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En ce jeudi 12 août 2021, Miguel Oliveira a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit du Red Bull Ring, en prélude au Grand Prix d’Autriche.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote portugais, contraint à l’abandon lors de la dernière course et qui va tenter de se relancer ce weekend.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Miguel Oliveira sans la moindre mise en forme.


Miguel, comment va votre poignet ?

« Mon poignet va mieux, même si nous n’avons pas beaucoup de temps pour faire de la physiothérapie. La meilleure chose à faire est donc de commencer à bouger mes doigts et poursuivre une vie normale. J’espère que ce sera suffisant pour ce weekend. »

Que pouvez-vous nous dire à propos de la nouvelle allocation de pneus proposée par Michelin ce weekend, et notamment le nouveau pneu avant ?

« Je pense que j’ai été précautionneux et prudent dans ce que j’ai dit dimanche dernier. Maintenant, des photos ont été publiées qui montrent deux morceaux de gomme qui s’arrachent du pneu. Je ne sais pas pourquoi, et je ne suis bien sûr pas le mieux placé pour dire pourquoi cela s’est produit. Mais le fait est que le pneu avant a été remplacé. J’espère que cela sera suffisamment sûr pour moi et pour tous les autres pilotes. »

« Tout ce que je peux dire c’est que ce n’est pas une erreur de l’équipe car nous avons gardé la température du pneu dans la plage que Michelin avait recommandée. Ce n’était pas non plus une erreur de pilotage liée par exemple à une trop grosse attaque trop tôt durant la course. La conclusion à laquelle j’arrive, c’est qu’il s’est agi d’un défaut de pneu, c’est en tout cas ce que je pense. »

Avez-vous peur de ne pas réussir à monter le flanc gauche du pneu à température ?

« Pas du tout, nous n’avons aucun problème pour faire monter les pneus en température ici, car les températures de freinage sont très élevées, et même avec des températures plus basses sur le tarmac, les pneus continuent de chauffer sur chaque flanc. »

 

 

Le problème d’asymétrie du pneu que vous avez rencontré le weekend dernier était-il similaire à celui que vous aviez eu à Doha en début de saison ?

« L’histoire, c’est que Michelin a remplacé un pneu avant dur qui était dans les faits à mi-chemin entre le medium et le hard. Ils ont essayé de changer ce pneu par un nouveau qui présentait une asymétrie, mais ce dernier n’a pas fonctionné dès le premier jour où nous l’avons essayé. Ce n’est pas un commentaire qui n’émane que de nous, il a au contraire été formulé par d’autres pilotes et d’autres constructeurs. »

« Ce pneu est en effet difficile parfois à comprendre, et ne fournit pas de bons retours. Dans les faits ici à Spielberg, il a plutôt bien fonctionné, mais disons que si nous avions un autre choix possible, nous ne choisirions pas ce pneu. Nous avons parlé de tout cela à Michelin, depuis la course de Portimão où ce pneu avant asymétrique était l’option la plus dure mais aussi depuis l’accident d’Iker Lecuona à Barcelone. »

« Depuis Barcelone, notre équipe a aussi prévenu Michelin que cette course était la plus difficile pour l’avant en termes de température et de pression, et que le pneu en question pouvait être un peu limite pour nous. Mais ils sont restés confiants dans le fait que cette allocation allait bien fonctionner ici, et cela a été en effet le cas : Cela a fonctionné pour Brad Binder, pour Iker, mais pas pour moi. Il est demandé à Michelin d’apporter sur les Grands Prix des gommes avec lesquelles on peut courir, et qui sont sûres, et dans le même temps qui fonctionnent avec tous les constructeurs. Tout n’est pas blanc ou noir. »

« Mais pour nous, le choix de rouler avec un nouveau pneu avant asymétrique sur des pistes où nous utilisions des gommes plus dures par le passé nous déçoit un peu. Les quatre courses que nous avons gagnées l’an passé l’ont été avec l’ancien pneu dur, et donc nous avons l’impression d’avoir été un peu sacrifiés par rapport au reste de la grille, et que nous sommes les seuls à devoir nous adapter. C’est ce que nous ressentons au final. »

« Nous avons l’impression d’être les seuls à devoir nous adapter »

« Le fait est que les pneus Michelin sont d’habitude composés d’une bande de roulement relativement dure et d’épaules plus tendres. Mais sur celui-ci c’est l’inverse : La bande de roulement constitue la partie la plus tendre, et les épaules sont plus rigides. C’est vraiment la différence notable avec ce pneu. La théorie est bonne bien sûr, mais le résultat final n’est pas celui attendu par Michelin, à coup sûr. »

On a beaucoup parlé de la sécurité sur le circuit de Spielberg. Dans votre cas, existe-t-il des portions qui vous inquiètent ou qui pourraient être améliorées selon vous ?

« En théorie, vous pouvez avoir beaucoup de discussions sur les virages présentant un risque ou non. Je me souviens qu’à notre arrivée au Texas c’était la même chose. Mais le fait est que vous disposez ici de beaucoup d’espace pour piloter, et ce n’est pas un endroit très rapide. Après, c’est vrai que si vous perdez l’avant ici, la moto reste la plupart du temps sur la piste, mais au final les accidents qui surviennent dans ces virages sont généralement davantage imputables aux pilotes qu’au tracé en lui-même. »

« Bien sûr, le tracé n’aide pas vraiment, car vous arrivez généralement très rapidement dans des virages qui sont assez lents et vous devez procéder à un gros freinage avec de l’angle. Mais je pense tout de même que le fait d’arriver au point d’avoir un accrochage avec un autre concurrent renvoie davantage à un problème de comportement en piste de certains pilotes. »

Danilo Petrucci est en train d’envisager un engagement sur le Dakar… Arrivez-vous à vous figurer la masse de travail nécessaire pour sauter du MotoGP au tout-terrain tout en restant compétitif ?

« J’en ai discuté avec Danilo, et il m’a effectivement expliqué que c’était sympa d’avoir cette opportunité, mais qu’il avait aussi besoin de beaucoup travailler la partie navigation. Ce n’est donc pas une simple question de réussir à piloter une moto plus lourde, mais plutôt de bien prendre en compte l’aspect navigation. Je suis bien sûr content pour lui, car c’est quelque chose d’unique, et je suis aussi content que KTM le conserve dans la famille « orange ». »

« Je suis content que KTM conserve Danilo dans la famille « orange » »

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