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KTM Sepang

La procédure n’est pas encore lancée, mais de chez KTM on apprend qu’à Losail, les coulisses seront certainement très agitées. La pierre d’achoppement est technique et ça concerne le « Ride Height Adjuster » à l’avant soit le correcteur d’assiette qui fait plonger la fourche de la Ducati GP22 sous l’impulsion de son pilote. Gigi Dall’Igna et ses hommes devraient ainsi revivre la mise à l’écart de la part de la majorité de ses collègues, une situation inconfortable vécue en son temps avec le déflecteur arrière posé sur le bras oscillant…

Au Qatar 2019, Honda, Suzuki, KTM et Aprilia se sont affrontés à Ducati à propos du becquet arrière, avec lequel Dovizioso a gagné. Les quatre usines ont protesté, le spoiler étant par eux considéré comme un dispositif aérodynamique illégal. On est allé jusqu’au tribunal dans cette affaire et Ducati a eu gain de cause. Mais cela a laissé des traces dans les relations entre les constructeurs au sein du paddock. Cette plaie risque d’être réouverte à nouveau lors du premier Grand Prix de la saison, au Qatar. Mais cette fois, ce seraient les cinq constructeurs qui sonneraient la charge contre le sixième, qui est toujours Ducati.

L’intention a été dévoilée par Francesco Guidotti qui est à présent le team manager de l’équipe officiel KTM en MotoGP et qui a aussi longtemps servi chez Pramac… Ducati. Interrogé par Speedweek sur ce dispositif de correcteur d’assiette mécanique, actionné par le pilote, qui fait baisser l’avant de la GP22, Guidotti ne fait pas de mystère qu’il y a discussion. Ducati utilise désormais également un « Ride Height Adjuster » à l’avant. Il est probablement conforme à la réglementation car le système s’active et se désactive manuellement. Les autres constructeurs n’y peuvent donc rien.

Francesco Guidotti

KTM le dit : « cinq fabricants sur six sont favorables à l’interdiction de ce type d’appareil« 

Cependant… « Oui, c’est comme ça en ce moment. Mais il ne s’agit pas de la position de KTM, il s’agit de la position de l’alliance de fabricants MSMA. Dans la MSMA, cinq fabricants sur six sont favorables à l’interdiction de ce type d’appareil. Nous essayons de faire respecter cela. Parce que c’est une perte de temps et une perte d’argent ». La volonté est ainsi clairement affichée.

L’ingénieur Sebastian Risse, directeur technique du MotoGP chez KTM a dit que « personne n’est enthousiaste à l’idée d’investir dans une telle technologie de l’âge de pierre ». Une valuation que Guidotti détaille : « je suis d’accord. Et les quatre autres constructeurs partagent cet avis. Un tel système ne peut être qualifié de développement technique. Parce que de nombreuses machines de route ont déjà une « suspension électronique » qui fonctionne parfaitement. Ce n’est pas autorisé en MotoGP. Un tel dispositif mécanique ne fait que compliquer les choses ».

Guidotti ajoute : « je ne sais pas si un tel système a un effet positif sur les temps au tour. Ce que nous savons avec certitude, c’est que c’est une complication ». On en est là et ce sera compliqué de trouver une solution puisque l’unanimité est exigée pour qu’une décision soit valisée au sein du MSMA. Réglementairement, il n’y aurait rien à dire sur le dispositif Ducati. A suivre…

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