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Ce dimanche 20 mars 2022, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le Circuit de Mandalika sur l’île de Lombok, au terme du Grand Prix d’Indonésie 2022.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui obtient un nouveau podium sur le mouillé…

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).


Johann Zarco : «  Je suis heureux de ce podium ! Je m’attendais à en avoir un peu plus mais avec cette quantité d’eau en début de course cela m’a pris trop de temps pour être en grande confiance. J’ai été très impressionné par Miguel et Jack qui ont pu immédiatement prendre un rythme très élevé. Cela m’a manqué et j’ai aussi perdu du temps, un peu derrière Rins mais beaucoup plus derrière Jack, car à ce moment je pense que je pouvais aller vraiment vite et peut-être essayer de rattraper Miguel ou sauver la deuxième place avant que Fabio me dépasse. Mais j’ai perdu un peu trop de temps en motricité, je patinais trop en sortie de virage, et même si j’étais fort au freinage, ce n’était pas assez équilibré pour pouvoir doubler les autres rapidement. J’ai donc essayé de faire de mon mieux et quand Fabio m’a dépassé j’ai vu que je perdais complètement le podium. J’ai dû attaquer encore plus et j’ai pu prendre Jack car j’ai vu qu’il peinait avec l’adhérence à l’arrière, avant tout du côté droit. À partir de là, j’ai pu le doubler et j’ai eu la troisième place. J’ai attaqué durant les deux derniers tours pour essayer de rattraper Fabio mais Il se sentait également très bien et deux tours n’étaient pas suffisants. Donc une troisième place après un bon week-end, où il est vrai qu’en 24 heures je suis passé d’une chute en FP4 à  la première ligne, puis à une course sur le mouillé où malgré peut-être quelques erreurs vous finissez sur le podium, c’est positif. »

Qu’avez-vous appris aujourd’hui de la GP22 sur le mouillé ?
« Sur le mouillé, je pense qu’il nous manque toujours quelque chose à l’accélération. La Ducati doit être la meilleure moto à l’accélération, et à ce moment, elle ne l’était pas en course. Donc quand nous serons en mesure de régler ça, et de garder un bon avant pour les entrées en virage, alors nous aurons vraiment une moto pour gagner. »

Comment avez-vous fait pour conserver votre rythme rapide et dépasser Jack Miller ?
« Comparé à Jack, comme je l’ai dit, je suis très impressionné de la façon avec laquelle il s’adapte immédiatement aux conditions. Malgré la grande quantité d’eau, il savait qu’il pouvait attaquer alors que moi je me demandais si je pouvais attaquer ou pas. Après quelques tours, j’ai su que je pouvais avoir un bon rythme mais le temps perdu en début de course est difficile à rattraper ensuite. Puis, quand j’ai pu être derrière lui, j’ai pu voir qu’il souffrait avec son pneu arrière, donc je savais que si je pouvais le doubler, j’aurais l’avantage. Mais au moment où j’étais très proche de lui, il freinait aussi très fort, donc c’était compliqué de le doubler. Comme je l’ai dit, j’ai perdu un peu de temps, mais quand Fabio nous a doublé, cela a été le moment où je me suis dit « ne perds pas le podium » et j’ai attaqué encore plus. »

L’année dernière, pour la deuxième course de l’année, au Qatar, vous avez partagé le podium avec Fabio Quartararo. Cette année, pour la deuxième course de l’année, vous partagez le podium avec Fabio Quartararo. Est-ce un bon signe pour la suite ?
« C’est seulement la deuxième course de l’année, mais être troisième et cinquième au championnat, c’est bien pour notre pays. Nous confirmons donc que nous pouvons être là durant toute la saison si nous faisons tout bien. De mon côté, j’ai fait une bonne saison l’année dernière, pas aussi bonne que Fabio mais j’ai vraiment essayé de travailler encore mieux dès les essais afin d’avoir un niveau plus élevé en course. Donc je verrai bien si cette approche m’aide à faire une meilleure saison que l’année dernière. »

La pluie a-t-elle évité une situation difficile sur le sec, et que faudrait améliorer sur le circuit pour l’année prochaine ?
« Les conditions étaient bien meilleures que lors du test et le nouvel asphalte qu’ils ont posé était vraiment bon, même si il y a deux patchs qui n’ont pas pu sécher samedi. Mais il était plutôt bien. Je pense que si dans le dernier virage l’asphalte se désagrège si rapidement, c’est parce qu’ils n’ont pas eu assez de temps pour le faire vraiment parfaitement. Peut-être que les conditions Indonésie, avec la pluie et la chaleur, peut-être que cela n’aide pas vraiment terminer correctement le revêtement. L’année prochaine, si nous avons une course de 27 tours, le plus difficile sera plus pour les pilotes avec la chaleur que pour la piste, car je pense qu’ils sont capables de la réparer. Donc oui, c’était bien mieux que pendant le test, mais ce matin j’ai fait mon warm up derrière Bezzecchi et j’ai eu des bleus sur le cou et sur les bras, donc il y a encore des petites choses qui proviennent du tarmac. »

