pub

Danilo Petrucci

Dans ce Grand Prix de Valence, l’émotion était à son comble lors de l’arrivée de la dernière course MotoGP de l’année. Les effusions étaient concentrées autour de Valentino Rossi et la ferveur exprimée autour de lui a aidé les hommes de Razlan Razali à démonter un box Petronas qui se montrait aussi pour la dernière fois. Mais le Doctor est resté sobre. Il n’a pas versé une larme. Ce n’est pas son genre a-t-il commenté sur cette sécheresse. Pour ça, il fallait se transporter chez Tech3 et allait voir un Danilo Petrucci qui tirait aussi un trait sur sa carrière en Grand Prix. Petrux s’est lâché et c’était communicatif. Un gars bien quitte le paddock.

Danilo Petrucci voulait finir ce dernier Grand Prix et il a fait en sorte qu’il voit bel et bien le drapeau à damier après deux résultats blancs. Il a fini dernier cette ultime prestation en MotoGP. Il pouvait se lâcher à l’arrivée mais il avoue que les larmes lui sont venues dès qu’il a mis sa KTM sur la grille de départ… « Une fois arrivé sur la grille, je me suis dit de ne pas pleurer. Mais diverses personnes se sont approchées, tous ceux avec qui j’ai travaillé et des amis dans le paddock. Je leur ai dit au revoir à tous. J’ai dû aller aux toilettes et ce n’était pas un problème » raconte Petrux. « De retour dans la voie des stands, les applaudissements sont partis des équipes KTM et Ducati. »

L’émotion a pris le dessus. « J’ai commencé à pleurer. Malheureusement, quand je suis heureux, je ne m’arrête plus », a plaisanté Petrucci. Puis la course a suivi. « Ils étaient tous très agressifs dès le départ. Je me suis dit que je n’avais pas à y penser, que je devais juste profiter des derniers kilomètres et c’était un vrai plaisir ». Sur son parcours, il résume : « il serait facile de regarder en arrière et de penser à ce que j’aurais pu faire mieux. Peut-être qu’en 2016, j’aurais pu gagner au Sachsenring, ou à Assen avant que la moto ne casse »… « En 2019, j’étais vraiment rapide, mais il y avait un premier et un deuxième pilote, j’en ai souffert. Pour prouver ce que je valais j’ai fait quelques erreurs et perdu la 3ème place du championnat. Mais je peux dire que j’ai toujours fait de mon mieux, j’ai toujours essayé ».

Danilo Petrucci se souvient aussi de ses débuts avec un matériel très bas de gamme : « en 2011, ils avaient émis l’hypothèse de l’idée du MotoGP, c’était un rêve pour moi, mais c’est une chose d’y penser et une autre est de le faire. En 2012, l’aventure a commencé et j’ai fini dernier. Jusqu’en 2014, j’étais pratiquement toujours dernier aux essais libres, aux qualifications et aux courses, je pense que j’étais le seul à y croire encore ». Et puis… » Un jour, le rêve est devenu réalité et c’était magnifique ! Je crois que je suis l’une des dernières personnes ‘normales’ capables de gagner, sans être un phénomène ou un talent ».

Danilo Petrucci

Danilo Petrucci : “avec Jack Miller nous sommes très similaires, nous venons de loin

« Je suis content d’avoir pu gagner deux fois. S’il n’y avait eu que le Mugello j’aurais été le héros du jour et c’est tout, mais au Mans j’ai prouvé que je pouvais encore gagner ». Parmi les amis du paddock, il compte sans aucun doute l’Australien de Ducati, Jack Miller : « j’ai une relation spéciale avec lui, non seulement pour les moments ensemble au-delà des courses, mais aussi parce que nous sommes très similaires, nous venons de loin ».

Le même Jack Miller ne l’a jamais oublié dans ses commentaires à Valence, et jusqu’à la dernière conférence de presse où il a déclaré sur Petrux : « Danilo fait partie de ces pilotes pour lesquels sa vraie valeur n’est pas reconnue » a déclaré l’Australien. « Dans nos carrières, tout le monde a des hauts et des bas, regardez Fabio : lorsqu’il est entré en championnat du monde, il n’a pas tenu les attentes placées en lui depuis le championnat du monde junior. Ma première année ici a été un baptême du feu puis j’ai progressivement réussi à me construire. De nombreux pilotes arrivent avec une réputation de phénomène, reviennent sur terre puis remontent. Tout le monde ne peut pas être un phénomène comme peut-être quelqu’un comme Acosta. Danilo est un talentueux et a travaillé pour se construire pour lui-même, regardez les photos de lui sur la Ioda et voyez ensuite comment son corps a changé pour être compétitif sur la Ducati. Il a beaucoup travaillé, pour moi c’est une légende ».

Danilo Petrucci file à présent vers les rallyes raids où il commencera avec l’épreuve la plus impitoyable avec une KTM aux couleurs de Tech3 : le Dakar. La conclusion lui revient : “merci beaucoup à tous. Ce fut une journée unique et inoubliable que je porterai toujours dans mon cœur“.

Danilo Petrucci

 

Tous les articles sur les Pilotes : Danilo Petrucci

Tous les articles sur les Teams : Tech3 KTM Factory Racing