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Comme tous ceux présents à Silverstone, Florian a subi la météo britannique à satiété. Lui aussi a espéré que le Grand Prix pourrait se dérouler, mais l’idée fut finalement abandonnée. Mécanicien officiel chez KTM en MotoGP, et lui-même pilote au brillant palmarès, Ferracci nous explique ici son week-end spongieux, sans oublier l’arrivée de deux nouveaux pilotes Français chez le constructeur de Mattighofen.

Trois pilotes français chez KTM en MotoGP : Loris Baz à Silverstone, Randy de Puniet ensuite en essayeur, puis enfin Johann Zarco en 2019. Sans oublier l’équipe satellite Tech 3. Qui aurait imaginé il y a un an une aussi forte présence française, en plus de toi, chez les Autrichiens ?

« A vrai dire, je pense que personne n’aurait pu l’imaginer. La présence de Randy est logique car il était déjà là dès la première année, quand la moto est née. Ils avaient été très contents de ses sensations, de son feedback et de ses impressions concernant la moto. Ensuite Mika étant blessé, ils ont fait logiquement appel à lui.

« La présence de Loris est un peu plus inattendue. Pol malgré sa blessure pensait pouvoir rouler jusqu’au week-end précédent. Finalement sa blessure n’était pas assez consolidée, donc il ne pouvait pas rouler efficacement. Je suis super content qu’ils aient pris Loris.

« Il est très difficile en pleine saison de trouver comme remplaçant un pilote qui ne soit pas sous contrat, qui soit libre et qui ait de l’expérience récente en MotoGP. Son manager Éric Mahé a été vif. On connait Loris et on sait qu’il peut s’adapter très vite à toutes les situations. C’est très bien que son team (ndlr : Althea BMW WSBK) lui ait donné son accord.

« Et puis on ne voulait pas un pilote venu d’un championnat national type BSB qui aurait souhaité montrer sa valeur en cassant tout et qui aurait chuté. Loris a su rester calme et il a fait un très bon week-end. KTM a été très content de lui. Son talent a favorablement impressionné. »

Lors des essais libres, Bradley Smith et Loris Baz ont semblé plus à l’aise sur la pluie que sur le sec. Etait-ce une impression ?

« On sait que ces deux pilotes sont très rapides sous la pluie. Loris découvrait la moto sur le sec, il n’avait pas fait la moindre séance d’essai avec. Donc ce n’était pas facile du tout pour lui. On s’attendait logiquement à ce qu’il soit dernier, ce qui n’a pas été le cas. Il n’était pas si loin que ça de Bradley, à 1.8 à l’issue des essais libres, ce qui n’était pas si mal.

« Loris espérait certainement des conditions météorologiques un peu spéciales, car on le sait très fort dans ces circonstances. Il avait fait presque un podium avec Forward (ndlr : 4e à Misano en 2015) c’était une super belle course. Et également 4e à Brno en 2016 sur piste humide. »

Bradley Smith s’est qualifié huitième, Loris Baz 18e sur 24 pour ses débuts sur KTM, c’étaient plutôt deux bons résultats ?

« Exactement, c’étaient deux bons résultats car les conditions étaient vraiment particulières : il avait plu et l’arrière du circuit était détrempé alors que devant les stands c’était complètement sec. Donc le choix des pneus n’a pas été facile. On a eu une bonne gestion de ça avec Bradley en équipant les deux motos de pneus pluie, ce qui fait que quand il s’est arrêté, il n’a eu qu’à sauter sur l’autre moto.

« C’était pendant la Q1, avec objectif de se qualifier pour la Q2. En début de Q1, Bradley et Loris étaient premier et deuxième, j’aurais signé tout de suite pour que ça s’arrête là ! (rire) Bradley a amélioré ensuite, puis il a changé de moto plutôt que de changer de pneus. Il s’est qualifié pour la Q2 et c’était la première fois cette année. Loris a bien roulé mais je crois qu’au niveau du pneu avant il n’avait pas le même choix que Bradley. »

Loris était en pluie tendre à l’avant et Bradley en pluie médium.

« Exactement, et Bradley a choisi le médium juste avant la séance. Bravo à lui, il a eu du nez.

Que penses-tu que l’annulation du Grand Prix ?

« Je n’étais pas sur la moto. Je ne suis plus pilote. Il a plu toute la journée, plus ou moins fort selon les moments. Le problème c’est que l’eau ne s’évacuait pas du tout. Il y a avait de grosses flaques. Les motos partaient en aquaplaning. C’était très dangereux. Il a été dommage d’annuler, en particulier pour les spectateurs qui viennent voir un seul Grand Prix dans l’année, mais la sécurité des pilotes prime avant tout. Et tout le monde avait à l’esprit l’accident de Rabat survenu la veille. Il était incroyable que l’eau ne s’évacue pas sur une piste dont le revêtement venait d’être refait. »

Ton pilote Bradley Smith, qui est anglais, a-t-il été peiné par l’annulation de son Grand Prix national ?

« Oui, mais pas plus que si la course avait eu lieu dans un autre pays. Ce qui a été dommage pour nous, c’est qu’il s’agissait de notre meilleure place sur la grille cette année et que malheureusement il n’a pas pu en profiter pour la course. Ça l’a peiné, comme nous tous chez KTM, parce qu’il y avait moyen de faire une belle course. C’est dommage, mais la sécurité d’abord. »

Photo ci-dessus : Loris Baz et Florian Ferracci

Photo de titre : Florian Ferracci et Esteban Garcia

Photos © Sebas Romero pour KTM

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