En Thaïlande, la rumeur a couru que l’historique clinique mobile, fille du Docteur Costa italien, allait disparaître, non pas pour laisser les pilotes désœuvrés, mais pour faire place à une gestion espagnole, avec ses procédures et ses personnels. La confirmation est venue en Australie. Avant ça, le Docteur Charte s’était fait plus présent pour expliquer ses moyens opérationnels et sa philosophie. Pendant ce temps, le successeur du Docteur Costa, Michele Zasa, aujourd’hui à la tête de la clinique mobile canal historique, si l’on peut dire, se faisait discret. Jusqu’à maintenant…
On ne joue pas avec la santé des pilotes et même avec leur vie dans ce cas. Cependant, leur prise en charge reste un enjeu si l’on en juge par le remue-ménage actuellement constaté autour de la question de la clinique mobile. Le tableau laisse une impression de lutte d’influence entre les Espagnols et les Italiens, ces derniers partant battus d’avance en raison du fait que Dorna est basée de l’autre côté de nos Pyrénées.
Michele Zasa et ses hommes devraient à terme se replier sur le WSBK et laisser la place à ceux du Docteur Angel Charte. Sur Insella.it, l’Italien aborde ce sujet, et ne manque pas d’insister sur l’épisode Marc Marquez, qui a visiblement fait des vagues. On lit ainsi cette phrase qui sonne comme une décharge de responsabilité : « je tiens à dire que nous n’avons pas été impliqués dans le retour catastrophique de Marc Marquez en 2020 ». Et il précise pour être bien clair : « il compte sur les médecins espagnols pour son choix sur ces choses ». Une remarque qui n’est évidemment pas anodine dans le contexte actuel.
« A la clinique mobile, on était un peu sceptique sur la ligne suivie au sujet de Marc Marquez »
L’Italien poursuit sur l’octuple Champion du Monde : « je suis content de son retour, j’espère qu’il n’aura pas de séquelles après les deux ans de calvaire. Marc est certainement une valeur ajoutée pour le championnat. S’il y avait vraiment ce problème de rotation très important, c’était un problème majeur. En phase de récupération, jusqu’en mai, il m’a dit qu’il avait trouvé un moyen de gérer les courbes en décomposant le mouvement du bras, mais un athlète a besoin de fluidité dans le geste athlétique ».
Puis il termine : « avec le recul, on est toujours doué pour dire ce qui aurait pu être mieux fait et je ne veux pas m’exprimer. Nous avons également parlé avec le Dr Costa, son expérience est sans précédent. On était un peu sceptique sur la ligne suivie au début, mais l’important c’est qu’il récupère bien maintenant ». Mais on comprend bien l’existence d’un schisme entre les Espagnols et les Italiens concernés par le sujet médical. Est-ce la raison du changement à venir ?
Sur celui-ci, voilà le communiqué de Michele Zasa :
A partir de l’année prochaine, malheureusement, nous ne serons plus présents avec la structure actuelle du Championnat du Monde MotoGP. Cela m’attriste évidemment mais, en même temps, cela représente une occasion de réfléchir sur le bien que nous avons fait ces dernières années au cours desquelles j’ai succédé au Dr Costa dans la gestion de la Clinique Mobile. Ce furent des années difficiles, compliquées pour mille raisons, notamment les problèmes logistiques qui ont été encore plus importants pendant les deux années de Covid. Malgré cela, avec le recul, je crois avoir fait du bon travail, en perpétuant les enseignements du docteur Costa et le principe fondamental de la volonté d’être constamment aux côtés des pilotes, et en essayant aussi de donner une empreinte moderne à cette institution créée il y a presque 50 ans. Nous avons pris note avec regret de la volonté de l’organisateur de prendre un chemin différent dans une période de transformation. Nous remercions tous ceux qui nous ont soutenus au cours de ces années d’activité, en premier lieu Dorna, Irta et toutes les équipes qui ont exprimé leur solidarité avec nous même en ces heures.
Sur le plan personnel, je dois remercier toutes les personnes qui m’ont aidé à poursuivre cette aventure, en premier lieu mon partenaire Guido Dalla Rosa Prati, ainsi que tout le personnel sanitaire et non sanitaire qui m’a soutenu durant ces 9 années, me permettant de poursuivre les activités de Clinica Mobile. Il y a eu des gens qui ont tant donné à Clinica Mobile, avant même de penser à ce que Clinica Mobile pourrait leur apporter. Ces personnes ont été fondamentales dans notre histoire, ce sont ces héros silencieux dont on ne sait pas grand-chose mais qui ont apporté une contribution fondamentale et à qui vont mes sincères remerciements. Je remercie évidemment les pilotes qui ont exprimé leur mécontentement face à cette situation et qui, ces dernières années, nous ont toujours accordé leur confiance, récompensés par les résultats que nous avons obtenus ensemble. Clinica Mobile reste vivante en tant qu’institution et nous opérerons d’autres manières et dans d’autres domaines. Et qui sait qu’un jour les routes ne se croiseront pas de nouveau.”
