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Par Massimiliano Garavini / Corsedimoto

Le coronavirus a emporté l’un des plus grands auteurs de notre époque. Épicurien, globe-trotteur et engagé, il aimait le sport, sans oublier les motos.

L’écrivain Luis Sepúlveda est décédé à 70 ans, fauché par le Covid-19, dans un hôpital d’Oviedo. Chilien de naissance, mais Français puis Espagnol d’adoption, l’auteur Sud-Américain était un géant de la littérature. L’un de ceux qui pouvait se permettre, grâce à son instinct narratif hors du commun, d’écrire divers genres littéraire. Connu du grand public pour son roman Le vieux qui lisait des romans d’amour, il faisait partie de ceux qui savent, par une plume claire, raconter des histoires car il était lui-même une histoire à part entière.

Il prenait plaisir à alterner les genres : du conte Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler au plus mature Journal d’un tueur sentimental, en passant par Rendez-vous d’amour dans un pays en guerre, où il condensait son extraordinaire parcours de passion et d’engagement. Il avait lutté contre la dictature de Pinochet (qui lui avait valu d’être emprisonné), contre celle des Somoza au Nicaragua, pour l’écologie en s’engageant aux côté de Greenpeace ou encore en vivant un an au cœur de la forêt amazonienne avec les indiens Shuars pour une mission de l’UNESCO. Une vie de passion et d’engagement, définitivement.

Luis Sepúlveda ensorcelait et fascinait. A l’inverse d’une grande partie des auteurs latino-américains, influencés par le réalisme magique de Gabriel García Márquez où le fantastique et le surréalisme prennent souvent le pas sur la réalité, son écriture se nourrissait de la vraie vie et de ses expériences. Des phrases courtes, des mots choisis avec soin, car le message devait parvenir aux gens. Le côté énigmatique des intellectuels et pompeux d’un certain snobisme culturel l’énervaient.

 

 

 

Très présent dans les salons et festivals littéraires, c’est d’ailleurs dans l’un d’eux, au Portugal, qu’il a contracté la maladie qui l’a emporté. Mais il aimait voyager pour rencontrer les gens, et les cultures, et il manquait rarement à l’appel pour ces événements. Epicurien, il aimait les bonnes choses mais savait s’interroger. Il s’était d’ailleurs allié à Carlo Petrini, le créateur de la Slow Food, pour écrire un traité littéraire sur la nourriture, Deux idées de bonheur.

Le bonheur, il l’avait trouvé auprès de Carmen Yanez, son premier et dernier grand amour qu’il avait épousé une première fois, puis une deuxième vingt ans après. Entre-temps, chacun avait vécu mille vies pour finalement se retrouver. Sepúlveda était fait ainsi : la vie donne, la vie reprend, l’important est de rester cohérent dans ses choix.

Passionné, il l’était également du sport, fier de ses racines latino-américaines et celles-ci se manifestaient dans son amour pour le football bien évidemment, mais pas seulement. C’est pourquoi nous avons voulu nous souvenir de lui avec cette image (prise par RomagnaNoi), prise lors du rassemblement motard « Reunion 2018 » organisé à Rimini. Lunettes de soleil, son éternelle barbe, il s’était glissé parmi les passionnés qui foulaient le bitume. L’écrivain chilien était aussi comme ça : il aimait les personnes passionnées, comme lui.

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