Ce jeudi 13 octobre 2022, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Phillip Island en prélude au Grand Prix d’Australie.

Le pilote français qui est maintenant 7e au championnat a connu une actualité partagée entre le respect des « conseils d’équipe Ducati » en Thaïlande et le mariage de Jack Miller en Australie.

Comme à notre habitude, nous reportons ici ses paroles sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement pour l’anglais, tutoiement pour le français).


 

Johann Zarco : « Rien à dire de particulier. Comme les autres circuits, Thaïlande et Japon, cela fait trois ans que nous ne sommes pas venus ici, donc je suis heureux d’être de retour dans ce genre de pays pour apprécier l’endroit. Globalement, Phillip Island est pour chacun le meilleur endroit pour courir, car il y a une vue magnifique, la piste est intéressante, et les facilités pour les personnes sont normalement plutôt bonnes : tout le monde dort sur l’île donc normalement il n’y a que 10 ou 15 minutes à rouler, au lieu du Japon où il faut rouler une heure pour aller de Mito au circuit. Rien que pour cela, c’est un confort supplémentaire, donc vous appréciez bien plus votre journée et votre soirée : Bon endroit où être ! Cela fait quatre semaines qu’il pleut ici, et cette humidité me semble pesante. Des personnes m’ont dit que cela devrait être sec ce weekend, je l’espère car quand vous voyez aujourd’hui cela n’a pas l’air. Même sur le mouillé où dans des conditions avec lesquelles je peux être bon, sur cette piste vous appréciez davantage le sec. »

Vous vous souvenez parfois de votre chute à 300 km/h ici ?
« Je m’en souviens bien (rires) mais c’est le passé. Quoi qu’il en soit, cela fait partie de la course : Márquez est revenu sur la trajectoire quand il a freiné et j’ai touché sa roue arrière. Heureusement, j’ai glissé sur l’herbe et je n’ai rien eu. Je pense que j’ai glissé 300 mètres sur l’herbe. »

Comment s’est passé votre dernier weekend ?
« J’ai passé de très bons moments à Townsville, une bonne météo. Les personnes qui sont allées à Sydney ont eu la pluie tout le temps, mais moi j’étais à Townsville pour être proche de la maison de Jack (Miller). Nous avons passé de bons moments. Il a une famille gigantesque et nous étions 200 personnes. En plus de la famille, il y avait quelques mécaniciens de Ducati et quelques pilotes : Il y avait un très bel état d’esprit et le mariage s’est fait chez lui, ce qui est adorable. En France, si vous n’êtes pas croyants, vous n’avez pas besoin d’aller à l’église mais vous devez vous rendre à la mairie pour officialiser votre mariage. En Australie, vous devez simplement préparer les documents et vous pouvez les signer chez vous. Il n’y avait pas non plus le discours habituel qui est un peu ennuyeux, mais chacun a partagé son sentiment personnel : Toujours le « je t’aimerai pour la vie » qui est la base du mariage, mais je trouve que c’était une jolie manière, comparé à ce que j’ai l’habitude de voir et de connaître. J’ai donc passé un très bon moment et je suis vraiment heureux de m’être rendu directement en Australie, car c’est important à cause du décalage horaire et pour que le corps se sente bien. »

Aviez-vous préparé votre chanson ?
« Bien sûr que j’avais préparé cette chanson : Quand j’ai su que je pouvais aller à ce mariage, j’ai eu ce feeling que j’aimerais lui donner ce plaisir, et j’ai essayé de trouver de jolies phrases qui pouvaient un peu raconter sa vie et celle de Ruby (Ruby Mau…). Peut-être pas leur vie, mais simplement l’histoire de cet amour. J’ai eu le même feeling quand j’ai fait celui de Binder pour son titre mondial en 2016, car ce sont les deux seuls hommes pour qui j’ai fait une chanson. J’ai seulement changé les paroles : J’ai pris une musique et j’ai changé les paroles. Mais ce qui est bien, c’est qu’ici en Australie personne ne connaissait cette chanson française, donc tout le monde pense que c’est moi qui l’avait créée (rires). C’est comme dans le film Yesterday : Personne ne connaît les Beatles et seul un regard se souvient des Beatles et devient une grande star. Peut-être que je peux faire quelque chose comme ça en Australie avec une chanson française (rires). On verra bien. Ils ont apprécié et ont bien géré la chanson, car les 200 personnes ont vraiment pu entendre tout ce que j’ai dit, et cela m’a fait plaisir. Depuis le Japon, j’ai commencé à chercher une belle chanson et il m’a fallu deux ou trois semaines pour les deux minutes de la chanson. »

