation d’un composant moteur défectueux – en l’occurrence, les soupapes, des pièces internes au moteur – provenant d’un fournisseur, et non pas d’une erreur de conception. Leur requête pour ouvrir les moteurs ne serait pas pour en tirer profit mais pour corriger un défaut.

Premièrement, et conformément au règlement, pour examiner la requête, les autres membres de la MSMA veulent la preuve que ces composants sont défectueux en raison d’un problème de fabrication. Pour cela, ils demandent un document officiel de la part de Yamaha justifiant d’une erreur dans le processus de fabrication – par le fournisseur – de ces composants. Autrement dit, les autres membres de la MSMA veulent que le fournisseur assume publiquement le souci, ce qui, en termes de publicité, n’est pas terrible.

Il faut se rappeler que pour que tout accord se concrétise au sein de la MSMA, l’unanimité de tous les constructeurs est requise lors du vote, même lorsqu’il s’agit d’une question de sécurité. Si une solution palliative peut être trouvée, l’ouverture des moteurs peut être refusée. C’est un aspect important car Yamaha pourrait insister sur le fait que la casse de ses moteurs en course est dangereuse pour tous les concurrents sur la piste en raison du risque de perte d’huile, et qu’ainsi, ses concurrents soient plus indulgents.

Mais de l’un des constructeurs – également japonais – s’y oppose en argumentant de la manière suivante : si la réduction du régime moteur maximal empêche les moteurs de casser et permet aux pilotes Yamaha de courir normalement, alors ouvrir les moteurs et changer les composants soi-disant défectueux est synonyme d’une augmentation de performances, car cela permettra automatiquement une augmentation du régime maximum du moteur. Pas besoin d’être un grand avocat pour comprendre que l’argument de la sécurité précédemment invoqué ne serait pas applicable. Reste à savoir si la fiabilité des moteurs est avérée avec 300trs/min de moins qu’à l’origine…

Ces mêmes détracteurs soutiennent que si Yamaha fait face à un problème technique concernant ses moteurs qui les a forcés à réduire la puissance, Suzuki et Honda l’ont fait dans le passé, et ont dû surmonter la situation en travaillant sur d’autres zones des moteurs et des motos pour compenser ces défaillances.

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