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David Dumain

Notre partenaire David Dumain, journaliste émérite, ancienne voix du MotoGP sur Canal+, et aussi auteur, pilote, tout comme impliqué dans l’aventure anglophone mais bien française Brough Superior, a dressé son inventaire d’une saison 2022 qui n’a pas été avare en rebondissements. Voici ses cartons rouges et ses bons points, des prises de position qui feront forcément jaser… 

David Dumain est un incontournable dans le paysage moto tricolore et son expertise livre toujours un éclairage particulier puisque sortant des sentiers battus. Sur FranceRacing, il a donné son sentiment sur la saison 2022 de MotoGP, des prises de position franches que l’on retrouvera ici, tous les midis, jusqu’à épuisement du stock…

Il avait commencé sa réflexion en s’interrogeant sur la politique KTM en termes de ressources humaines avec le cas Remy Gardner. Il a ensuite poursuivi sur Fabio Quartararo, avec une révélation sur son intersaison qui a fait réagir le Champion du Monde et mis en émoi son entourage. Poursuivant sur l’élan français, il s’est arrêté sur le cas de Johann Zarco. Voici à présent qu’il s’arrête sur le sujet qui a ébranlé le paddock dès l’échéance de Jerez et qui est la décision prise par Suzuki de déserter un MotoGP pour lequel il s’était engagé à rester fidèle jusqu’en 2026. Une démarche qui a pris tout le monde de court, à commencer par les deux pilotes Alex Rins et Joan Mir, Champion du Monde 2020 avec la marque.

Une issue que regrette David Dumain : « l’histoire Suzuki, c’est un vrai gâchis ! » commence-t-il avant de faire une nouvelle révélation : « mais il faut la regarder avec un peu de recul. Je sais que si Joan Mir n’avait pas été titré en 2020, Suzuki se serait retiré plus tôt. Ce n’était pas dans les plans de Suzuki de rester en MotoGP ».

Alex Rins, Team Suzuki Ecstar, Gran Premio Motul de la Comunitat Valenciana

David Dumain : “le MotoGP n’est pas très important pour la stratégie globale de Suzuki

Il ajoute : « comme dans toutes les entreprises, il y a des gens qui signent des contrats, des lignes de budget qui sont votées, puis qui sont coupées, cela se joue sur des hautes sphères. Dans la haute direction de Suzuki, ce n’était pas le plan de rester en MotoGP. Il y a sûrement des personnes chez Suzuki qui ont pensé sauver l’histoire en resignant un contrat mais pour la direction du constructeur, c’est une goutte d’eau ».

A l’instar de ce qui a été développé sur Fabio Quartararo et Yamaha au sujet du nouveau moteur, et qui a été contesté par le champion français sur son réseau social, c’est une prise de position qui donne encore un éclairage nouveau sur les événements collatéraux. On interprète ainsi différemment le départ de Davide Brivio, que l’on n’imagine pas moins informé que David Dumain, vers la Formule 1 dès le titre validé, tandis que, durant toute la campagne 2021, il n’a pas été remplacé.

David Dumain continue sur sa lancée : « lorsqu’il a fallu casser le contrat, ils n’ont pas sourcillé. Ce sont quelques dizaines de millions d’euros comparés aux milliards d’euros que Suzuki a investi dans une usine de batteries électriques en Inde. Pour ce projet, il fallait faire des économies. Le MotoGP n’est pas très important pour la stratégie globale de Suzuki.

Il termine : « cela reste une erreur à mon sens. Ça reste une vitrine sportive. La catégorie reine a beaucoup d’effets dans les pays émergents où Suzuki a décidé mettre sa priorité. D’ailleurs, pendant longtemps, ils avaient l’énorme logo Suzuki sur le carénage. Cela leur a permis de vendre de nombreuses petites cylindrées. Le MotoGP est pourvoyeur d’images, et Suzuki en a besoin. Ça reste un gâchis sportif pour le projet Suzuki qui a été développé. C’était un très beau projet, que certains chez Suzuki pensaient sauver, en signant un nouveau contrat avec Dorna, en recrutant Livio Suppo. La détermination des patrons de Suzuki a été plus forte ».

Une approche dont il faudra se souvenir dans le cas où Honda et/ou Yamaha décide de quitter aussi précipitamment le navire MotoGP. Suzuki fera-t-il jurisprudence à court terme ? Selon David Dumain en tout cas, la dimension du MotoGP chez les Japonais n’est peut-être pas aussi importante que l’on croit. Rendez-vous demain midi même endroit pour de nouvelles révélations…

Joan Mir, Team Suzuki Ecstar

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