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Il n’a pas échappé à Joan Mir que, lors du dernier Grand Prix du Japon, Honda a fait le ménage dans ses rangs en signifiant sa fin de mission à un de ses ingénieurs phare en la personne de Shinichi Kokubu. Une décision forte, prise au moment où le MotoGP foulait le sol national, livrant ainsi un sentiment de cinglant désaveu, rançon des échecs successifs constatés sur la piste des tentatives d’améliorations de la RC213V, au cours des quatre dernières années. Et maintenant ? C’est toute la question que se pose Joan Mir et qu’aborde aussi celui qui connait bien cette écurie pour l’avoir un temps gouvernée sur le terrain, soit Livio Suppo.    

Lorsqu’il est demandé à un Joan Mir – qui a rejoint cette saison le team Repsol Honda, après avoir été sacré en 2020 sous pavillon Suzuki en MotoGP – ce qu’il pense du départ aux airs d’éviction de Shinichi Kokubu, il commente : « je pense que s’il y a des changements avec les Japonais, cela signifie aussi que ces changements étaient probablement nécessaires. Les constructeurs japonais ne sont pas connus pour remplacer normalement les gens rapidement. Mais s’ils le font, ils sont en sécurité ».

Les effets possibles des changements à la tête du HRC ont également été discutés : « dans le box, rien n’a réellement changé. Nous verrons », souligne Mir. « Il sera important de voir si ce changement était le bon. Nous ne bénéficierons des changements que lorsque de nouvelles choses qui fonctionnent réellement arriveront. Ce n’est qu’alors que nous constaterons si le changement a fait une différence », a ajouté l’équipier d’un Marc Marquez que ce changement n’a aucunement influencé dans sa décision de s’arrêter là avec le projet Honda, préférant se relancer sur une Ducati Gresini satellite. Ce qui reste à officialiser …

Joan Mir

« Chez Suzuki, les Japonais écoutaient les ingénieurs européens et c’est ce qui manque à Honda »

Car cette révolution interne, qui a immédiatement lancé la rumeur d’une tentative de kidnapping par Honda de Gigi Dall’Igna, qui a fait de Ducati la puissance en MotoGP qu’elle est aujourd’hui, est arrivée trop tard pour convaincre l’octuple champion du monde de rester. Livio Suppo a ainsi analysé la situation : « même si Gigi avait accepté, il n’a pas de baguette magique et il lui aurait quand même fallu du temps pour rendre Honda compétitif » assure l’Italien qui ajoute : « je crois que Suzuki était l’exemple de la façon dont les constructeurs japonais devraient travailler ».

Une certitude qu’il développe : « quand je suis arrivé là-bas, j’ai remarqué de grandes différences par rapport au HRC, car j’ai trouvé des techniciens européens hautement qualifiés et des ingénieurs japonais à leur écoute. Ils les ont écoutés, ce qui, selon moi, manque désormais à Honda. Je me souviens qu’il m’a fallu un an pour convaincre Nakamoto d’embaucher Filippo Tosi pour résoudre rapidement les problèmes liés à ce logiciel unique. Lorsqu’il est arrivé, il leur a été difficile au début de lui faire confiance ».

« Plutôt que de prendre un Dall’Igna, qui serait aussi encombrant médiatiquement, j’aurais fait quelque chose de moins sensationnel ou de moins substantiel. Comme emmener les gens qui travaillent chez Aprilia, Ducati et KTM créer un groupe, à condition de les écouter ensuite. C’est comme ça que ça fonctionnait chez Suzuki et l’année dernière, c’était la moto japonaise la plus compétitive » rappelle Livio Suppo qui conclut sur GPOne : « l’évolution technique des 3 dernières années a fait que le pilote peut désormais faire moins de différence. C’était un processus si rapide qu’il a pris les Japonais au dépourvu ».

Livio Suppo

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