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Par Ana Puerto / Motosan

Toute personne évoluant de près ou de loin dans le monde du motocyclisme connaît Izaskun Ruiz. Journaliste pas du tout orientée vers le sport à ses débuts, elle s’est découvert une passion pour ce domaine avec le temps. Après de nombreuses années passées dans ce milieu, elle a couvert un grand nombre d’événements mondiaux : les Jeux Olympiques, Paralympiques, les championnats du monde d’athlétisme et de natation, en plus du MotoGP et du Dakar.

Izaskun Ruiz est actuellement chef de rédaction chez DAZN, plateforme diffusant différents sports en Europe et qui est arrivée en Espagne pour couvrir le MotoGP début 2019. Sur les circuits, elle évolue dans la pitlane afin d’interviewer des pilotes ou des membres d’équipe, en plus de recueillir les déclarations après les qualifications et les courses. Elle est également en charge de la coordination du contenu du MotoGP publié sur la plateforme, travail qu’elle réalise dans les bureaux de DAZN, à Barcelone.

Comment vous êtes-vous retrouvée dans le monde du motocyclisme ?

Pour moi, entrer dans ce monde est plus quelque chose qui est arrivé avec mon avancée professionnelle. Je n’ai pas fait des études de journalisme pour être journaliste sportive, je souhaitais juste faire ces études. Ça a été une vocation, avant tout pour l’essence même du journalisme, qui est le fait de communiquer. Quand j’étais petite, on m’a dit que je m’asseyais devant la télé pour regarder le journal et je restais ébahie. Je disais que je voulais être comme Rosa María Calaf, correspondante de guerre. C’est pour ça que j’ai étudié le journalisme.

Ensuite, j’ai travaillé dans différents médias, autant en stage qu’en premiers contrats. Petit à petit je me suis rapprochée du monde du sport qui m’avait toujours plu. En plus, j’ai fait de la compétition jusqu’à mon entrée à l’université, j’avais donc toujours été liée au monde du sport. Les deux mondes se sont unis de façon logique au fur et à mesure que j’ai grandi professionnellement. C’est comme ça que je me suis retrouvée à faire du journalisme sportif, et concrètement dans le monde des motos. C’est vrai que lorsque je suis arrivée dans le milieu (avant je regardais en tant que spectatrice, comme un sport parmi d’autres), c’est la première fois que je suis allée sur un circuit. La première fois que j’ai vu des motos en direct, à Estoril, ça m’a séduite.

Pouvez-vous nous parler un peu de votre travail, à l’intérieur et en-dehors du paddock ?

La partie la plus importante de notre travail se déroule sur les circuits, c’est la partie la plus intense, aussi bien en nombre d’heures qu’en terme de masse de travail. Mais un autre travail nous attend en-dehors des circuits, un travail en bureau à la rédaction qui est à Barcelone, où nous nous rendons après chaque Grand Prix et où nous préparons le contenu du prochain. Dans mon cas, étant rédactrice en chef, j’ai aussi la responsabilité de coordonner le travail de tous les rédacteurs qui travaillent actuellement chez DAZN. Je coordonne le travail, les contenus, les vidéos que nous faisons. Je gère également tous les contacts avec les attachés de presse pour fixer les interview des prochains GP.

Comment ce travail, qui demande beaucoup d’heures de voyage et sur les circuits, influence-t-il votre vie personnelle ? Comment l’avez-vous vécu au début ?

Au final, plus qu’un travail, c’est une forme de vie et ça conditionne tout le reste, surtout pour les voyages. Je pense que les voyages apportent beaucoup de choses, ils ouvrent l’esprit, c’est amusant… Ce qu’il y a, c’est que ça demande des sacrifices, surtout avec les années. Il faut trouver un équilibre, ce qui permet de compenser et de se sentir chanceux d’exercer ce métier et de continuer à profiter, à apprendre et à s’amuser. Moi je l’ai trouvé et ça permet de se dire que les sacrifices qu’il nécessite valent la peine.

Comment vous êtes-vous adaptée à un sport longtemps considéré “masculin” mais qui a de plus en plus de visibilité féminine ? Avez-vos noté des changements ces dernières années ?

Oui, j’ai noté des changements. C’est évident que nous sommes de plus en plus de femmes dans le paddock mais pour moi le plus important ce n’est pas que nous soyons plus, mais que les postes des femmes se diversifient et s’élèvent dans les boxes. On note une évolution même s’il ne faut pas se mentir : il y a encore beaucoup de travail à faire et de barrières à faire tomber. Mais je dois dire que dès le premier instant où je suis arrivée dans ce monde, je me suis toujours sentie bien accueillie et respectée du point de vue professionnel, aussi bien par mes collègues que par tout le paddock. Je crois qu’en ce sens le motocyclisme est accueillant et donne à tout le monde une opportunité de montrer sa valeur si on le veut vraiment, et indépendamment de si on est un homme ou une femme. A chacun sa propre responsabilité de tracer son chemin, d’établir des règles et de montrer son niveau, et c’est comme ça qu’on obtient le respect, qu’on soit un homme ou une femme. »

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© Photos d’Izaskun Ruiz.