pub

C’est une conséquence collatérale de l’arrivée de KTM dans le monde du MotoGP. Un univers animé par une main d’œuvre spécialisée que l’on ne trouve pas à tous les coins de rue. Or, avec à présent six constructeurs en lice, il y a comme une concurrence exacerbée qui s’est installée. Et pas seulement sur la piste. Aussi sur le marché du travail !

C’est un aspect oublié des Grands Prix. Les transferts de personnels ne concernent pas seulement les pilotes. Pour que ces derniers aient un matériel gagnant, il faut une équipe compétente capable de le lui donner. Du coup, les chercheurs de tête vont aussi dans les stands. Ainsi que l’a fait remarquer le site SportRider, autrefois, il y avait deux pôles : Honda et Yamaha. Puis des équipes privées. A présent on a six constructeurs sur la brèche. Les compétences se négocient et les salaires augmentent car la demande est à présent forte par rapport à l’offre. Mieux, allez débaucher chez l’adversaire, c’est aussi une stratégie pour l’affaiblir.

Les manœuvres dans les coulisses se sont multipliées. On sait que Cristian Gabarrini va quitter Honda et le suivi de Jack Miller pour s’en aller retrouver Casey Stoner et Ducati afin de soutenir les efforts de Jorge Lorenzo. Puisque l’on est chez Estrella Galicia 0,0 Marc VDS, on notera que le chef mécanicien de Rabat, Chris Pike, ancien de Jonathan Rea, se prépare à déménager vers d’autres cieux avec un membre de la télémétrie dans ses bagages. On sait aussi que Marco Rigamonti va quitter Ducati en même temps que Iannone qu’il encadrera chez Suzuki. Il y retrouvera un certain Manuel Cazeaux parti de chez Ducati pour devenir l’actuel ingénieur de Maverick Viñales.
On notera que la bougeotte, cependant, ne touche pas tout le monde. Chez Yamaha, on doit y être heureux car personne ne suivra Lorenzo chez les rouges.

Ceci dit, à côté de ces démarches individuelles, il y a aussi des stratégies d’entreprise. KTM ne cache pas sa volonté de tailler des croupières à Honda. Et les Autrichiens s’en vont gaiement puiser dans le vivier du blason ailé avec des arguments économiques imparables. Cela avait commencé avec Mike Leitner qui a cessé son aventure professionnelle avec Pedrosa pour prendre le poste de  président de KTM On-Road et de responsable de l’encadrement du nouveau team officiel en MotoGP. Pas mal de mécaniciens du HRC seraient aussi en partance vers Mattighofen. De bonne guerre quand on se rappelle que Honda avait débauché deux des meilleurs ingénieurs Yamaha pour l’électronique…

De quoi éclaircir dangereusement les rangs chez Honda ? Nous verrons.

Mais ce qui est sûr, c’est qu’avec à présent trois constructeurs Japonais et trois autres Européens, c’est aussi un nouvel équilibre des forces politiques qui se met en place. Dommage que ce soit un peu tard pour les ailerons…