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Une nouvelle marque  fera son apparition lors de la saison 2021. Pour les passionnés de sports mécaniques, GASGAS est une firme familière. En effet, elle est très réputée pour ses motos tout terrains Avec l’introduction d’un nouveau nom en Moto3, c’est tout un pan de l’histoire moto qui fait son retour à la compétition. Un coup de projecteur sur la riche histoire de la firme s’impose.

KTM et l’équipe Aspar l’annoncèrent en grande pompe : le mythique nom GASGAS fera son retour en compétition l’an prochain. Izan Guevara et Sergio García seront les fers de lance de l’ambitieux projet. Le rachat par KTM date en effet de 2019, mais il faut remonter au siècle dernier pour trouver les racines de l’usine et de son nom particulier.

En 1973, deux hommes, Josep Pibernat et Narcìs Casas, travaillent chez Bultaco en Catalogne, plus précisément à Salt. Pour rappel, Bultaco est une marque populaire en Espagne, qui triompha en tout-terrain (notamment en trial) mais aussi en Grands Prix : Ángel Nieto et Ricardo Tormo remportèrent chacun deux championnats du monde 50cc à la fin des années 1970 aux guidon des catalanes.

Quelques années plus tard, le tableau se ternit pour Bultaco. La firme ‘au pouce levé’ connaît d’importants problèmes financiers et la faillite n’est plus très loin. Qu’à cela ne tienne : les deux employés quittent la maison mère et décident d’importer des tout-terrains italiens. La marque en question, SV.VM (généralement simplifiée SWM), est assez obscure et l’aventure ne dure qu’un temps.

La passion pour le tout-terrain est réelle et les années d’expérience chez Bultaco donnent une légitimité aux deux hommes pour lancer leur propre affaire. La première moto GASGAS, un prototype de trial, sort des ateliers en 1985. Mais d’ailleurs, d’où vient ce nom atypique ?

Avec Sherco, Bultaco, Montesa et anciennement Fantic, Gasgas est l’une des marques phares en trial. Ici le modèle MC250 ‘Raga’ de 2006.

Les fondateurs désiraient un nom « qui claque », que l’on reconnaît tout de suite. Sur une moto, il faut accélérer pour être performant. « Mettre Gaz » en argot motard. Aussi simple que ça. ‘Gasgas’ sonne bien, espagnol et donne directement une idée du produit. Pour l’anecdote, le nom a dû être traduit par l’importateur américain pour que les anglophones comprennent : ‘FAST FAST’, ou ‘Rapide Rapide’ en français.

Quatre années plus tard, en 1989, GASGAS se met à la production de machines d’enduro, une discipline mêlant motocross et trial. Immédiatement, la performance est au rendez-vous. Jordi Tarrés fait confiance à la nouvelle firme et remporte ses quatre, cinq et sixièmes titres outdoor de 1993 à 1995 sur les modèles catalans.

La figure de proue de la firme reste Adam Raga, l’un des plus grands de l’histoire de son sport. Le rival historique de Toni Bou remporta deux championnats du monde outdoor (2005-2006) et quatre en indoor sur GASGAS.

En 1997 puis 2000, Steve Colley fut le premier à triompher pour la marque aux Six jours d’Écosse, épreuve majeure dans le monde du trial. Dougie Lampkin réitéra l’exploit à trois reprises de 2012 à 2014, faisant entrer la firme dans la légende.

En enduro, Paul Edmondson, Petri Pohjamo et Wayne Braybrook furent tous sacrés sur GASGAS, prouvant la diversité et le savoir faire de la marque. Elle bénéficie par ailleurs d’une très forte popularité aux USA et c’est peut-être l’une des raisons de l’engagement Moto3.

En 2014, GASGAS fusionna avec une autre marque mythique spécialisée dans le trial, Ossa. Les affaires se poursuivirent jusqu’au rachat par KTM en 2019. Grâce à cet engagement (similaire à Husqvarna), l’empire autrichien réalise un beau coup de communication tout en remettant un nom mythique au goût du jour. Reste à savoir si les pilotes seront à la hauteur de la légende de la firme.

 

Photo de couverture : Audelas

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