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Nous perpétuons notre habitude de vous reporter intégralement les propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans mise en forme ou déformation journalistique.

A côté de la communication parfois un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité du team Monster Yamaha Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefings passés dans notre rubrique “Interviews“).


Johann Zarco: « Concernant Aragon, c’est pour moi un grand circuit sur lequel j’ai beaucoup peiné en Moto2 et également en MotoGP l’année dernière. Je ne sais pas pourquoi. Néanmoins, c’est une belle piste avec les virages 10 puis 16 et 17. J’y ai toujours eu les mêmes problèmes en Moto2 et en MotoGP. J’espère que cette année je pourrais trouver une solution. J’ai déjà parlé avec mes gars pour trouver une solution et qu’ils me donnent cette sensation de facilité dans les virages, au lieu de peiner. Il y a toujours le même problème d’adhérence arrière ici et nous patinons beaucoup. Et je suis peut-être un de ceux qui patinent le plus puisque j’ai davantage de problèmes. Donc on verra. Quoi qu’il en soit nous savons que nous pourrons faire de bons résultats que dans des conditions délicates car s’il fait vraiment sec, nous n’avons pas fait de test ici et, comparé à Misano ce n’est pas une piste sur laquelle je ressens que parfois je peux faire quelque chose de plus. Je ne commence pas de façon pessimiste mais pour le moment je ne peux pas espérer d’excellentes choses, donc nous verrons ce qui se passe ».

Dans votre communiqué de presse, vous dites que vous vous concentrez sur la bataille pour être le premier pilote indépendant…

« Oui, même s’il semble que nous peinions beaucoup, nous sommes 9 points derrière Cal qui a fait un très beau podium à Misano. Donc cela veut dire que c’est typiquement un bon championnat dans lequel nous pouvons nous battre, et ce serait bien de rééditer ce titre que j’ai eu l’année dernière. Je sais que je me sens très frais pour les 6 courses qui restent et je ne ressens pas être en fin de saison, nous cela peut être un grand avantage pour moi ».

Vous pensiez probablement déjà à ce titre en début d’année, mais pas forcément à cette place du classement mondial. Avez-vous vu les usines évoluer cette année alors que votre moto est restée figée ?

« Ce que je peux expliquer, c’est que l’année dernière et même cette année en début de saison, nous avons utilisé la moto à 100 %, et peut-être mieux que ce que les autres pouvaient faire. Mais maintenant, 100 % n’est plus suffisant. Je pense que c’est cela qui fait la plus grande différence, et je ne peux pas trouver d’autres raisons, sauf peut-être le pilote qui aurait perdu ses capacités (rires) ou ses talents de pilotage. Mais non, je ne suis pas aussi mauvais. Pas encore (rires) ».

Donc cela veut dire que vous pensez que les autres pilotes ont également fait un pas en avant ?

« Avant tout, les autres motos. C’est plus facile de dire les autres motos. Je ne sais pas. La seule chose je pourrai découvrir, en changeant de motos à la fin de la saison, c’est ce que la moto apporte ou pas, puis à partir de ce point, je serai peut-être en mesure de dire « OK, j’ai besoin de travailler certains points sur moi-même ».

Comment espérez-vous régler votre problème récurrent de patinage ?

« Quand vous peinez avec l’adhérence arrière et le patinage ici, je pense que si vous essayez de régler seulement cela, vous partez dans la mauvaise direction. Et parce que maintenant, depuis de nombreuses courses, nous glissons beaucoup mais nous arrêtons de nous focaliser là-dessus et travaillons sur d’autres choses de la moto, nous progressons durant le week-end. Nous ne pouvons pas le montrer durant la course mais nous faisons un très bon travail durant le week-end. Si nous commencions la course au niveau où nous commençons le week-end, nous finirions 20e. Donc cela veut dire que si nous finissons dixièmes, nous progressons de la même façon que les autres, mais au niveau de la 10e position. Donc ici, je m’attends à ce que nous ayons du patinage immédiatement et je sais déjà que nous n’allons pas nous concentrer totalement dessus. Nous allons trouver d’autres solutions qui nous aident beaucoup depuis de nombreuses courses. Mais je les garde pour moi et je ne veux pas trop en parler ».

