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Après trois années en MotoGP, Loris Baz a fait son retour cette saison au sein du Championnat World Superbike.

Au guidon d’une BMW S1000RR de l’équipe Althea BMW Racing, le pilote tricolore a tout donné pour tenter de se rapprocher de la plus haute marche du podium. Le Haut-Savoyard dresse le bilan de cette année 2018 et parle de ses objectifs pour les saisons à venir.

Après plusieurs années en MotoGP, comment s’est passé ton retour au sein du Championnat WorldSBK?

« L’adaptation a été assez rapide. Quitter les Grands Prix, de la manière dont cela s’est fait, a été en revanche plus compliqué. Il n’y avait pas de motos capables de jouer le Championnat et nous avons opté pour un projet avec Althea et BMW. Les débuts ont été plutôt positifs, j’ai vite pris mes marques sur la moto et les chronos ont suivi. Très rapidement, notre statut d’équipe cliente a commencé à se faire sentir. L’équipe au sein de laquelle je me suis retrouvé a toujours donné le meilleur, mais les résultats n’ont pas été à la hauteur de ceux que nous espérions en début de saison. »

Tu as pourtant signé quelques bons résultats dont notamment une sixième place à Portimão et à Losail, comment l’expliques-tu?

« Nous n’avions qu’une seule chose à faire, nous donner à 100 %. Nous avons vite cerné les principales difficultés de la moto, surtout liées à l’électronique. Nous avons disputé la saison sans wheelie control et très peu de traction control. La moto était donc très proche de la version d’origine, laquelle fonctionne bien en catégorie Superstock. Mais lorsque l’on rivalise face à des machines d’usines pourvues d’électronique aussi développée, il est très compliqué de lutter. Je n’ai toutefois rien lâché. J’aime rouler, j’aime la course et j’ai toujours tout donné pour aller chercher les meilleurs résultats. Il y a des circuits qui convenaient mieux à la moto que d’autres, comme ceux avec de nombreux virages rapides. Les épingles ont été notre point faible cette année. Nous avons signé un bon résultat à Portimão, mais d’autres tracés comme Donington nous ont également plutôt bien réussi avec notamment une première ligne quelque peu inespérée. Il y a également eu la course au Qatar durant laquelle je me suis battu avec quelques pilotes qui se sont battus pour la victoire cette année. »

As-tu toutefois des regrets?

« Nous avons cru en un projet qui n’a finalement pas abouti. Nous pensions que cela aurait pu donner de belles choses à long terme. Le team a tout compte fait mis un terme à sa collaboration avec BMW et j’ai l’impression d’avoir passé une année de transition. Sur le moment nous ne pouvions pas le savoir. Quant aux performances et aux résultats, personne dans l’équipe n’aurait pu faire mieux. »

Cet été, tu as retrouvé la scène du MotoGP lors du Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone au guidon de la KTM RC16, quel bilan dresses-tu de cette expérience?

« Ce week-end m’a remonté le moral et m’a redonné le sourire. Je me suis fait plaisir sur une moto fantastique. J’ai rencontré des personnes incroyables au sein d’une équipe d’usine. Ce fut utile, surtout durant la longue trêve estivale. La course a été annulée, c’est dommage, mais j’ai progressé à chaque séance et j’ai réussi à retrouver mon rythme. J’ai passé un excellent week-end et je tiens une fois encore à remercier mon manager d’avoir rendu cela possible. »

Pour le moment, ton avenir est encore incertain, que souhaites-tu?

« En WorldSBK, je souhaite évoluer au guidon d’une machine qui me permette de jouer aux avant-postes et de gagner des courses. Il n’y a aucun intérêt pour moi d’être impliqué dans un projet où cela n’est pas envisageable. Repartir sur un projet de deux ans serait l’idéal avec une bonne marge de progression. Je n’exclus pas la possibilité du BSB ou encore du MotoAmerica pour gagner et revenir en WorldSBK et me battre devant. C’est une saison étrange avec de nombreux teams qui arrêtent et beaucoup de pilotes compétitifs sur le marché. Beaucoup d’entre eux ont déjà gagné des courses en WorldSBK et j’en fais partie. Beaucoup oublient que je n’ai que 25 ans et beaucoup d’expérience. Tout le monde pense que j’ai déjà 30 ans si ce n’est plus… je cherche juste à me remettre dans une spirale positive. Il y a beaucoup de personnes qui croient en moi. C’est un groupe soudé qui se bat pour me trouver la meilleure option. Mais ce n’est pas une période facile pour les sports mécaniques… »

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