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En maitrisant à la manière d’un patron ce Grand Prix de France, Enea Bastianini n’a pas seulement fait une affaire au championnat où il se relance parfaitement. Il a aussi lancé les débats chez Ducati sur ce que sera le team officiel en 2023. Pecco Bagnaia, un peu trop sûr de son fait, avait dit, au terme des qualifications qu’il avait dominées qu’il ne souhaitait ni de Bastianini, ne de Jorge Martin à ses côtés, mais plutôt garder le loyal et sympathique binôme Jack Miller. Son compatriote à la GP21 Gresini lui a répondu sur la piste en montrant qu’il était encore loin d’avoir la dimension et la sérénité pour imposer ces choses-là…

Enea Bastianini buvait du petit lait en commentant sa course et avant de se désaltérer avec le Prosecco de la victoire. Il glissait même une mention qui remettait Pecco Bagnaia – officiel Ducati qui a signé pour être en rouge jusqu’en 2024 – à sa place, en rappelant son gros point faible : ses nerfs… « Je suis vraiment content de cette course, c’est une victoire inattendue, c’était un week-end compliqué avec quelques chutes. Mais en course j’avais un très bon rythme. Quand j’ai vu Bagnaia filer, j’ai réalisé que je devais d’abord rester derrière avant d’essayer de le dépasser pour le rendre un peu nerveux. Finalement j’ai réussi à gagner grâce aussi au travail de mon équipe ».

Faire craquer Bagnaia a été la clé et ça semble marcher à tous les coups. Reste que Bastianini en est maintenant à trois victoires suivant un cycle étonnant constaté cette saison : un succès, deux Grands Prix en demi-teinte, puis une victoire. Par rapport au dernier rendez-vous en Espagne, il reste toujours troisième au général, mais son passif sur le leader a fondu. De 20 longueurs, le voilà raccourci à huit…

De son côté, Aleix Espargaró, troisième, confirme qu’il a pris son abonnement pour le podium : « je suis très fatigué, j’ai risqué la chute plusieurs fois et à chaque fois que je m’approchais de Miller et que j’essayais de le dépasser. Là je me dis ‘Mieux vaut laisser tomber’, en fait ça s’est bien passé » a commenté l’officiel Aprilia qui a maintenu Fabio Quartararo derrière lui pour le priver d’un podium devant 110.003 de ses compatriotes… Il est à quatre points du Français à la Yamaha.

Fabio Quartararo tient toujours à lui seul la maison Yamaha au championnat

Fabio Quartararo s’est donc contenté de la quatrième place sur un tracé du Mans qu’il a identifié parmi ceux où il doit le plus scorer avant d’aller sur des circuits trop hostiles pour sa M1. La performance est donc appréciée sans bruit par celui qui reste tout de même leader de la course au titre avec 102 points. Le tricolore constate également le brutal arrêt de la remontée de Pecco Bagnaia, repoussé au septième rang avec ce résultat blanc. Le passif est de 46 points et il voit devant lui Johann Zarco et son équipier Jack Miller, qu’il a tant aidé en Q2 et qu’il désire tant garder en 2023, six unités devant lui.

Malgré son abandon, Alex Rins est quatrième de ce général avec 33 points de retard. Son équipier Joan Mir qui a aussi chuté perd quant à lui trois positions pour camper neuvième devant un Marc Marquez qui fait ce qu’il peut comme il est avec ce qu’il a. Sauveur de KTM comme Quartararo l’est de Yamaha, Brad Binder a fait son trou de combat au huitième rang. Chez les rookies, Marco Bezzecchi reste en tête avec la 18è place, et 19 points, devant Darryn Binder qui en a six.

Enfin, chez les constructeurs, Ducati mène avec 156 points dont une bonne partie est due à un pilote qui n’a pas la combinaison rouge… Yamaha suit avec 102 unités marquées par le seul Fabio Quartararo, devant Aprilia à trois points et KTM qui passe devant Suzuki qui n’a rien marqué au Mans. Honda ferme la marche avec 67 points. Prochain rendez-vous du championnat au Mugello pour le Grand Prix d’Italie du 27 au 29 mai.

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Crédit classement motogp.com

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