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Deux années se sont écoulées depuis le début de la pandémie où, probablement pour la première et unique fois dans l’histoire, seules les Moto2 et Moto3 ont couru. Nous avons vu les régions changer de couleur, nous avons cru au « rester enfermé maintenant pour sortir à Noël ». Nous nous sommes fait vacciner deux fois, quelques-uns aussi trois fois. Nous avons accepté le Pass Vert parce que le mot « Vert » nous donnait de l’espoir, mais à la fin ils l’ont fait devenir « super » et le vert seul ne comptait plus. Maintenant, on ne parle plus de Covid, car, aux portes de l’Europe, la guerre est devenue le sujet principal.
Mais dans l’absurdité d’aujourd’hui, dont on peut déduire que les hommes ne sont pas capables d’apprendre de l’histoire et dans laquelle tout semble ordinaire, recommencer avec le championnat du monde a le goût de la liberté, cette liberté que depuis tant de temps, trop, nous ne goûtons plus.

L’équipe de Fausto a gagné à ses débuts en MotoGP. Ils ont gagné leur première course de MotoGP sans lui. C’est la nouvelle qui mérite d’introduire ce communiqué de presse. Fausto nous manque, avec sa façon de rire et de plaisanter. Je suis très heureux que Bastianini, un pilote qui parle peu mais est agressif quand il le faut, ait pu triompher en lui dédiant la victoire. Sur le podium des trois catégories, l’hymne de Mameli a résonné trois fois dans le ciel du Qatar, quoi qu’on ait dit ces derniers mois sur la fin du motocyclisme italien.

En ce qui nous concerne, le bilan de ce weekend n’est pas entièrement négatif. Il a été difficile et exigeant, mais aussi satisfaisant par certains aspects, nous avons aussi fait certaines choses de bien. Vendredi, nous étions toujours au top, mais quand cela a été le moment de se montrer les dents, un mélange de perte de lucidité et de malchance nous a amenés en fond de grille, dans des positions qui n’étaient pas justes pour nous, que je ne sens pas nôtres.

Dimanche… Après quelques réflexions, je suis arrivé à la conclusion que ni Lorenzo ni Riccardo n’ont clairement en tête le concept de Warm up. Essayez d’imaginer ma tête quand ils sont tombés tous les deux, une heure avant la course. A la fin, avec Rossi nous avons ramené la 12ème position tandis qu’avec Fellon 0 points, car il a été laminé par notre ami Tatsuki, qui a fait une erreur pendant le troisième tour. L’année dernière, j’ai écrit : « Nous avons eu beaucoup de chance de ne pas être impliqués dans les accidents des autres, il y en a eu beaucoup parce que pendant les premiers GP, les débutants veulent démontrer… » En faisant une erreur, j’ai blâmé seulement les nouvelles recrues.

Sans aucun doute, il y a beaucoup de travail à faire, mais j’ai entrevu quelque chose de positif. Rossi a été une bonne surprise, il prend tout avec ironie et je suis sûr qu’il nous donnera beaucoup de satisfaction. Il doit seulement comprendre qu’il y a une nette distinction entre « faire la course en s’amusant » et « faire la course en jouant un jeu ».
Fellon sait faire de la moto, c’est un garçon doux et têtu qui passe par un moment difficile, il a les bonnes capacités mais il doit savoir attendre. Je peux comprendre l’inquiétude des parents, mais il faut savoir doser l’excès. L’excès n’est jamais bon, même de bonne foi. J’ai aussi été le père d’un pilote et je connais les difficultés, et certainement parfois j’ai été encombrant aussi. Il est important d’être présent pour un fils mais il faut faire attention à la légère différence entre soutenir et oppresser.
Les parents peuvent être ceux qui tiennent les mains de leur fils et les accompagnent à la victoire ou ceux qui les font exploser… comme le feu d’artifice au Qatar, étonnant oui, mais avec le risque qu’ils s’éteignent, mètre après mètre.

-PaoloSic58-

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