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Ducati

Cela s’est encore un plus confirmé au terme du Grand Prix de France et c’est si inédit en MotoGP que cela pose un cas de conscience chez Ducati : c’est bien le pilote Enea Bastianini niché dans le team satellite Gresini avec une moto de l’an passé qui constitue la meilleure chance de titre mondial pour la marque. Une équipe privée avec moins de moyens que celle d’usine et qui loue des machines moins évoluées a-t-elle le droit de battre le constructeur qu’il représente ? Dans l’histoire de la catégorie, cela ne s‘est jamais vérifié. Mais avec Gigi Dall’Igna, ce sera peut-être possible…

La situation après la septième manche des 21 prévues au calendrier du MotoGP parle d’elle-même : au championnat, Fabio Quartararo mène avec 102 points devant l’officiel Aprilia Aleix Espargaró à quatre points et le pilote sous contrat Ducati mais mis dans l’équipe privée Gresini Enea Bastianini a huit points. Pendant ce temps, les pensionnaires de la structure officielle de Borgo Panigale sont cinquième avec Miller à 40 longueurs et surtout septième avec Bagnaia à 46 unités.

Au vu des écarts et de la période, des choix douloureux vont devoir être faits et si le pragmatisme domine la fierté et l’honneur, le directeur général de Ducati Corse va devoir plus se pencher sur un pilote qui n’est pas dans son box. Impossible ? L’Italien rassure et rappelant sa propre expérience de la compétition. Mais avant ça, il avoue qu’il aurait aimé un autre scénario dans la Sarthe : « j’aurais aimé voir Bastianini et Bagnaia atteindre la ligne d’arrivée. Cela aurait été un podium entièrement Ducati, avec Miller avec eux. Et certainement Bagnaia, même en terminant deuxième, aurait réduit l’écart au classement avec Quartararo. En tout cas, ce fut une merveilleuse journée pour Ducati » lit-on sur Mowmag.

Enea Bastianini, Gresini Racing MotoGP™, SHARK Grand Prix de France

Ducati : Gigi Dall’Igna se souvient d’un précédent qui va ravir Enea Bastianini

Mais revenons au fait : il y a donc en ce moment un pilote d’une écurie privée devant les officiels, dans la course au titre. Dall’Igna répond : « dans ma carrière c’est déjà arrivé » rappelle-t-il à propos de sa période Aprilia. « Par exemple, quand Simoncelli a remporté le titre 250 en 2008, il a lancé la saison avec une satellite Gilera. En tout cas, Enea est un pilote Ducati depuis ses débuts en MotoGP, et notre attention a toujours été portée sur lui au maximum.  Sans l’accord avec l’équipe Gresini, nous aurions eu du mal à le garder. Même s’il n’est pas officiel, tout ce que nous pouvions lui fournir en termes de développements a été fait ».  Et il termine : « souvent, la différence entre une version et une autre est subtile. La vraie différence est faite par les pilotes ».

Tout espoir est donc permis pour Bastianini malgré son statut de pilote au sein d’une équipe satellite. Un scénario auquel ne croit cependant pas un ancien pilote Gresini, alors Honda en MotoGP, et qui a vécu cette situation. Il s’agit de Marco Melandri qui dit : « pensez à Quartararo quand le championnat du monde a été joué avec Petronas, ou quand Morbidelli l’a joué. Comme par magie en deux courses il s’est passé quelque chose et ils n’ont pas été plus rapides. Je ne suis pas sûr qu’ils préfèrent Bastianini à un de leur pilote. À mon avis, ils préfèrent presque ne pas gagner le titre que de laisser une équipe satellite le gagner. Mais c’est juste mon opinion ». Un sujet qui sera certainement âprement débattu lors de la prochaine échéance qui n’est autre que le Grand Prix d’Italie au Mugello…

Enea Bastianini, Jack Miller, SHARK Grand Prix de France

 

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