Revenons à la Thaïlande : Vous aviez le rythme pour gagner…
« Vous êtes vraiment un mauvais journaliste, vous avez seulement des mauvaises questions, sur les chutes ou sur les choses comme en Thaïlande, mais je vais vous répondre. Je ne pouvais pas gagner ! Je ne pouvais pas gagner en Thaïlande, car mathématiquement, quand je suis une seconde plus rapide et qu’il reste quatre tours et que je suis à 2,7 secondes de la première place, oui, mathématiquement vous pouvez gagner la course. Mais aller une seconde plus vite que les autres n’est pas si facile, de plus vous perdez environ une demi-seconde quand vous doublez. Ensuite, quand vous devez doubler les derniers pilotes, c’est assez difficile. Donc mathématiquement, oui, je pouvais gagner mais personnellement j’ai vu qu’ils étaient trop loin et rattraper tout cela en trois tours n’était pas possible. Voilà. C’était une course que j’aurais pu gagner car les conditions étaient bonnes pour moi, avant tout quand cela a séché, et si cela avait séché plus tôt, j’aurais à coup sûr eu un gros avantage. Mais cela a séché un peu tard et j’ai été trop lent au début. J’ai donc raté la victoire, et en manquant la victoire je me suis dit que je préférais rester où j’étais, et que ce serait bien. »

Pensez-vous que votre première victoire sera plus facile sur le mouillé que sur le sec ?
« Cela semble le cas, mais depuis longtemps. Ce qu’on a pu voir, c’est qu’en Indonésie et en Thaïlande, deux courses sur le mouillé, je n’ai pas gagné car j’ai perdu trop de temps au début, et aussi par ce que Miguel et Jack ont été incroyables au début en course ! Ils ont immédiatement trouvé la limite et ont été extrêmement rapides. Moi, je sais que je peux être très bon à la fin, donc je ne veux pas tout détruire en début, mais simplement avec le temps que vous perdez en prenant un peu de marge, vous êtes baisés ! Donc oui, on peut voir que j’ai davantage de chances sur le mouillé mais ce n’est pas mon objectif d’attendre la pluie car je veux élever mon niveau et pouvoir gagner sur le sec. Mais nous avons également des garçons fantastiques et pour le moment j’ai eu des chances de faire un podium, mais c’était trop tard pour la victoire. Je dois donc simplement être meilleur. »

Cette piste est plus dangereuse sous la pluie ?
« S’il pleut mais qu’il fait 25°, alors je pense que les conditions seront bonnes. Le problème, quand il pleut, c’est quand nous avons 15 ou 16°, ce qui est un peu froid pour les pneus, car en plus comme la piste est vraiment rapide, cela n’ait pas pour vraiment sentir les pneus toujours très chauds. Donc sur le mouillé, quand les pneus sont chauds, l’adhérence que vous pouvez avoir est incroyable, tout comme à quel point vous pouvez attaquer. Donc oui, ici sur le mouillé c’est délicat car je pense qu’il fait trop froid et que c’est très rapide. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, vous pouvez voir qu’avec toute la pluie nous aurions eu de l’aquaplaning dans la ligne droite. Pour le moment, si nous devions sortir, nous ne pourrions pas et nous devrions attendre. »

 

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