À Misano, un journaliste français a reporté que Valentino pensait que le problème des Yamaha venait de leur moteur. Pensez-vous qu’un V4 puisse être la solution ?

« C’est trop technique pour moi. Je ne suis pas un ingénieur pour le savoir. Vale a déjà piloté avec des moteurs en V, avec Honda puis Ducati, donc il connaît mieux les réactions de ce moteur. Personnellement je n’ai jamais piloté une moto comme ça ».

Vous vous sentez limité avec un 4 cylindres en ligne ?

« Je ne sais pas. Peut-être que le problème que je rencontre viens de là mais c’est difficile à dire ».

Qu’as-tu fait comme entraînement depuis Misano ?

« Pas grand-chose. Laurent est en Espagne donc je n’ai pas beaucoup roulé. Je n’ai roulé qu’une fois. Je suis resté en forme et j’ai repris la boxe. C’est signe que j’ai repris une belle motivation et une belle forme, car je ne pouvais plus aller à la boxe : je me sentais fatigué et je réfléchissais trop, tout ça. Donc, en plus de se faire taper dessus, ce n’était pas bon (rires). Donc là, je suis rentré chez moi et j’ai repris la boxe, et ça m’a mis un peps de folie. Un peps et un œil au beurre noir (rires), mais un peps avant tout ».

Qu’est-ce qui a changé par rapport à l’année dernière à la même époque ?

« L’année dernière, j’étais bien aussi à cette époque là. Mais la manière dont on gère toute la saison, ça peut nous faire faire une différence à un moment donné. Donc j’espère que ça peut être un des facteurs qui me fera aller chercher la place de premier indépendant ».

Face aux Ducati et à Honda, penses-tu que Yamaha a une chance ce week-end ?

« L’an dernier, avec une jambe cassée, Rossi mène la course, je crois. Donc c’est dur à dire. Mais oui, je pense ils peuvent toujours avoir une chance parce que c’est un circuit beaucoup plus grand que Misano, et donc on peut récupérer un peu des avantages de la Yamaha ».

Tu te sens un peu chez toi ici ? C’est un endroit où tu viens souvent entraîner. C’est un circuit que tu aimes bien ?

« Oui, j’aime bien, ça c’est clair. Mais j’aimerais bien apprécier encore plus la piste en ayant de bons résultats dessus. Je roule, et tout de suite ça paye. Mais dernièrement, c’était plutôt « je roule et ça ne vient pas facilement », donc on prend plus de plaisir quand ce qu’on fait, ça marche. Mais je pense que cette piste est une vraie piste de Grand Prix, par ce qu’il y a tout qui est parfait ».

Ton équipe et toi continuez à être motivés puisque tu roules plus vite que l’année dernière sur chaque circuit…

« Oui, c’est sûr, on a des passionnés dans l’équipe. Un Guy ne lâche pas le morceau. Ils voient aussi que je fonce, donc on s’accroche et ça fait évoluer et ça fait apprendre plein de choses ».

Quelle est la principale leçon apprise de ces 13 premières courses ?

« L’an dernier, je surfais sur une vague car on avait mis le doigt sur quelque chose, pas sans s’en rendre compte mais presque. Là, j’ai l’impression d’être bien plus prêt à attaquer mes courses, mais finalement le résultat est moins bon. Et donc j’espère que ce que je vis là est plus « reculer pour mieux sauter ». Je peux ne jamais manquer la Q2, donc c’est signe que je sais beaucoup mieux gérer un week-end de course en MotoGP ».

Tu as été bon lors des tests en Thaïlande en début de saison, et ce sera nouveau pour tout le monde à Buriram cette année. Penses-tu que cela sera un avantage pour toi ?

« Oui, il faut le prendre comme un avantage. Déjà, d’entrée, la mise en route sera bonne et peut être meilleure que sur les autres circuits, parce que personne n’est revenu depuis ce temps-là, et c’est toujours une carte à jouer en plus. Je dire que je pars comme les autres. Je ne pars pas avec quelque chose en moins, mais comme les autres, et on va voir si avec ça, je peux être en forme ».

Retrouvez tous les autres débriefings de Johann Zarco ici !

 

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