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En ce jeudi 15 octobre, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Motorland Aragon en prélude au Grand Prix d’Aragon.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si la première partie est traduite de l’anglais (vouvoiement).


Johann Zarco : « Aragón… Je suis content d’être ici en Aragón car, il y a un an, je suis venu ici mais je n’ai pas couru. Donc clairement, c’est une sorte de challenge. Je me souviens que quelque chose de gros s’est arrêté (rires). C’est une piste sur laquelle je n’ai jamais obtenu de grandes satisfactions en Moto2 et en MotoGP, donc je démarre mon weekend de façon neutre, et si je ferai, bien sûr, de mon mieux, je ne m’attends pas toujours à de grandes choses. J’espère que j’aurai un bon feeling sur la Ducati grâce à la puissance. Si vous utilisez bien cette puissance de la Ducati en Aragón, cela peut beaucoup aider. Donc nous verrons bien. Il y a beaucoup de vent aujourd’hui mais il devrait s’affaiblir durant le weekend. Il fera frais, nous aurons les pneus tendres comme au Mans et nous n’aurons pas beaucoup le choix, ce qui rendra le travail plus facile. Nous verrons bien, mais je le répète, je me souviens d’il y a un an, et c’était le moment où j’ai quasiment arrêté de courir. »

Qu’est-ce que ça fait de ne pas avoir de public ici ?

« Je dirais qu’à cause de ce que j’apprends pour essayer d’être à nouveau fort, c’est presque bien qu’il n’y ait pas de personnes autour, comme ça vous pouvait vous concentrer sur les choses à faire. Mais avoir eu quelques fans au Mans, c’était bien. J’ai très très heureux de voir que, au moins les Français, m’ont beaucoup soutenu : Ils criaient tous pour Fabio mais ils ne m’ont pas oublié ! Et cela, c’était une belle sensations au Mans. Ici, dans le désert d’Aragón, je pense que nous n’avons jamais eu une énorme foule car même si c’est plein, le circuit est très grand. Quand je pilote au Mans, j’ai un feeling particulier, comme en Italie et en Espagne où il y a beaucoup de gens. Mais Aragón est tellement grand que vous ne voyez jamais beaucoup de personnes. »

Comment utilisez-vous d’habitude les écrans géants, et en leur absence, cela modifie-t-il votre stratégie ?

« Vous devez vous sentir très à l’aise pour utiliser les écrans durant la course. Ce qui est bien avec les écrans, c’est lors des essais car vous pouvez voir ce qui se passe et où vous êtes à la fin des essais : Si vous êtes premier, deuxième, troisième etc. et si vous pouvez apprécier votre qualification. Maintenant, on n’en a plu et c’est un peu compliqué, comme au Mans où je suis allé voir Fabio après le dernier tour de qualification pour le féliciter et lui demander s’il était premier, il ne savait pas ! Vous ne devez donc pas vous réjouir trop tôt, puisque vous ne savez pas. Mais en course, je n’utilise personnellement jamais les écrans pour gérer ma course. Si vous gérez bien votre course, vous n’avez quasiment pas besoin des écrans. »

Aimeriez-vous plus d’informations pendant la course, et cela vous aurait-il aidé au Mans ?

« J’ai déjà dit qu’avoir des informations supplémentaires par la radio peut beaucoup déranger. Et au Mans, si j’avais besoin de plus d’informations, c’était seulement avant la course pour savoir ce que les autres pilotes utilisaient. Nous avions très peu de temps pour décider j’étais quasiment sûr que la majorité allait choisir un médium arrière alors qu’en fait il n’y avait que les deux Suzuki et moi. Je pense que l’on peut donner plus d’informations sur les tableaux de bord de la moto, mais moi, je ne m’en sers pas beaucoup car ce n’est pas très facile à lire et il y a beaucoup d’autres choses à faire en tant que pilotes pour faire la différence, et si vous le faites bien, vous êtes suffisamment fort pour ne pas avoir besoin de faire une grande stratégie pour contrôler la course ou la situation. »

Il va faire très froid ce weekend : Avez-vous les températures des pneus au tableau de bord ?

« Non, on n’a pas les températures des pneus. Cela pourrait parfois également aider pour être certain de pouvoir attaquer ou pas, mais cela pourrait aussi être une information qui apporterait un peu de doute, parce que parfois ce n’est pas parfait mais on peut quand même aller vite. Mais on le sent, on peut quasiment le sentir avec les pneus. »

Quel est ton niveau de confiance après cette belle course au Mans ?

« Pour la course du Mans, je ne peux pas réaliser de la même manière que si j’avais été avec des slicks parce que faire des remontadas en slicks, il n’y a que les Suzuki qui arrivent vraiment à faire une différence sur certaines courses. On a vu que pour faire de belles courses, il faut quand même un peu la stratégie de Fabio, attaquer fort dès le début, quelle que soit la moto, parce que tout ce que tu peux gagner au début, c’est acquis et ce n’est pas à rattraper après. C’est plus facile de conserver que de rattraper. Sur le Mans ? La gestion avec les autres, d’avoir finalement pu voir tous les pilotes, de les avoir eu à ma main et de les avoir rattraper. Ça donne confiance et ça permet de se rappeler comment chacun gère sa course. De les voir aussi parfois en difficulté, ça permet de se dire « OK, ça n’arrive pas qu’à moi ! ». »

Qu’est-ce que tu anticipes de techniquement compliqué avec la Ducati à Aragón ?

« Les deux virages très rapides peuvent être difficiles, le virage 10 et l’enchaînement 16-17. Avec la Ducati, ça peut être délicat parce qu’il faut pas mal tourner en accélérant, ce qui n’est peut-être pas le plus gros point fort de la moto. Une fois que tu as tourné, elle va très vite, mais il y a une phase où tu es entre la glisse et l’accélération, et ça c’est dur à bien gérer. Peut-être que ça va bien se passer, mais c’est à voir. »

Est-ce que tu penses après coup que l’option pneumatique avant médium / tendre arrière était idéale pour Le Mans ? Et est-ce que ce serait envisageable ici ?

« Je ne sais pas s’il y aura de l’appui ce weekend. S’il y a de la pluie et qu’il fait froid, c’est vrai que les pneus soft, surtout à l’arrière, permettent de beaucoup mieux démarrer. Parce que j’ai perdu beaucoup de trop de temps au Mans et il fallait un soft arrière, ou alors il n’aurait pas fallu qui continue à pleuvoir en course. Mais avec des « si », tu peux tout refaire et c’est sans regret, ma cinquième place et ma perte de temps en début de course, parce que c’était un choix pour gagner et malheureusement ça n’a pas marché. Donc oui, il fallait faire le choix médium avant/soft arrière comme a fait Petrucci. Donc ce weekend oui, s’il y a de la pluie, ça doit être le meilleur des choix pour assurer une course. »

Suite à plusieurs questions, Johann Zarco a ensuite évoqué longuement le film de Bernard Fau, « Johann Zarco, L’audace d’un Champion« , qui est maintenant terminé et dont les DVD commencent à être envoyés aux acheteurs. Cela ne concernant pas directement l’actualité du championnat, cela fera l’objet d’un article spécifique.

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