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On pensait l’affaire réglée au terme d’une réunion de l’association des constructeurs présente en Grand Prix. Mais apparemment, ce n’est pas le cas. Le cas des ailerons en MotoGP est encore une blessure ouverte et ce n’est pas de Ducati, précurseur en la matière que vient le vent de la colère. Mais c’est le compatriote Aprilia qui appuie là où ça fait mal.

Les ailerons seront bel et bien bannis de la scène des Grands Prix à la fin de cette saison. Ces appendices ont été amenés par Ducati qui a d’abord été raillé avant d’être observé puis imité. Une floraison d’accessoires sur les carénages qui a suscité des critiques. Quid de la sécurité en cas d’accident, de l’intégrité corporelle des pilotes en cas d’accrochage, de la stabilité des machines en cas d’aspiration en pleine ligne droite ? Tout y est passé, et les ailerons ont été chargés de tous les maux. Dani Pedrosa s’est occupé de leur cas en les qualifiant de lames de couteaux. Honda était contre. Et le sentiment qu’il fallait aller dans le sens d’un premier constructeur mondial orchestrant dans l’ombre une cabale s’est fait jour.

Reste que si le but de Honda était de discréditer les ailerons, il a été atteint. Mais pour autant, on continue d’en parler. Ducati aurait pu élever la voix. Mais c’est d’Aprilia que revient la question. Un constructeur qui a été parmi les derniers à les adopter. En ce sens, il ne peut être soupçonné de défendre seulement ses intérêts. Mais de poser objectivement la question sur leur utilité et leur apport. Car les ailerons stabilisent la moto. Un gain en sécurité : « nous sommes opposés à cette interdiction » a martelé sur crash.net le patron des sports à Noale, Romano Albesiano, qui a aussi succédé à Gigi Dall’Igna qui officie à présent chez Ducati. « On a voté contre. On a tenté de trouver un compromis pour accorder les constructeurs Japonais et Ducati. En proposant des ailerons en forme de flèche vers le carénage et non à angles droit. Par le fait, cette nouvelle forme préservait le pilote en cas d’accrochage tout en continuant à faire fonction d’appuie aérodynamique ».

Une idée qui n’a pas été retenue : « nous avons essayé d’apporter un peu de sens commun à cette question car si la compétition moto coûte de l’argent, elle sert aussi à faire évoluer la moto dans son ensemble. Et les ailerons peuvent améliorer la sécurité y compris à terme dans la grande série ». Et le même Albesiano précise que si une moto de série sortait avec des ailerons, elle aurait droit de cité en Superbike. Avec le risque de donner l’image d’un WSBK plus ouvert au progrès avec des motos issues de la série qu’un MotoGP sensé pourtant présenter des prototypes…

« L’interdiction des ailerons n’est pas une question de sécurité. Je ne crois pas aux arguments des pilotes sur les perturbations générées en ligne droite. Et puis l’appui ainsi perdu devra être retrouvé autrement, ce qui va coûter plus d’argent en recherches et développement ». Fermez le ban ! Romano Albesiano aura ainsi eu le mérite d’écorner la pensée unique. On rappellera qu’une RS-GP était apparue en test en forme de requin-marteau. On notera aussi qu’Aprilia souffre à concrétiser en MotoGP mais pense tout de même à une équipe satellite. Pendant ce temps, la firme de Noale qui a conquis officiellement des titres mondiaux en Superbike pense à soutenir un second team dans cette catégorie qu’elle avait dit devoir abandonner. Au point que Sylvain Guintoli, Champion du Monde avec la marque du groupe Piaggio serait sur le retour. En 2017, les pilotes MotoGP Aprilia seront Aleix Espargaró et Sam Lowes.

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