Que pouvez-vous améliorer pour la prochaine course ?
« Pour améliorer, il faut encore travailler sur la GP22. On sent son grand potentiel mais on n’a toujours pas le package complet pour avoir déjà une moto gagnante. On travaille donc là-dessus. Je pense que l’Argentine peut être un bon circuit pour nous car c’est une piste que j’aime bien. Puis, pour les courses suivantes, on verra bien car chaque course est différente et vous pouvez toujours avoir des surprises. Je m’attendais vraiment à peiner ici et j’ai été compétitif tout le week-end, plus la pluie le dimanche qui m’a aidé à monter sur le podium. Il faut donc simplement continuer à travailler comme nous le faisons et espérer avoir un meilleur contrôle de la moto, car quand nous aurons cela je pense que Je pourrai prendre plus de plaisir et me sentir plus fort. »

Pensez-vous que ce podium est représentatif de la saison à venir ?
« Je pense que c’est l’aspect positif de la catégorie, depuis maintenant deux ans, est que les écarts sont très serrés, donc vous pouvez avoir des garçons différents sur le podium. Clairement, pour se battre pour le championnat, ceux qui seront le plus souvent ici formeront le top 3 à la fin de la saison. Le podium au Qatar était un beau podium auquel nous ne nous attendions pas, et ici le départ de Miguel était tout simplement incroyable, donc je pense que nous aurons des garçons différents. J’espère que, comme Fabio l’a dit, si nous pouvons répéter ce genre de podiums… et comme Miguel parle bien le français, nous pourrons apprécier de partager le podium ensemble. »

Avez-vous été surpris de voir la course réduite pour préserver le revêtement.  Auriez-vous préféré faire les 27 tours ?
« Sur le mouillé, les sept tours de plus auraient été OK, Avant tout car j’ai mis 15 tours à trouver la confiance (rires). Pour une course sur le sec, cela aurait peut-être été bien à cause de la chaleur, car je pense que les 27 tours auraient été très durs physiquement. Nous n’avons pas eu trop de problèmes avec le dernier virage durant les essais, mais il est vrai que ce matin, comme il commençait à se désagréger, cela aurait été pire bien plus vite que ce qui s’est passé ce week-end. Donc c’est peut-être pourquoi ils ont réduit la course, car quand il commence à y avoir des trous, ils deviennent rapidement plus gros. C’est donc une sorte de solution de sécurité, mais vous pouvez rouler là-dessus et ce n’est pas l’endroit le plus rapide, donc les chocs des graviers que vous recevez dans le cou ne sont pas les pires. Donc c’était bien de réduire, mais je pense que sous la pluie il aurait été possible de faire les sept tours de plus. »

 Vous travaillez à nouveau avec Jean-Michel Bayle et vous avez bien performé lors des deux premières courses malgré deux weekends mouvementés. Cela peut-il avoir un rapport ?
« Oui, c’est possible. C’est possible car l’objectif avec Jean-Michel est de changer un peu l’approche durant les weekends de course afin de devenir plus fort lors des essais puis lors de la course. S’il se passe quelque chose durant le weekend et que cela vous détruit, cela veut dire que tout le temps où vous auriez plus faire des tours, vous ne pouvez pas bien travailler dessus. Alors que si vous travaillez bien sur tous vos tours, un problème sera pas suffisant pour détruire votre weekend. C’est l’idée. Je pense que cela peut aider de simplement se rappeler la situation afin de rester concentré sur les bonnes choses. »

Comment avez-vous passé le temps à attendre dans le box ?
« J’étais concentré pour le départ à 15h00. À 14h30, quand il pleuvait beaucoup et qu’ils ont retardé le départ, j’attendais dans le box. J’ai attendu longtemps pour voir comment était la situation, puis je suis un peu sorti dehors pour mettre un chapeau indonésien et simplement me relaxer car je pense que mon esprit était déjà dans la course, prêt à partir. Et quand ils ont dit qu’il n’y aurait pas d’information avant 15h45, j e suis allé à mon bureau pour simplement retirer le cuir, rester calme, écouter un peu de musique et jouer aux échecs. J’ai fait « échec et mat » en une minute et demie, et cela m’a procuré une bonne énergie pour revenir au box avec une grande confiance (sourires). »

Pensez-vous que les choses seront davantage normales quand le championnat arrivera en Europe ?
« La saison actuelle se déroule normalement. Il n’y a pas encore assez de personnes autour de la piste mais le public reviendra et nous nous habituons à toutes les règles de la Covid, donc peu à peu nous pouvons avoir de plus en plus de personnes autour de la piste. Juste le fait que nous avons pu avoir une course au Qatar et une course en Indonésie, plus les deux suivant en Argentine et au Texas, Cela signifie que nous sommes dans une saison normale, et nous aurons ensuite des quelques mois en Europe. Ce sera particulier car nous n’avons jamais fait 21 courses, mais si nous les faisons ce sera une saison normale. »

Résultats du Grand Prix d’Indonésie MotoGP sur le circuit de Mandalika :

Indonésie

Crédit classement : MotoGP.com

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