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KTM est une marque que l’on peut considérer comme à part dans son approche de la compétition. Entendez par là que l’on ne fait jamais dans la demi-mesure chez les Autrichiens. Il faut réussir, on donne tout pour ça et même un peu plus puisque la langue de bois n’est pas de mise et les excuses absentes. Car si ça ne rigole pas, et on n’est pas très patient à ce propos, on change son fusil d’épaule. C’est-à-dire que l’on revoit sa copie où on la déchire. Le matériel et les hommes sont logés à la même enseigne : ça marche ou ça vire. Ce fonctionnement binaire, simple par définition, crée, pourtant, parfois le dilemme. Ainsi, que pense KTM de son aventure en Moto2 qu’il a euthanasiée ?

« Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer. » Telle était la phrase de Brad Binder au soir du dernier Grand Prix de la saison 2019 qui marquait aussi l’ultime représentation de la RC12 en Moto2. Et on comprend l’indécision du Sud-Africain si l’on veut bien se souvenir qu’il a compté jusqu’à 50 points de retard au général en entame de campagne, terminée avec six victoires et un titre raté pour trois petites unités… Entre-temps, la sanction du patron de la marque était tombée sur ses terres du Grand Prix d’Autriche : le programme dans la catégorie était condamné à la fin de l’année. « c’est la classe la plus simple. Parce que le moteur est là, les pneus, l’électronique et nous sommes trop stupides pour construire un châssis compétitif. Cela attire mon attention » avait alors commenté Stefan Pierer

 

 

 

A présent, cette RC12 trône à l’usine comme relique. Mais si elle n’est pas championne du monde, c’est une machine qui a gagné des Grands Prix… « je préfère de loin mettre une moto gagnante dans le nouveau Motohall à Mattighofen plutôt qu’une moto perdante », explique l’ancien vice-champion du monde de motocross 250cc Pit Beirer, directeur des sports du groupe KTM. « Cette forte dernière de saison rend la fin encore plus douloureuse », admet le stratège KTM. « Mais cela l’a adoucie en même temps. Voilà comment fonctionne la course. »

« Nous sommes heureux d’avoir commencé la saison en 2019 avec une défaite après l’autre, mais nous n’avons pas arrêté de nous battre malgré la décision de se retirer et nous avons même presque retourné le championnat. Après la victoire de Brad Binder à Spielberg, nous avons dit : « ce championnat n’est pas encore décidé ». Le chef d’équipe Aki Ajo et tous les techniciens étaient là. Brad Binder nous l’a immédiatement confirmé. C’est une belle récompense pour toutes les personnes impliquées dans le projet Moto2 que nous ayons pu renverser la situation » assure Beirer.

« Bien sûr, après la finale, vous commencez à penser aux trois points manqués pour remporter le titre. Où aurions-nous pu prendre ces trois points plus facilement ? Mais ces considérations ne sont plus utiles. Je suis extrêmement fier que nous ayons joué le championnat jusqu’au bout. Imaginez que nous aurions disparu de la scène Moto2 sans résultats comme des hommes battus. Cela me pèserait alors beaucoup plus qu’un titre à peine perdu » termine Beirer sur Speedweek.

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