Francesco Guidotti a décidé qu’en 2022 il sortirait de sa zone de confort en quittant un cocon Pramac Ducati qu’il s’était brillamment aménagé pour prendre les lourdes responsabilités de team manager de l’équipe officielle KTM. Un lieu où l’excellence est considérée comme la norme tandis que la moindre faiblesse et la légère déception sont autant de motif de départ… Mais l’Italien a plutôt vu l’opportunité ultime d’une carrière. Ses souvenirs lui rappellent aussi qu’il n’arrive pas en terre inconnue.
Francesco Guidotti a vécu dix saisons à tisser des liens étroits avec Ducati. Une complicité qu’il mettra de côté en 2022 en épousant une cause KTM qui ne lui est pas non plus tout à fait étrangère. Il s’est d’ailleurs forgé avec le trigramme autrichien en Moto3 notamment : « il y a quelques années nous avions déjà eu des contacts importants et maintenant ils sont revenus à l’attaque de manière décisive. Il est temps de se remettre dans le jeu, l’entreprise a montré qu’elle avait la volonté de bien faire, non seulement dans les autres catégories mais aussi en Rallye Dakar, Motocross et Enduro » dit-il.
Mais comme tout un chacun, il sait ce qu’il perd en devinant à peine ce qu’il va trouver : « je sors d’une situation que je connais très bien où tout se passe très bien. Nous avons avancé avec Ducati, resserrant de plus en plus la relation » a déclaré Guidotti sur mowmag. « Nous avons transmis à l’équipe officielle non seulement les pilotes, mais aussi techniciens et mécaniciens. Comme si nous étions une famille élargie ».
Francesco Guidotti : « là où j’irai travailler il n’y aura pas la même ambiance »
C’est justement cette complicité qui va le plus manquer au nouveau team manager de KTM : « je n’avais jamais éprouvé cette envie d’être ensemble même au-delà du travail, il y avait cet esprit parfois même goliardique avec les pilotes. Certes là où j’irai travailler il n’y aura pas cette ambiance, ce sera plus axé sur la réflexion sur les résultats. Mais quand une équipe officielle vous appelle, il est difficile de dire non ».
Il sait enfin qu’il ne s’agira plus de jouer seulement les figurants : « il faudra toujours se battre pour le podium ou le Top 5. KTM est sur la grille depuis cinq ans, à certains égards, c’est encore un débutant par rapport à Yamaha, Honda et Ducati » a souligné Guidotti, puis il termine en regardant les pilotes : « Oliveira était l’alternative à Bagnaia en 2018 tandis que Binder, je le connais moins mais le MotoGP l’a mérité avec les résultats. Il a beaucoup de marge de progression ».
