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C’est une interview très riche qu’a accordée Jorge Lorenzo à Nadia Tronchoni pour le site du journal El Pais.

Côté français, on s’attachera bien entendu au jugement du pilote Ducati sur notre unique représentant en MotoGP…

Jorge Lorenzo : « Ce n’est pas un hasard si Zarco va toujours plus vite que les pilotes officiels. Ce n’est pas de la chance. Il est très propre et très bon. Je ne veux pas dire que Viñales ne l’est pas, c’est un grand pilote et il a un talent incroyable, et il n’ y a rien à ajouter sur Rossi que nous ne sachions pas. La seule chose qui a manqué à Zarco l’année dernière a été de respecter les adversaires. Si tu ne respectes pas les autres pilotes, tu n’auras pas mon respect. Mais ce qu’il fait avec une moto non officielle est incroyable. »

Mais c’est loin d’être tout. Outre une volonté de réussir qui devient obsessionnelle déjà évoquée (voir ici), le champion majorquin explique ses hauts et ses bas lors des derniers essais de pré-saison par différents éléments : « Avec cette moto, je dois encore piloter un peu anormalement. J’essaie de trouver l’astuce pour faire tourner la moto dans les virages. Dovizioso, grâce à sa façon de piloter ou aux années qu’il a effectuées, connaît certaines astuces pour faire tourner la moto dans le virage que je dois encore comprendre et appliquer sur la piste pour en tirer le meilleur parti. Peut-être que ce n’est pas aussi naturel pour moi d’en arriver là que comme je l’ai fait quand j’ai pris la Yamaha pour la première fois. La moto s’est améliorée, mais les autres aussi. Même ainsi, je pense que Gigi et les ingénieurs vont arriver à faire la meilleure moto sur la grille. Et que je peux aspirer au titre mondial. »

Pour cela, le numéro 99 ne laisse rien au hasard et commente sa visible augmentation de masse musculaire : « Le MotoGP est devenu un championnat tellement compétitif et professionnalisé qu’il ne suffit pas d’être motivé. Vous devez être obsédé par la perfection, prendre soin du moindre détail. Et je voulais aller plus loin sur des questions telles que la préparation physique et l’alimentation. Peu à peu, cette obsession sera payante. Je crois qu’avec un peu plus de force, je vais acquérir de la résistance dans les courses et il sera plus facile de maîtriser et de déplacer la moto qui nécessite plus de puissance physique que la Yamaha avec son moteur très docile. Ce moteur là est agressif, très puissant et a une certaine inertie en entrée de courbe que les autres motos conventionnelles n’ont pas. Mais il y a aussi des points très positifs, dont vous devez savoir tirer profit, tels que la puissance ou la stabilité au freinage. Avec cela, vous pouvez gagner beaucoup de courses, comme Dovizioso l’année dernière. »

Jorge Lorenzo complète ce panorama par quelques explications…

Le « truc » de Dovizioso pour aller vite ?

« Je sais de quel truc il s’agit, mais je le trouve difficile à appliquer. Les pilotes ont beaucoup d’automatismes et, comme dans tout, vous devez commencer petit à petit. »

Les ailerons ?

« Les points faibles sont trop gros. Beaucoup de vitesse est perdue dans la ligne droite et, dans certaines courbes, ils créent beaucoup d’instabilité. Les usines n’ont pas encore trouvé le chemin, mais c’est une question de temps. »

La Ducati meilleure moto du plateau ?

«  Je suis convaincu de ce que les ingénieurs peuvent faire. Gigi est très têtu; Il ne s’arrêtera pas avant de remporter le championnat. Si aujourd’hui la moto tourne plus dans les virages, c’est parce que j’ai insisté sur le fait qu’il était très important de travailler sur différents types de châssis. Maintenant, il me manque juste les résultats; et que je m’adapte le plus rapidement possible. »

La saison à venir ?

« Depuis l’apparition de Michelin et de la nouvelle électronique, tout a été égalisé pour que n’importe qui puisse gagner des courses. Les cinq marques sont maintenant à un niveau très similaire, car électroniquement vous ne pouvez pas faire de différence, seulement avec le moteur et le châssis. Et les Michelin rendent très difficile d’être régulier durant les 19 courses. »

L’avenir ?

« Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qui va arriver. Je suis dans une situation de ma vie où je peux choisir. Nous verrons ce qui me convient. Je pense toujours que j’aimerais continuer avec Ducati, ce qui serait le plus logique et le plus beau, mais beaucoup de choses peuvent arriver. »

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